Victoire sur le fil pour Le Draoulec – Berrehar
Jusqu’au bout les duos du Trophée Banque Populaire Grand Ouest – Sur la Route des Iles du Ponant se sont rendus coups pour coups. Jusqu’au bout, ils ont joué au jeu des chaises musicales. Jusqu’au bout ils ont conservé le suspense, en témoignent les écarts infimes ce matin, peu avant 8 heures, sur la ligne d’arrivée après quatre jours de course : moins de trois minutes trente entre les trois leaders et à peine plus de huit minutes entre les cinq premiers. Le tiercé gagnant au final ? Dans l’ordre, Erwan Le Draoulec – Loïs Berrehar (Skipper Macif), Gaston Morvan – Pascal Bidégorry (Région Bretagne – CMB Espoir) et Achille Nebout – Ambrogio Beccaria (Amarris – Primeo Energie).
« Le parcours était hyper intéressant, hyper technique, avec deux transitions complètes de vent lors des deux dernières nuits. Il y a régulièrement eu des regroupements. De ce fait, il a fallu se battre constamment pour garder sa place ou la récupérer. Pour notre part, on s’en est toujours bien sorti, y compris à la toute fin où on est finalement parvenu à repasser en tête et à nous imposer », a commenté Erwan Le Draoulec à son arrivée au ponton, ce mercredi matin, au terme d’une dernière nuit de mer particulièrement exténuante, dans la pétole. Une pétole qui aura, une fois encore, relancé la donne comme cela avait déjà été le cas lors de la nuit précédente, au nord des côtes Finistériennes. « Ça a été intense du début à la fin et en particulier lors de la deuxième partie de la course, après le passage de la porte des Glénan. On est bien content de la façon dont on a navigué. On a lâché nos coups et on s’est fait confiance. On a fait notre route, on a bossé dur et ça a marché. C’est vraiment satisfaisant car ça a vraiment été compliqué », a ajouté son co-skipper Loïs Berrehar qui a régulièrement occupé les commandes de la flotte lors de ces quatre jours de mer grâce notamment à une belle vitesse et à de jolis coups comme au large d’Ouessant, même s’il a aussi souvent fait le yo-yo au pointage.
Le sans-faute impossible
« La course a été complètement dingue car à chaque fois que l’on avait l’impression qu’un binôme avait fait un bon gap sur la concurrence, une poignée de minutes plus tard, le jeu était complètement relancé. Ça a été ça jusque dans les dernières longueurs et ça nous a tous fait passer par absolument tous les stades émotionnels possibles », a confirmé Pascal Bidégorry, impressionné par le rythme imprimé par la concurrence et par son niveau de jeu. « Les mecs naviguent vraiment super bien. Ils ne lâchent rien. Le moindre détail manqué se voit immédiatement et se paie cash », a ajouté le Basque qui a constamment officié dans le groupe de tête mais qui a surtout réalisé un très joli coup à terre du côté de Loctudy, peu après 3 heures la nuit dernière. « Avec cette option, on a pensé pendant un temps qu’on pouvait même aller chercher la victoire mais il y a eu un énième changement de situation sur la fin », a commenté Gaston Morvan, deuxième à moins de trois minutes des premiers et seulement 31 petites secondes des troisièmes. « Ça a été une super course, à la fois très intense et très riche sportivement. Sur un tracé tel que celui de ce Trophée Banque Populaire Grande Ouest, c’était impossible de faire un sans-faute. On était obligé de prendre des décisions, d’attaquer et, par ricochet, de commettre des erreurs à certains moments. Il fallait donc accepter de perdre parfois mais réussir à être bon sur les coups importants », a souligné le skipper de Région Bretagne – CMB Espoir.
Des histoires de détails
De fait, sur le parcours qui les a menés de l’île d’Aix à l’île de Batz, les tandems n’ont eu aucun temps mort, comme le confirme Achille Nebout : « Pendant toute la course, on est resté à vue, presque à se toucher. C’était sympa mais bien fatigant ». Le sommeil s’est, en effet, fait rare pour les marins lors de l’épreuve. « On savait qu’on aurait de grosses zones de pétole, mais on ne les imaginait pas aussi longues que celles qu’on a eues lors de la nuit avant le passage de Batz et lors de la nuit dernière. On sait que plus ces situations durent, plus la part d’aléatoire devient importante mais cela fait partie de notre sport », a relaté le skipper d’Amarris – Primeo Energie qui emparé du leadership après le passage de la marque de Roscoff puis de nouveau après le passage du Raz de Sein, avant de terminer sur la troisième marche du podium. « Comme toujours, ça s’est joué à rien, comme parfois simplement un envoi de spi effectué une minute trop tard. On savait que les dernières heures de course allaient être dures dans la molle. On s’y était préparé psychologiquement. Jusqu’au bout, on savait qu’on pouvait tout aussi bien faire premier que 8e. Ça a été une course folle mais vraiment très belle ! », a terminé Achille Nebout qui, après un peu de repos bien mérité, retrouvera l’ensemble de ses concurrents dès demain pour des courses in-shore en baie de Concarneau et du côté des Glénan. Des courses qui ne compteront pas pour le classement mais qui leur permettront d’accueillir des invités à bord. De quoi promettre de jolis moments de partage !