Depuis la nuit dernière, les 6 concurrents de la Volvo Ocean Race qui progressent sur un front ouest-est de près de 250 milles, ont enfin passé la 5ème et filtrent actuellement avec les 500 milles par jour. Une barrière symbolique franchie la nuit dernière pour la première fois depuis le départ de cette 4ème étape.

Les conditions météo ont effectivement évoluées depuis hier soir, comme le soulignait ce matin Yann Riou, le MCM de Groupama 4. « Ca y est, c’est parti ! 22 nœuds pour 90 degrés de TWA (angle au vent). Et dehors, c’est la fête ! Le vent a commencé à forcir hier soir à la tombé de la nuit. On est passé du A5 (Gennaker de capelage) au J2 (Génois). Déjà, là c’était pas une soirée crêpes ! » Une intervention accrobatique qui a nécessité 8 hommes à la manœuvre avec deux hommes balayés violement sur le pont. Heureusement sans blessure.

Au classement de 14h, tous les concurrents progressaient à plus de 20 nœuds en vitesse instantanée sur une mer relativement creusée entre 3 et 4 m. Interrogé ce matin, Thomas Coville, chef de quart sur le bateau tricolore témoignait des conditions de vie actuelle des concurrents : « C’est très mouillé à bord. Nous naviguons à 90° du vent sur un champ de vagues. Nous prenons des paquets de mer sur le pont sans discontinuer. C’est vraiment des conditions de navigation très aggressives pour l’équipage et tout spécialement pour le barreur. Les yeux nous piquent sans arrêt à cause du sel ». Autant dire que le port du casque est fortement recommandé…

Dans cette chevauchée fantastique, PUMA a enregistré un premier record de 526,66 milles en 24h, soit une moyenne de près de 22 nœuds.

Un vrai revirement de situation pour toute la flotte quand on pense à la faible vitesse moyenne de la fotte depuis le départ de Sanya il y a 10 jours.

« Pas mal pour un bord de reaching serré par 20 nœuds de vent et une mer dans un état excécrable, reportait le MCM de PUMA, Amory Ross. « Cela fait du bien de naviguer vite, au moins pour le moral. Chevaucher la mer comme cela est vraiment fun et c’est ce à quoi tout le monde aspire quand on a signé pour faire ce tour du monde. »

A bord de CAMPER with Emirates Team New Zealand le moral est un peu moins bon car ils ont concédé 55 milles ces dernières 24 heures, perdant le contact avec Telefónica. Les Néo-Zealandais ont été les premières victimes de ce changement drastique de cadence, après avoir perdu leur J2, une voile cruxiale dans les conditions de navigation actuelles.

Cette avarie de voile risque de coûter cher à CAMPER alors que la flotte commence à plonger au sud-sud-est, progressant sur un cap presque identique, entre 155° et 158°.

« Dans les 3 derniers relevés de positions, nous avons perdu 6 milles en moyenne sur chacun d’eux. On ne peut pas se permettre d’en perdre davantage, précise Chris Nicholson, le skipper de CAMPER.

Quant au redoutable Telefónica d’Iker Martínez, il s’est hissé depuis cette nuit en 3ème position, alors qu’il progresse le plus à l’ouest de la flotte dans une brise légèrement plus soutenue.

De quoi donner quelques frayeurs à ses adversaires, et notamment à Groupama 4 qui est décalé à près de 250 milles dans son est, en compagnie des Américains de PUMA.

A ce rythme, Team Sanya commence à être un peu à la peine avec les Volvo Open 70 nouvelle génération et perd régulièrement du terrain sur ces adversaires. 45 milles ces dernières 24h. « Combien demain ? doit se demander inquiet son skipper Mike Sanderson.

Positions à 13h UTC le 29 février 2012 :

  1. Groupama sailing team à 3 105,9 milles d’Auckland
  2. PUMA Ocean Racing powered by Berg à 81,60 milles
  3. Telefonica à 95,80 milles
  4. CAMPER with Emirates Team New Zealand à 109,10 milles du leader
  5. Abu Dhabi Ocean Racing à 118,40 milles
  6. Team Sanya à 154,80 milles

Source

Articles connexes