C’est dimanche que sera donné le coup d’envoi de la première édition de la Cap-Martinique et sur les pontons, les skippers jouent collectif. Dans la bonne humeur, ces amateurs se donnent un coup de main pour grimper au mât, effectuer les derniers réglages ou se refiler quelques conseils utiles. Car ici, personne ne peut se vanter d’avoir de l’avance sur cette fameuse « to do list » qu’il faut avoir bouclée avant le Jour J.

Alexandre Ozon, l’un des plus sérieux clients de la transat confie qu’il ne se « sent pas prêt du tout ». A son image, tous les engagés ont encore beaucoup à faire dans les prochains jours pour préparer le bateau et commencer à regarder la météo. Pas de stress pour autant pour ces marins expérimentés. Ils sont prêts pour affronter l’Atlantique et se disent sereins et impatients.

INTERVIEWS

Eric d’Aboville (JPK 9.60 / Les enfants du Mékong) :

« Je ne stresse vraiment pas mais j’avais largement sous-estimé la préparation qu’une course comme celle-ci nécessite. Cela dit, j’ai adoré ça, heureusement que mon travail me laisse le temps de gérer ce projet. Nous sommes des amateurs parmi les amateurs. On a démarré il y a moins d’un an et on a bien vu qu’il y avait du gros niveau. On a la gagne mais on n’y va pas avec des prétentions folles, d’autant que notre bateau n’est pas de première jeunesse. On y va pour terminer proprement et pour trouver beaucoup de plaisir. »

Debie Fish (Sun Fast 3600 / Disasters Emergency Committee) :

« Pour nous, la Cap-Martinique est une aventure. Nous n’y sommes jamais allé et nous espérons pouvoir y prendre du bon temps après une course difficile. J’ai rencontré Rob parce que nous naviguions l’un contre l’autre et, un jour, nous avons décidé d’unir nos forces. »

Alexandre Ozon (Sun Fast 3300 / Trophée de l’Estuaire rose) :

« Je ne me sens pas du tout prêt, mais je le sais depuis deux mois. J’avais vite compris que je ne serai jamais prêt ! Sur le bateau, il reste beaucoup à faire. J’ai quelques problèmes electroniques et quelques trucs à rectifier. Il me reste trois jours avant le départ et il y a pas mal d’impératifs, notamment concernant la sécurité. Je ne pars pas pour ramasser les bouées, c’est clair. J’y vais pour me battre avec les copains mais j’ai aussi envie de finir et de faire une course propre. Je me fixe l’objectif d’être sur le podium et, si je peux faire mieux, pourquoi pas ! »

Régis Vian (A 31 / Espérance Banlieues) :

« J’ai beaucoup de gratitude pour les organisateurs et tous les bénévoles qui œuvrent pour que la course soit possible et notamment la semaine qui précède le départ. On voit qu’il y a beaucoup de monde qui se mobilise pour nous permettre de courir donc c’est super sympa. Concernant la course, j’y vais sans pression, mais avec l’envie de faire les choses proprement et correctement. Je soutiens Espérance Banlieue et plus particulièrement l’école Jules Verne au Mans car je suis Manceau. Cette école fait partie du réseau Espérance Banlieues. Ce sont des écoles qui s’installent dans les quartiers difficiles pour aider les élèves par une pédagogie assez personnalisée. D’ailleurs, il y a une quinzaine d’élèves dans cette école qui vont venir jeudi et vendredi à l’occasion d’une classe de mer à La Trinité-sur-Mer à l’occasion du départ. Je vais pouvoir leur montrer ce qu’est qu’un bateau, et moi en retour, je vais pouvoir voir des enfants qui vont découvrir la mer pour la première fois et c’est plutôt sympa. »

Olivier Burgaud (JPK 10.80 / Gustave Roussy) :

« Notre bateau n’est absolument pas encore prêt, mais on s’attelle à ce que tout soit prêt pour le grand départ. Les analyses météos nous donnent quand même des temps de passage aux différents points notés qui devraient être pas mal. Je ne suis pas encore dans la concentration de la course, parce que je suis dans la concentration de la préparation du bateau, donc on verra ça à partir de après-demain. Mon équipier est LE gars sur qui je compte pour l’acquisition des données satellites donc il est en train de préparer le bateau pour ça. Autrement, mon ressenti est que c’est une belle course, les concurrents sont tous des copains ou presque. Ça fait très longtemps qu’on navigue les uns contre les autres. Mais bien sûr que l’idée première, c’est qu’on leur mette une misère, mais je pense que tous les autres ont le même sentiment. »

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