Après deux ans d’un triste vide lors du week-end de Pâques, la Société Nautique de Marseille renoue avec sa tradition. La Snim retrouve ses habitudes pour la 56e fois dans l’histoire de la dame aux 135 ans, et les caprices de la météo printanière. Si le vent, un peu boudeur, n’a permis de lancer ni la grande course, ni des parcours en rade, les régatiers sont fidèles à ce grand rassemblement et impatients d’en découdre.

“On a survécu, on a traversé cet orage, et aujourd’hui on a un plateau magnifique, avec des compétiteurs qui mettent un acharnement remarquable à préparer leur bateau. Quand on les voit plonger dans le Vieux-Port, pour gagner un dixième de nœud : ça m’impressionne ! A tous, je souhaite une belle régate.“ Henri Escojido, le président de la Société Nautique Marseille a enfin ouvert l’évènement attendu par l’ensemble des régatiers méditerranéens, rejoints par des marins de la côte Atlantique et quelques équipages étrangers, allemands et belges désireux de naviguer… avec des conditions printanières !

Dans du petit temps, le gain est non négligeable

En ce premier jour, pendant que les skippers participent au briefing, quelques équipiers enfilent la combinaison pour plonger dans les eaux du Vieux-Port. Etienne Fortin, régleur GV sur Jivaro (IRC2), doit s’y coller. Sans plaisir, mais avec conviction ! “Normalement, je devrais en avoir pour un quart d’heure maximum, car le bateau a été caréné il y a peu de temps. Dans du petit temps, comme aujourd’hui le gain est non négligeable…“ Le bateau hyèrois est fin prêt.
Pendant ce temps-là, au briefing, c’est plan B !“ On a décidé de repousser le lancement d’une grande course, car il n’y a pas assez de vent,“ explique Corinne Aubert, présidente comité de course rond sud. “On vise une petite fenêtre entre 15h et 17h, pour lancer au moins une banane…“
Depuis 2010, la grande course est le rendez-vous phare des IRC 0, 1, 2, 3, des duos et solos. L’objectif étant de lancer les concurrents en milieu d’après-midi, pour leur permettre une arrivée pas trop tardive entre 23h et 1h du matin, afin que le physique ne soit pas trop entamé pour les jours suivants. “On est un peu déçu si on ne fait pas la grande course“, sourit le Belge Xavier Broers, propriétaire et skipper d’Asap, un Grand Soleil 48 (IRC1), qui dispute sa première Snim. “Mais c’est pas perdu, on verra demain“, dit celui qui ambitionne un Top 5, pour sa première.

Solitaire esseulé

Eric Merlier, membre du Pôle course de la SNM, sur son JPK 10.30 Télémaque 3 est tout à coup envahi d’un profond sentiment de solitude. D’habitude, le marin la recherche. Cette fois, il se sent désespérément seul. “J’étais inscrit en solitaire. Nous étions trois, et les deux autres préinscrits se sont désistés au dernier moment. Je me suis retrouvé tout seul.“ Alors qu’en 2021, il y avait huit solos. “J’avais plusieurs solutions » relance-t-il “soit je ne cours pas, mais c’est dommage car c’est la Snim, la course de mon club. Soit, j’aurais pu trouver un équipier de dernière minute, mais c’est très compliqué. Quand on est solitaire, on a l’habitude de tout faire soi-même, on a envie d’aller vite, l’équipier nous ralentit… Pas simple à gérer. Finalement, on m’a proposé de me classer dans les duos. Mon plaisir, c’est, avant tout, de courir. Les mecs en duos sont des mecs bien et ont dit : on veut bien de toi. Je vais essayer de faire une bonne Snim. D’un côté, je gagne 75 kilos sur eux, mais en manœuvres, je dois perdre… La plus grande complication, c’est les enroulements de bouées, quand on a la tête dans le spi. En cas de situation un peu critique, je mettrai le pied sur le frein, plutôt que l’accélérateur. »

En lieu et place du frein, le sociétaire de la Nautique a mis la main sur le moteur, tout l’après-midi, comme la centaine de concurrents présents. A 16h40, le comité du rond sud décide de ne pas lancer, suivi par le comité du rond nord, dix minutes plus tard. La rade est transformée en un magnifique lac pour faire de l’aviron ou du paddle.
Les petites risées annoncées de sud-est ont fait long feu. Le gros combat tactique annoncé avec 5 petits nœuds de vent n’aura pas lieu. Enfin si. Demain…

Phrases du jour :

“Il y a autant de bénévoles que de bateaux inscrits ! Sans leur dévouement et leur présence constante, ça ne serait pas possible. La Snim, ça ne peut marcher que parce que tout le monde y met du cœur et que nos bénévoles ont une implication sans limite. C’est l’ADN du club de faire un évènement partagé.“ Henri Escojido (Président Société Nautique de Marseille)

Tonnerre d’Alizée !

“Laurent (Camprubi) m’a gentiment invité, et j’ai accepté car je n’ai pas ma monture, qui sera sur cargo, à Antigua, dans les heures à venir.“ Dominique Tian, membre de la SNM, l’un des grands animateur/vainqueur de la SNIM, depuis de nombreuses années en IRC2, puis en IRC1, ne naviguera pas sur son Tonnerre de Glen encore aux Antilles, après la série de régates hivernales réalisée par le Kerr 46. A savoir la RORC Transatlantic race, la RORC Caraïbes 600 et la Grenada Sailing Week.

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