Plein gaz en direction des côtes espagnoles
Partis hier en début d’après-midi des Sables d’Olonne, les concurrents de la 2e édition des 1000 Milles des Sables ont connu une première nuit un peu moins mollassonne que prévu. Ainsi, au lieu de batailler dans la pétole comme ils pouvaient s’y attendre, ils ont tous réussi à maintenir des vitesses relativement correctes pour rejoindre BXA. BXA que les Ocean Fifty ont débordé peu après minuit et les Class40 au petit matin avant d’attaquer un long bord de portant en direction de La Corogne pour le moins tonique. De fait, depuis ce matin, un flux de secteur sud-est soufflant entre 25 et 28 nœuds propulse la flotte. Tous les solitaires naviguent donc pied au plancher pour engranger de précieux milles avant de butter dans une nouvelle zone de transition au nord du cap Ortegal à partir de la nuit prochaine.
« Ça n’a pas chômé sur nos petits bateaux après le départ. On a navigué sur de petits tronçons et le vent a pas mal varié aussi. Du coup, ça a beaucoup manœuvré. La flotte est restée super groupée jusqu’à BXA. C’était sympa de se voir quasi tous à vue. A présent, on est parti au portant et le vent monte. Chacun s’occupe de ses petites affaires et regarde moins les autres », a indiqué Ian Lipinski (Crédit Mutuel) dans un message, ce dimanche matin. De fait, depuis une poignée d’heures, les conditions sont plutôt toniques dans le golfe de Gascogne. « Après une nuit dans les petits airs, le vent s’est considérablement renforcé. Actuellement, ça souffle entre 25 et 28 nœuds et il y a de grosses vagues », a commenté Sam Goodchild (Leyton), avouant par ailleurs n’avoir dormi que trois fois vingt minutes depuis le départ. « Le match a été très serré avec les copains dans les premiers milles. Dommage que Primonial et Koesio ne soient plus dans le match », a ajouté le Britannique dont deux des concurrents ont, en effet, choisi de se retirer de la course. Le premier, soucieux de ne pas endommager son bateau en raison d’un nombre important de planches de bois éparpillées dans le golfe de Gascogne depuis le mois de décembre, a annoncé sa décision de rallier La Baule. Le second, confronté à des soucis d’électronique, a rebroussé chemin et est arrivé aux Sables d’Olonne vers 8h15. « Deux heures après le passage de BXA, j’ai vu des trucs bizarres s’afficher sur les cadrans puis s’en est suivi un black-out complet. Je me suis retrouvé face au vent sous gennak, sans lumière, sans pilote, sans ordinateur… un peu comme si le système avait disjoncté », a commenté le skipper de Koesio à son arrivée à terre.
Un bord de portant rock and roll
Si Sam Goodchild s’est installé en tête chez les Ocean Fifty avec 25 milles d’avance sur Éric Péron (Komilfo) et le double sur Armel Tripon (Les P’tits Doudous), la bagarre bat son plein chez les Class40. Ian Lipinski (Crédit Mutuel), Corentin Douguet (Quéguiner – Innoveo) et Axel Tréhin (Project Rescue Ocean), qui se tiennent dans un mouchoir de quatre milles, composent le trio de tête. Dans leur sillage, très légèrement décalés au vent, Antoine Magré (E. Leclerc Ville La Grand), Simon Koster (Banque du Léman), Nicolas D’Estais (HappyVore), Kéni Piperol (Captain Alternance) et Jonas Gerckens suivent parfaitement la cadence tout en évitant les sorties de pistes, comme l’a expliqué, non sans humour, le skipper belge de Volvo : « Depuis BXA, c’est du lourd, avec de beaux talus et de beaux plantés ! C’est rock and roll et pas bien pratique pour faire la sieste ! ». Lui et ses concurrents le savent toutefois, demain à la mi-journée, le changement de rythme risque d’être assez radical, avec une nouvelle phase de transition à négocier aux abords du cap Ortegal. A la clé, quelques heures compliquées, avec de la molle au programme. « Les Ocean Fifty vont rentrer dedans la nuit prochaine et les Class40 demain en toute fin de matinée. Ils vont être nettement ralentis avant de se retrouver au bon plein pour rejoindre le way-point située au nord de La Corogne puis au vent arrière pour remonter jusqu’à l’Occidentale de Sein », détaille Christian Dumard, le consultant météo de la course dont les fichiers prévoient, en effet, un flux de secteur sud-ouest pour 15-20 nœuds et une houle de face pour les bateaux sur la route de la pointe Bretagne. Un bord qui risque, ce de fait, de ne pas être très agréable, ni pour les machines, ni pour les organismes.
Des petits pépins…
Ce qu’il faut retenir de ces premières heures de course par ailleurs ? Les petites contrariétés d’Amélie Grassi (La Boulangère Bio) et de Pierre Casenave-Péré (Legallais). La première a choisi de faire escale aux Sables d’Olonne pour tenter de démêler un méchant sac de nœuds dans son spi médium. Arrivée aux environs de 14h45 sur place, la navigatrice se concentre sur son problème avant de décider de la suite à donner à sa course mais elle envisage de repartir pour, au moins, valider sa qualification à la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Elle devra, dans ce cas, respecter un arrêt de six heures minimum ainsi que le stipulent les instructions de course en cas d’escale. Le deuxième pourrait, lui aussi, marquer un arrêt technique, en Espagne, s’il ne parvient pas à résoudre ses soucis de surchauffe moteur.