La saison est bel et bien lancée pour tous les coureurs de la Classe Mini. 3 courses ont d’ores et déjà été disputées en méditerranée et la PLM6.50 marquera l’ouverture de la compétition en Atlantique le week-end prochain. Toutes les courses font le plein et les listes d’attente sont également bien fournies.

Affluence aux courses, constructions de prototypes, circuit sportif 2002, perspectives pour le conseil d’administration, autant de sujets évoqués avec la présidente de la Classe Mini, Amélie Grassi.

Amélie, comment se présente cette nouvelle saison  2022 pour la Classe Mini ?

La saison va être chargée, dense, intense mais ça se présente bien. Notre première satisfaction est de commencer la saison sans les restrictions sanitaires qu’on a pu connaître l’an passé, ça allège tout de même l’ambiance et l’organisation des courses.
Après, la Classe Mini rencontre un super succès. Chaque année, ça se densifie. Certes, ce n’est pas pratique pour gérer l’afflux de participants aux courses, mais le point positif, c’est que ça démontre une super dynamique: les circuits sont bien vivants, et ce, dans l’ensemble de pôles d’entraînement un peu partout sur les côtes Françaises, en Espagne, en Italie ou encore  en Irlande.

Est ce que vous avez été surpris de cet engouement pour la Classe Mini ?

Je ne dirais pas qu’on a été surpris. Cet afflux en Classe Mini est assez cyclique. C’est déjà arrivé : il y a une dizaine d’années c’était la même chose, il n’y avait pas de place pour courir sur la Mini-Transat, c’était compliqué d’acheter un bateau…. On voit des pics de participation, puis ça rebaisse ensuite avant de nouveaux pics. On a quand-même eu en 20017, 2019 et 2021 des supers éditions de la Mini-Transat, avec des conditions météo plutôt favorables, ce qui participe à créer cet appel d’air.
L’afflux va bien-sûr créer des difficultés pour se qualifier par exemple, mais ces difficultés, qui font partie du parcours pour arriver à la Mini-Transat, vont naturellement créer de l’espace, parce que certains vont au fil du temps peut-être renoncer ou se rendre compte que cette aventure n’est, finalement pas faite pour eux.

Quelles solutions avez-vous envisagées pour répondre à cette forte demande ?

La première question qu’on s’est posée, c’est : est-ce qu’on peut augmenter le nombre de participants à la Mini-Transat ? Ou  augmenter sa fréquence? On n’y a pas répondu favorablement parce qu’accepter plus de participants c’est compliqué à gérer. Les Minis 6.50 restent de petits bateaux qui naviguent sous dérogation. On a déjà une flotte très conséquente, c’est délicat de faire plus que ça. 84 bateaux c’est déjà beaucoup, peu de courses rassemblent autant de participants.
Et en termes de temporalité, on a regardé s’il était envisageable d’annualiser la Mini-Transat. Mais globalement,  on est content du cycle de préparation : une Mini tous les 2 ans, c’est déjà suffisamment costaud à préparer pour les coureurs et à mettre en place pour la Classe, les organisateurs, les villes d’accueil et leurs partenaires.
En partant de ce postulat, on ne peut pas, non plus, organiser 2 fois plus de courses d’avant saison parce que ce n’est pas utile de qualifier 2 fois plus de gens que ce que peut accueillir la Mini-Transat.
Du coup la manière de réagir, c’est plutôt d’essayer de répartir équitablement l’accès aux courses pour les différents coureurs sur le circuit. Ce n’est pas forcément simple à faire, mais c’est ce qu’on s’applique à réaliser avec les ordres de préférence. Le système fonctionne assez bien même si cette année, il sature un peu, parce qu’il y a, vraiment, beaucoup de monde.
Après, on n’a pas non plus envie de réagir dans la précipitation parce que si le Mini 6.50 a autant de succès, c’est aussi parce que l’institution et son fonctionnement tournent quand-même super  bien depuis des dizaines d’années. Je pense qu’il ne faut pas réagir trop vite, dans le feu de l’action. Du coup, on temporise et on verra déjà sur la prochaine édition comment ça va se passer.
Pour le moment, ça se passe globalement assez bien. C’est sûr quelques projets sont en difficulté mais il reste  des places sur des courses en Méditerranée, les coureurs se déplacent, ce qui est chouette parce que cela crée des échanges de circuit.

Maintenir la diversité

On n’attend pas moins de 10 nouveaux protos cette année, cela répondait à un objectif de la Classe depuis quelques années ? Ça aussi c’est un succès ?

Oui c’est un succès, c’est une réelle satisfaction parce que ça n’a pas été une démarche simple à mener. Il y a quand-même beaucoup de bateaux de série, donc faire  de la place aux prototypes, c’est  un objectif louable mais cela suppose de faire comprendre à tous que la diversité de la Classe fait partie de son ADN et que tous doivent faire un effort pour que les prototypes puissent revenir un peu en force.
La démarche a été bien accueillie par les adhérents puisque les mesures qui ont été votées pour modifier nos textes et favoriser le prototype, l’ont été à la très large majorité, presque à l’unanimité en assemblée générale. C’était une première victoire de constater que tous les adhérents étaient motivés pour maintenir cette diversité. Et aujourd’hui, on voit que toutes les petites choses qu’on a mis en place pour encourager les gens à se lancer en proto fonctionnent super bien. On va avoir un circuit dynamique en proto cette année. Il y a plein de bateaux en construction, les « vieux » prototypes  sont tous rachetés aussi, c’est top. C’est top parce qu’on a vraiment envie de rééquilibrer la présence proto/ série.
Et pour la petite anecdote, il est sympa de rappeler qu’il y a 10 ou 15 ans, ce même genre de mesure avait été votée et mise en place pour « protéger » les bateaux de série qui avaient alors du mal à se faire une petite place sur le circuit. C’est à ce moment-là, que la Classe avait instauré les quotas d’accès à la Mini Transat…
C’est un peu ça l’histoire de la classe : plus de prototypes ou plus de séries selon les années. C’est important que le Conseil d’administration veille  à ce que tout le monde puisse accéder au circuit et conserver la diversité de la Classe, qui est son moteur, depuis toujours.

Sportivement, la grosse échéance de cette année c’est Les Sables Les Açores Les Sables ?

Oui sans hiérarchiser les courses, c’est la seule épreuve dite de catégorie A et pour les coureurs qui y participent c’est  celle pour laquelle il faut répondre à des critères de qualification plus exigeants. Donc on a le droit de dire qu’elle est importante !
Toutes les courses font le plein, même en Méditerranée, c’est chouette de voir les courses se remplir aussi.  Du coup sportivement il y a des plateaux avec un niveau de jeu assez élevé, même s’il ya des profils variés et pas que des supers champions de la course au large.
La Classe Mini italienne  est également redynamisée et travaille un peu plus en autonomie. Et même si on se déplace toujours là bas, ça nous soulage un peu. Les évènements vont s’enchaîner rapidement et ça va être intéressant parce qu’on va bientôt avoir les premiers résultats sportifs et voir un peu  qui  tire son épingle du jeu et se positionne pour Les Sables Les Açores Les Sables notamment cette année.

Quels sont les objectifs particuliers pour le bureau, le conseil d’administration pour cette année ?

On aimerait poursuivre la dynamique de valorisation des bateaux dits « vintage ».  On essaye de trouver les moyens de les mettre en avant autrement que par des podiums de résultats. On n’a pas encore toutes les solutions, mais un petit groupe du conseil d’administration  travaille là-dessus.
Ensuite, cette année on va avoir un œil attentif sur le suivi de l’équilibre proto/ série pour voir concrètement ce que donnent nos modifications, sur les courses, le nombre de participants, etc…
On  a également voté pas mal de modifications pour la jauge des bateaux de série. Elles sont mises en application pour la première année donc on va surveiller ça de près et accompagner les coureurs dans les mises en conformité parce qu’il y a des modifications un peu conséquentes, et, enfin, s’assurer que les retombées des modifications sont positives. Ça a été un tournant, je pense, dans l’histoire de la jauge série donc il faut  qu’on surveille ça de près pour savoir si tout se passe comme on l’espérait.

Comment se passe ta prise de fonction en tant que Présidente de la Classe ?

J’ai de la chance parce qu’on reste sur une certaine continuité. L’organisateur de la Mini-Transat ne change pas ce qui apporte un certain confort, une certaine sérénité. Le covid s’estompe tranquillement donc pour l’instant on n’a pas de gros sujet « touchy » à gérer en ce début d’année.
Ça permet aussi à tous les membres du bureau de prendre leurs marques, de travailler à tête reposée sur les sujets qui ont été votés lors de la dernière assemblée générale en décembre dernier, parce que c’est rare que la jauge évolue autant, donc ça nous permet de bien bosser là-dessus.
Un groupe travaille aussi sur la réduction de l’impact de la pratique d’un point de vue environnemental.
J’ai conscience que c’est une prise de fonction « tranquille » sans gros problème à gérer même si le circuit démarre fort avec plein de participants. On n’est pas assommés de sujets compliqués, on prend tous du plaisir à se découvrir au sein du Conseil d’administration qui  a été quand-même renouvelé de moitié.
Les 2 dernières années, le conseil d’administration a été assez actif, je suis assez contente d’être là pour observer toutes les modifications qui ont été faites et voir ce que ça donne : ça me fait vraiment plaisir. En tant que Présidente, j’évite de donner trop mon avis, je regarde plus tout ce qui se passe, pour avoir un point de vue global sur les différents projets en cours, c’est chouette pour moi d’analyser tout ça, avec un peu plus de recul que quand j’étais moi-même skipper Mini.

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