Si ce 1er avril, nombre de départements sont en vigilance orange suite à une perturbation neigeuse, sous l’effet d’un phénomène météorologique baptisé « goutte froide », Marseille n’est pas épargné malgré son incomparable lumière. Un coup de mistral aussi puissant que glacial, s’est invité pour cette 40ème Massilia Cup, obligeant les comités de course à annuler cette première journée. Et ce n’est malheureusement pas un poisson d’avril…

Des équipages gonflés à bloc !

Franck Recoing, président du Cercle Nautique et Touristique du Lacydon, semble aussi désolé que les 73 équipages massés sous la tente et vêtus comme à la montagne. Le vent souffle si fort que l’on aperçoit les vagues passer par-dessus la digue à proximité du Mucem : ça fume ! « Pour les 40 ans de la Massilia Cup, nous avons 40 nœuds de vent, mais soyez rassurés, cela va nous laisser encore plus de temps pour les festivités ! » « Avis de tempête, marin restes à la buvette » dit l’adage, parfaitement d’actualité, puisque que le BMS 181 (Bulletin Météo Spécial) annonce un avis de grand frais à tempête. Corinne Aubert, présidente du comité de course des monotypes, Florence Baudribos, présidente du comité de course des solitaires, Georges Korhel, président du comité de course IRC, OSIRIS, Hélène Silve, présidente du comité technique, et enfin Tom Grainger, président du jury se succèdent au briefing matinal, confirmant les propos de Franck Recoing. Un régatier engoncé dans son blouson fraîchement déballé pour la première grande course de la saison, déclare un peu caustique : « C’est bien, nous allons avoir tout le loisir de nous plonger dans les IC (les Instructions de Course) et pour une fois de les lire de A à Z… » D’autres évoquent le plaisir de se retrouver ! « On régate, on ne régate pas… On est super heureux d’être tous là après deux années où on ne s’est jamais réuni tous ensemble. Malgré le fait qu’on reste à quai, on est vraiment hyper contents d’être là… »

« Eco-Audigane » : le parrain aux 300 000 milles

Sébastien Audigane, ambassadeur « Entrepreneurs pour la Planète », est logiquement le parrain de cette 40ème édition, placée sous le signe de l’écoresponsabilité. L’équipe du CNTL a tenu à montrer l’exemple que ce soit avec les formalités « zéro-papier » ou les gourdes réutilisables. De plus, en rade Sud, la Massilia Cup innove avec la mise en œuvre des fameuses bouées géo positionnables autonomes. Ces marques de parcours 2.0 muent par des moteurs électriques, sans impacts sur les fonds marins, permettent notamment le positionnement au-dessus des récifs artificiels immergés près du futur plan d’eau olympique pour les Jeux de 2024, et qui servent d’abri et de zone de reproduction à la faune marine.

Le marin breton aux six tours du monde en course – quatre Trophée Jules Verne dont deux victoires avec Bruno Peyron et Francis Joyon, et deux Barcelona World Race, la course autour du monde sans escales et en double – n’a pas oublié son passage à Marseille, lorsqu’il préparait son Class40. « J’ai été tellement bien accueilli par le CNTL que je n’ai pas hésité une seconde quand on m’a demandé d’être le parrain de cette édition anniversaire. Et je suis d’autant plus fier, que j’ai le souvenir qu’à l’époque du Tour de France à la Voile en Farr 30, la Massilia Cup était déjà le premier grand rendez-vous de la saison de course au large à Marseille, avec un niveau sportif particulièrement relevé. » Le gaillard a prévu d’être en mer afin de commenter les épreuves, et apporter son œil et son immense expertise, lui qui a couru sur tout ce qui flotte, et notamment effectué une préparation olympique.

Les rafales de Nord-Ouest balayant le Vieux Port avec de plus en plus de violence, les équipages ont doublé les amarres, et les monotypes les plus légers – SB20, Surprise, J70… – gîtent comme s’ils étaient en course.

Le comité de course annoncera demain samedi 2 avril la suite des festivités, en espérant que le vent daigne se calmer.

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