Faire régater les meilleurs équipages dans les meilleures conditions sur l’extraordinaire plan d’eau de la rade de Marseille : telle est la feuille de route de la 56ème édition de la Semaine Nautique Internationale de la Méditerranée. Au programme, des épreuves en rade et de la course au large entre le 15 et le 18 avril, organisées par la Société Nautique de Marseille et ses équipes. Une édition qui a choisi un parrain prestigieux qui porte haut les couleurs du club.

Figaro ci, Snim là : Pierre Quiroga !

Il est licencié à la Société Nautique depuis plus de 6 ans, et voue un attachement fort à Marseille et à son club. Mais depuis six mois, le palmarès de Pierre Quiroga s’est remarquablement étoffé. Le 17 septembre 2021, il a inscrit son nom en lettres d’or dans l’histoire de la régate en remportant la célébrissime Solitaire du Figaro. « C’est une grande fierté » reconnait-il volontiers « En tant que Méditerranéen, c’est encore plus fort ». Seul Kito de Pavant, en 2002, y était parvenu auparavant. « Ici on fait beaucoup d’IRC, on fait beaucoup de dériveur, je pense qu’en équipe de France beaucoup de régatiers sont des Méditerranéens » une expérience qu’il a lui-même vécue en 470 au Pôle de Marseille « mais en course en solitaire, on n’a pas cette culture-là, donc il y a eu beaucoup à apprendre, beaucoup de chemin à parcourir ». Sur le trajet nécessaire, le Hyérois d’origine reconnait l’effort et la souffrance.
Aujourd’hui, il s’estime « fier-parrain » de la Snim. « La Snim pour moi, c’est l’événement phare du bassin méditerranéen. Il y a le Spi Ouest France en Atlantique, et en Méditerranée on a la Snim. C’est une course de renom. C’est une épreuve que l’on doit remporter si l’on veut être un marin performant et reconnu sur le circuit IRC Méditerranée ».
S’il a dû récemment renoncer à ses projets de Class40 pour la prochaine Route du Rhum faute de temps, le skipper de 29 ans a d’ores et déjà un carnet de bal bien rempli avec une ouverture de saison en multicoque à bord de l’Ocean Fifty Primonial avec Sébastien Rogues, le récent vainqueur de la Transat Jacques Vabre. Et si la forme n’est pas encore arrêtée, les projets ne manquent pas pour retrouver à l’œuvre ce marin pugnace et talentueux.

Equipages de choc : tous les chemins mènent à la Snim

Ce sont des fidèles de l’épreuve, mais ils sont attendus cette année avec une attention toute particulière. Tout juste débarqué du cargo qui doit le ramener dans les tous premiers jours du mois d’avril à Gênes, le JPK 10.10 Hathor V va rentrer dans un planning au chausse-pied pour être en état de prendre le départ de la Snim ; ses deux co-skippers, les frères Paul et Patrick Van Gaver, qui viennent de boucler leur toute première traversée de l’Atlantique à l’occasion de la Transquadra vont tout faire pour être au départ. « La Snim c’est incontournable ! » évoque Paul « c’est mon enfance, ma jeunesse, mon club, c’est tout quoi ! La Snim, ce sont les plus beaux bateaux de la Méditerranée. On ne peut pas rater ça, et c’est pour cela que je tiens absolument à ce que le bateau soit prêt, et bien préparé » ajoute-t-il, conscient que le timing joue en sa défaveur. Quelques images de sa Transquadra illustrent le bonheur qu’ont pris les deux co-équipiers. Entre anecdotes et faits de mer, le passage du détroit devant le port de Tanger après Gibraltar, le saut d’une baleine sortie de l’eau de toute sa masse et retombée dans un fracas, des surfs tout-en-glisse ou le franchissement de la ligne d’arrivée : des moments forts et inoubliables ! Quelques moments d’angoisse et de frissons aussi, lors de la première étape, entre les Baléares et la côte espagnole, pris dans un phénomène météo inexpliqué, possiblement associé à un effet de foehn. « D’un seul coup le vent s’est arrêté, s’est renversé, et on a eu une rafale autour de 40 nœuds qui a couché le bateau, avec un air chaud brûlant, comme un sèche-cheveux. Ça a recommencé 3 ou 4 fois, avec même des arrivées de libellules et de papillons, en pleine nuit. Quand le phénomène revenait, on entendait un espèce de bruit qui ressemblait à un torrent furieux ».
Pas le genre d’histoires à démobiliser la jeune génération pour autant, comme le prouvent Victor Bordes Laridan et l’équipage des Minots de la Nautique, qui s’aligneront au départ de leur seconde Snim avec la ferme volonté de renouveler la victoire de l’année dernière, dans l’épreuve comme dans le championnat qu’ils ont remporté haut la main. Le jeune skipper, qui fêtera ses 20 ans cette année, espère également briller dans le championnat Duo. Pour relever ce défi lors d’autres régates, il embarquera comme barreur et tacticien aux côtés de Sébastien Henri à bord de Télémaque 2, le JPK 10.10 que le champion de Trail a acquis l’an dernier pour se mettre à la voile, avec une étonnante détermination.
Pour la seconde année, le coach sportif continuera sa découverte de la régate en disputant la Snim en double avec l’une des révélations du dernier Vendée Globe, le skipper mayennais Maxime Sorel.

Sous spi

De jeunes arbitres dans les coulisses de la 56ème

Faisant suite à l’appel de la Commission Régionale d’Arbitrage de la Ligue Voile Paca-Sud, reconnue par la FFVoile, la Société Nautique de Marseille a décidé d’intégrer trois jeunes âgés de 14 à 18 ans ayant candidaté par la filière dans l’organisation de la Semaine Nautique Internationale de la Méditerranée. Le but de l’opération est d’aider au recrutement et au renouvellement des bénévoles dans tous les secteurs de l’arbitrage : comité de cours, juges, jaugeurs, mouilleurs, viseurs, à terre et sur l’eau.

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