Un Ocean Fifty relooké et optimisé
Après trois saisons consécutives en Figaro Bénéteau, Eric Peron a choisi de courir cette année en Ocean Fifty ; un nouveau support et des objectifs inédits pour ce marin éclectique qui a lancé ce projet l’année dernière. Après plusieurs mois de travaux, le bateau a été dévoilé mercredi soir dernier à Port La Forêt ; l’occasion de faire le point avec le skipper sur ses nouvelles ambitions.
Eric, on t’a vu sur beaucoup de supports différents, de la voile olympique au Figaro Bénéteau en passant par le flying phantom, l’Orma, l’Imoca, ou encore le Vor 65, qu’est ce qui t’anime dans ce nouveau challenge Ocean Fifty ?
Oui, je me définis comme quelqu’un d’assez éclectique. Je suis avant tout animé par le plaisir de naviguer et d’être sur l’eau. Après 3 saisons consécutives en Figaro, le passage à l’Ocean Fifty s’est presque fait naturellement. J’avais envie de changer de support et l’Ocean Fifty rassemble plein de qualités avec un circuit complet pour un budget à la portée de French Touch Oceans Club. C’est un bateau finalement plutôt simple d’un point de vue technologique sur lequel on a très vite de belles sensations. En plus, le support permet une immersion facile pour nos partenaires, on peut aisément embarquer du monde et partager des moments de navigations. Il n’y pas à dire, les multicoques restent vraiment des bateaux fabuleux !
L’opportunité de racheter le bateau est tombée à point nommé. Eric a jeté son dévolu sur l’ancien « Prince de Bretagne » : avec lequel Lionel Lemonchois avait remporté la Route du Rhum en 2010 et qui aura ensuite conduit Gilles Lamiré à la victoire sur The Transat en 2016. Un bateau fiable à qui il fallait donner une nouvelle jeunesse.
Ton bateau a bénéficié d’un refit complet. En quoi a consisté le chantier?
Le bateau est entré en octobre au chantier Mer Agitée à Port la Forêt pour un refit complet. L’équipe a fait un gros travail de remise en état et d’améliorations pour gagner en performance avec entre autres l’ajout de foils (à la place des dérives droites initiales), la refonte du cockpit, le changement de gréement ou encore une diminution de la trainée de l’arbre d’hélice. On a quasiment tout remplacé, de l’accastillage aux systèmes électriques, informatiques, électroniques. Je suis très bien entouré sur ce chantier avec Michel Desjoyeaux, l’architecte Benoit Cabaret et Sebastian Zarate, qui arrive tout droit de la Coupe de l’América, pour les calculs de structure. C’est une super collaboration, ils m’apportent beaucoup en expérience ; les échanges sont hyper simples, j’ai vite trouvé ma place auprès d’eux. Je m’appuie également beaucoup sur Damien Letexier notre boat capitain.
Présenter le bateau mercredi à tous mes partenaires, en présence de tous ceux qui ont œuvré pour le faire renaître en quelque sorte, a forcément été un moment de partage important, la concrétisation physique et palpable du travail réalisé cet hiver et la perspective imminente et, je dois l’avouer, assez excitante, des premières navigations.
Justement, quelle est la suite du programme ?
Nous attendons encore quelques pièces avant la mise à l’eau programmée pour la mi-février. S’en suivront les premières navigations de fiabilisation puis les entraînements. L’idée est d’abord de fiabiliser et de valider nos optimisations pour naviguer en sécurité. Il faudra ensuite au fil de la saison et du Pro Sailing Tour, acquérir de l’expérience pour arriver serein à Saint-Malo et réaliser une belle performance sur la Route du Rhum. Le maniement des multicoques en course est toujours délicat, c’est un savant mélange de réglages et de confiance. Il faut savoir placer le curseur au bon endroit et pour cela, la meilleure recette c’est de naviguer le plus possible.
Eric prendra donc part au Pro Sailing Tour, le circuit de grands prix dédié aux Ocean Fifty avec la Route du Rhum en ligne de mire. Pour moi, la Route du Rhum est vraiment associée aux multicoques : Enfant, les victoires de Florence Arthaud, Laurent Bourgnon ou encore Michel Desjoyeaux, me faisaient déjà rêver. J’en garde des souvenirs incroyables…
Le chemin jusqu’au départ de la fameuse course en solitaire est encore long. Mais le skipper se sait accompagné et soutenu par son équipe et ses partenaires regroupés au sein du French Touch Oceans Club.