Sept arrivées en 24H
Après quatre semaines passées sur l’Atlantique, ils sont 14 à avoir franchi la ligne d’arrivée de la Transat Jacques Vabre Normandie Le Havre entre hier matin et cette nuit. C’est avec des yeux qui brillent et des traits tirés qu’ils nous ont raconté leur course et leur joie de mettre pied à terre en Martinique. Deux Class40 sont encore en mer et devraient arriver d’ici demain matin.
Sec Hayai, 36ème Class40 à Fort-de-France
Ce vendredi 3 décembre, à 6 heures 38 minutes et 43 secondes en Martinique (11 heures 38 minutes et 43 secondes, heure métropolitaine), Sec Hayai a franchi la ligne d’arrivée de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre en trente-sixième position de la catégorie Class40. Le duo Frans Budel – Ysbrand Endt aura mis 25 jours 22 heures 11 minutes et 43 secondes pour parcourir les 4 580 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 7.36 nœuds, mais il a réellement parcouru 5 105.67 milles à 8.21 nœuds.
Les premiers mots de Frans Budel et Ysbrant Endt :
Ysbrant Endt
« La course a été lente et un peu frustrante, et comme nous avons l’un des bateaux les plus lourds de la flotte, nous avons dû nous battre pour qu’elle se déroule bien. Au bout de 3 heures et demi de course, nous avions déjà renoncé à la place que nous nous étions fixé. A la fin, nous avons eu une petite bagarre dans la bagarre, c’était vraiment bien. C’était une course assez longue mais ce n’était pas difficile, c’était une course très longue et mentale, pour être honnête. En fait, c’était facile à bord. A cause du vent léger, nous pouvions facilement gérer le bateau seul, il y avait beaucoup de choses que nous pouvions faire séparément. Nous avons eu beaucoup de temps pour mettre au point des techniques, pour étudier la météo, nous avons investi beaucoup de temps pour nous assurer que nous utilisions les bonnes techniques pour obtenir le maximum d’informations sur le vent. C’était encore plus nécessaire dans le vent léger pour pouvoir accélérer. La longueur de la course est unique, c’est la première fois qu’elle est aussi longue. Des parcours différents pour des bateaux différents, c’est une très bonne chose. J’aime vraiment ça ! »
Frans Budel
« Oui, c’est long et mental mais nous nous sommes vraiment amusés, il n’y a eu aucune dispute. Évidemment, parfois le ton montait, mais c’était seulement pour faire les choses plus rapidement. Nous n’avons perdu qu’une voile. Et l’année prochaine, nous partons sur la Globe40, le tour du monde !
Le meilleur souvenir est l’arrivée ! Pendant les 12 dernières heures, nous étions à 80 milles de l’arrivée, il fallait aller plus au sud, nous avons pensé à la tactique pour que ce soit possible, et les deux autres bateaux (Equipe Voile Parkinson et Saint-James – Biscuiterie de l’Abbaye) étaient 12 à 20 milles devant nous, et nous les avons dépassés sur les derniers milles ! Nous avons fait de belles manoeuvres.
Il y avait vraiment une course dans la course, nous comprenons que nous ne pouvons pas naviguer dans le top 20, n’importe quelle place dans le top 30 nous sommes très satisfaits, mais 36 je suis très heureux de cela. »
Equipe Voile Parkinson, 37ème Class40 à Fort de France
Ce vendredi 3 décembre, à 6 heures 58 minutes et 03 secondes en Martinique (11 heures 58 minutes et 03 secondes, heure métropolitaine), Equipe Voile Parkinson a franchi la ligne d’arrivée de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre en 37ème position de la catégorie Class40. Le duo Florian Gueguen – Raphael Auffret aura mis 25 jours 22 heures 31 minutes et 03 secondes pour parcourir les 4 580 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 7.36 nœuds, mais il a réellement parcouru 5 198.62 milles à 8.35 nœuds.
Les premiers mots de Florian Guéguen et Raphaël Auffret :
Florian Guéguen
« Nous nous sommes fait fermer un peu toutes les portes, nous sommes passés à l’intérieur alors qu’il aurait fallu passer à l’extérieur à la pointe de la Bretagne. À part ça, c’était chouette, avec un petit peu plus de vent ça aurait été mieux. Nous avons eu de la pétole et nous avons vu les autres avancer.
Nous avons vraiment l’impression qu’il y avait deux courses dans la course. Nous pensions arriver en arrivant au Cap Vert alors qu’il restait encore un océan. L’Atlantique a été assez long, nous avions de la mer très forte et des grains jusqu’à la fin. Sur les routages, nous pensions arriver 24 heures avant. Jusqu’à la fin, nous avons eu des petits soucis de météo. Au rocher du Diamant, nous ne savions pas où étaient nos concurrents et Sec Hayai nous a doublé juste sur la fin. Ils ont été très gentlemen de nous appeler ce matin ! C’est le jeu ! C’était très important de bien s’entendre à bord, nous nous sommes tiré les cheveux pour trouver des solutions.”
Raphaël Auffret
« L’histoire a bien commencé, après 1h30 de course nous avons eu une avarie, nous avons cassé notre bout-dehors et nous ne pouvions pas continuer. Nous avons dû nous arrêter à Cherbourg, ce qui nous a coûté 4 heures de temps et une marée. Merci à toute l’équipe qui nous a aidé pour repartir. Nous avons eu un peu de chance car nous avons eu une météo assez favorable pour retrouver la queue du peloton rapidement. Après, l’une de nos plus grosses erreurs a été le passage de la pointe de Bretagne, nous nous sommes fait avoir dans le courant, c’est parti par devant. A des moments nous avons cru que nous allions rattraper un petit groupe mais chaque fois, ça repartait devant. C’était vraiment une course de timing, il y avait à chaque fois des passages à niveau. Il manquait à chaque fois quelques heures pour pouvoir recoller.
Nous nous connaissions déjà un peu avant, là maintenant, nous nous connaissons encore mieux.
Je pense que le meilleur souvenir c’est la Full Moon Party entre Madère et les Canaries. Il y avait une pleine lune comme rarement vu, nous voyons comme en plein jour, de nuit. Nous avons barré toute la nuit, nous avons mis la musique, c’était une nuit blanche de plaisir.”
Saint-James – Biscuiterie de l’Abbaye, 38ème Class40 à Fort-de-France
Ce vendredi 3 décembre, à 7 heures 15 minutes et 53 secondes en Martinique (12 heures 15 minutes et 53 secondes, heure métropolitaine), Saint James – Biscuiterie de l’Abbaye a franchi la ligne d’arrivée de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre en 38ème position de la catégorie Class40. Le duo Julia Courtois – Jeanne Courtois aura mis 25 jours 22 heures 48 minutes et 53 secondes pour parcourir les 4 580 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 7.35 nœuds, mais il a réellement parcouru 5 145.25 milles à 8.26 nœuds.
Les premiers mots de Julia Courtois et Jeanne Courtois (Saint James – Biscuiterie de l’Abbaye) :
Julia Courtois
« Nous étions plutôt satisfaites de la manière dont nous avons navigué au début de la course, même si nous avons subi quelques aléas météorologiques et quelques passages à niveau qui nous ont donné un retard assez important sur la tête de course. Pour autant, nous étions assez contentes, nous avons fait une grosse erreur, c’est que nous avons perdu un spi. C’était entièrement de notre faute, nous avions un spi tout neuf qui a explosé, une demi-heure plus tard, dans la même nuit, nous étions en panne de télécommunications et nous avons perdu deux spinnakers. Les dix jours suivants, toutes les nuits ont été consacrées à réparer ces voiles, c’était fatiguant et assez éprouvant. En même temps que cela, nous avons eu une fuite de gazole, nous arrivons à sec ! Nous allumions notre ordinateur qu’une seule fois par jour et n’avons pas allumé le pilote pendant ces quatre derniers jours, donc nous sommes un petit peu cramées. Nous nous sommes accrochées, nous avons beaucoup appris. À bord c’était super, même si c’était dur à certains moments, ça ne m’était jamais arrivé d’être autant repoussée dans mes retranchements, ce n’était pas que des émotions négatives, nous avons reçu beaucoup d’encouragements et le projet était super suivi.”Jeanne Courtois
« Nous ne nous attendions pas à ces conditions. J’ai trouvé ça assez dur et nous sommes ravies d’être ici en Martinique parce que ça n’a pas été que de la simplicité pendant ces 25 jours. Forcément, cette transat donne des idées pour la suite, nous avons envie de capitaliser sur les erreurs que nous avons fait pour faire quelque chose de génial. Le souvenir que je pourrais garder serait les deux nuits où nous étions sous gennaker. Ça avançait pas mal, nous étions sous les étoiles, il y avait des poissons volants partout. C’est un moment qui restera gravé. Après, je pense que le meilleur souvenir, c’est que nous avons toujours su rester soudées avec Julia pendant les difficultés.”
Recycleurs Bretons – Navaleo, 39ème Class40 à Fort-de-France
Ce vendredi 3 décembre, à 13 heures 10 minutes et 08 secondes en Martinique (18 heures 10 minutes 08 secondes, heure métropolitaine), Recycleurs Bretons – Navaleo a franchi la ligne d’arrivée de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre en 39ème position de la catégorie Class40. Le duo Kieran Le Borgne – Jean-Jacques Le Borgne aura mis 26 jours 4 heures 43 minutes et 8 secondes pour parcourir les 4600 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 7,28 nœuds, mais il a réellement parcouru 5 016.07 milles à 7,98 nœuds.
Les premiers mots de Kieran Le Borgne et Jean-Jacques Le Borgne :
Kieran Le Borgne
« C’était top. Nous ne sommes pas les premiers, mais c’était une super expérience.Nous avons vraiment un super duo et ces 26 jours en mer le prouvent. Nous nous sommes très bien entendus, même dans les manoeuvres. Nous essayons de chacun faire un petit peu de tout. C’est vrai que parfois il y a besoin de plus de stratégie, parfois un peu plus de physique.
Le passage du Diamant était magnifique. Puis, la nuit, avec les étoiles, le bateau qui accélérait un peu, c’était très beau. »
Jean-Jacques Le Borgne
« Pour une première pour nous, c’était bien. Nous aurions aimé arriver un petit peu plus tôt, mais nous avons eu quelques problèmes mécaniques, notamment avec notre spi. Puis, nous avons loupé quelques portes de courant au départ. Globalement, c’est une super expérience et préparation pour la Globe40. C’est assez émouvant d’arriver comme ça en Martinique.Ce n’était pas 100% du temps parfait, mais nous prenions du temps pour discuter des options et tout roulait après. Chacun a ses qualités et nous sommes assez complémentaires. De toute façon, dans les coups durs, il faut être deux.
C’était notre première transat et la première fois pour moi que je viens en Martinique. Je pense que l’arrivée était le meilleur moment. »
Rennes – Saint Malo – Reves, 40ème de la Transat Jacques Vabre
Ce vendredi 3 décembre, à 22 heures 19 minutes et 36 secondes en Martinique (samedi 4, 3 heures 19 minutes 36 secondes, heure métropolitaine), Rennes Saint-Malo – Reves a franchi la ligne d’arrivée de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre en 40ème position de la catégorie Class40. Le duo Baptiste Hulin – Christophe Bachmann aura mis 26 jours 13 heures 52 minutes et 36 secondes pour parcourir les 4600 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 7,18 nœuds, mais il a réellement parcouru 5 204.35 milles à 8,16 nœuds.
Les premiers mots de Baptiste Hulin et Christophe Bachmann :
Baptiste Hulin
« La course s’est très vite transformée en aventure. Ce n’est pas ce pour quoi nous étions venus à la base. Sportivement, nous nous sommes vite fait distancer dans les premiers jours à cause d’un problème électronique. Après, nous nous sommes pris un filet et des algues, ce qui nous a obligés à plonger. Nous avons loupé une nouvelle fois une bascule et nous avons subi dans le golfe de Gascogne. Cependant, nous avons réussi à recoller le long du Portugal, avec trois jours de folie à la barre, sous spi. Nous nous sommes donnés et après nous avons explosé notre spi médium, alors que ça ne faisait que quatre heures que nous l’avions. Nous avons été obligés de monter au mât pour tout dérouler. Avec ça, nous avons encore perdu 4 ou 5 heures. Au niveau du Cap-Vert, nous sommes restés 24 heures dans la molle, c’était très dur mentalement. Ça fait une semaine que nous n’avons plus de grand spi et traverser l’Atlantique comme ça, ce n’est pas conseillé, c’est beaucoup plus long. Nous arrivons quand même avec le sourire, même si nous sommes assez déçus. Nous ne nous connaissions pas beaucoup avant de partir et ça s’est super bien passé à bord. Nous sommes super contents d’être ici. Une grande envie de revenir et de faire mieux sportivement et montrer de quoi nous sommes capables. Je retiendrai la difficulté et réussir mentalement à changer, même si c’est coup dur sur coup dur. »Christophe Bachmann
« Soit nous étions à l’arrêt, soit nous avions des vitesses de malade. Le souvenir que je garde ce sont les nuits de dingue, des heures à la barre, sous les étoiles sous 20 nœuds. Ça a été une grande expérience pour moi aussi. »
Stormtech, 41ème de la Transat Jacques Vabre
Ce samedi 4 décembre, à 1 heure 29 minutes et 28 secondes en Martinique (6 heures 29 minutes 28 secondes, heure métropolitaine), Stormtech s a franchi la ligne d’arrivée de la 15ème édition de la Transat Jacques Vabre en 41ème position de la catégorie Class40. Le duo Ryan Barkey – Melodie Schaffer aura mis 26 jours 17 heures 2 minutes et 28 secondes pour parcourir les 4600 milles théoriques depuis Le Havre à la vitesse moyenne de 7,14 nœuds, mais il a réellement parcouru 5 294.46 milles à 8,26 nœuds.
Les premiers mots de Melodie Schaffer et Ryan Barkey :
Melodie Schaffer
« Il y avait vraiment tout dans cette course. Nous avons eu le vent le plus faible qu’il n’y a jamais eu sur un océan, il y a deux jours nous avons eu des rafales de vent à 40 nœuds. Nous avons essayé de naviguer du mieux que nous pouvions, c’était incroyable. C’était génial de se battre avec les autres bateaux et voir l’évolution du classement. Nous avons aussi bloqué le spinnaker en tête de mât, donc Ryan a dû monter pour le débloquer pendant 4 heures, et tout s’est bien terminé, la voile ne s’est pas déchirée et Ryan est redescendu sain et sauf. La dernière mésaventure était avec un requin. Il s’est coincé dans la quille. Nous ne savions pas que c’était ça, mais le bateau n’avançait plus correctement. Nous avons donc affalé le spi et arrêté le bateau pour que Ryan puisse plonger et là nous avons vu qu’un requin de 2 mètres était bloqué sur le bulbe de quille et devions donc manoeuvrer pour s’en libérer.Nous avons eu des problèmes d’énergie plus tôt dans la course. Nous devions donc beaucoup barrer, près de 10 heures par jour, pour faire avancer le bateau du mieux possible. C’était donc difficile, et très long lorsque cela dure 4 semaines.
Au début de la course, il y avait énormément de dauphins. Ils nous ont accompagnés pendant deux jours, ils jouaient autour du bateau et dès que nous accélérions, ils sautaient comme s’ils nous encourageaient. C’étaient de superbes moments. Il faut savoir apprécier ces moments-là. »
Ryan Barkey
« C’était génial. Nous avons rencontré quelques soucis, mais nous sommes ravis d’avoir été jusqu’au bout et d’avoir fini. C’était plus long que ce que nous pensions. Je pense que mon meilleur souvenir est donc d’être arrivé ici hier soir. Nous avons aussi eu de très beaux jours en mer, le bateau avançait à 24 noeuds, c’était incroyable. »