Des écarts se creusent
Comme annoncé hier, les alizés soufflent désormais de manière homogène sur l’ensemble de la zone de course de la 23e Mini Transat EuroChef. Les concurrents les plus au nord bénéficient donc à présent de conditions similaires à celles de leurs adversaires plus au sud. Les écarts en vitesse sont, par voie de conséquence, nettement moins importants même si un léger avantage est donné aux skippers les plus en pointe. Et pour cause, à mesure qu’ils approchent des Antilles, le vent prend davantage de vigueur. Ce renforcement n’est assurément pas pour déplaire aux solitaires dont le but du jeu est maintenant d’être rapide tout en exploitant au mieux les nombreuses petites variations de ce fameux flux de nord-est, ainsi que les quelques grains qui commencent à l’accompagner.
La journée d’hier s’annonçait importante pour les partisans de la route la plus sud. Bénéficiant encore de davantage de pression que leurs adversaires plus au nord, ces derniers ont en profité pour engranger de précieux milles. Cela a eu naturellement pour effet de creuser (ou de créer) quelques écarts au sein de la flotte. Pour preuve, chez les Proto, les six premiers au pointage se tenaient en moins de 65 milles il y a deux jours. Aujourd’hui, près de 200 milles les séparent. Concrètement, si Fabio Muzzolini (945 – Tartine sans Beurre) s’est montré le plus rapide ces dernières 24 heures, se replaçant ainsi en deuxième position dans sa catégorie, Pierre Le Roy (1019 – TeamWork) a également bien tiré profit de son option. Les deux hommes mènent désormais la flotte avec respectivement 57 et 102 milles d’avance sur le troisième, Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo). Des écarts qui commencent à compter, surtout lorsque l’on remet les choses en perspective. Rappelons, en effet, qu’au classement général établit après la première étape, le skipper du Pogo Foiler occupe la première place avec moins de 1h10 sur ses deux dauphins. Des dauphins en passe de prendre un bel ascendant. Petit bémol cependant pour eux : continuer de descendre aujourd’hui n’a plus que pour effet de rallonger leurs routes. Aussi, bien qu’ils profitent d’un meilleur angle de progression, ils sont moins à même d’exploiter les nombreuses petites bascules de vent.
Plein gaz sans trop se poser de questions
Même observation chez les bateaux de Série. Positionné le plus au sud de la flotte, l’Italien Alberto Riva (993 – EdiliziAcrobatica) est parvenu à se hisser en deuxième position ces dernières 24 heures. La plus grosse « remontada » reste cependant à mettre au crédit de Hugo Dhallenne (979 – YC Saint Lunaire). Le Bretillien, deuxième à l’issue du premier acte, réalise depuis quelques jours une fulgurante remontée. Encore pointé en 27e position à 70 milles du premier le week-end dernier, est aujourd’hui aux portes du Top 5, à moins de 20 milles du meneur de troupe, Loïc Blin (871 – Technique Voile – Les Entrepreneurs du Golfe). Fait notable : il a engrangé 236 milles entre le pointage de 12 heures hier et celui de la même heure aujourd’hui. Rien de moins que cinq milles de mieux que le Proto le plus rapide et en moyenne 50 milles de mieux que ces rivaux sur la même période ! « Sur la première étape, j’ai navigué pied au plancher sans trop ménager la monture, je l’avoue. Sur cette deuxième, le projet est un peu le même. Je compte naviguer à fond en espérant que la machine et le bonhomme tiennent jusqu’au bout », avait déclaré le navigateur le 29 octobre dernier, jour de départ de cette seconde manche. Force est de constater qu’il est en train de mettre son plan à exécution. Reste que nombreux sont ceux qui n’ont pas encore dit leur dernier mot. A 900 milles de l’arrivée, les quinze premiers se tiennent en moins de 50 milles et d’autres sont en embuscade. Le jeu est toujours grand ouvert !