À l’issue de 24 heures de navigation, le Maxi Banque Populaire XI s’est amarré ce jeudi au Havre. C’est là qu’aura lieu le 7 novembre prochain le départ de la course la plus attendue de la fin d’année, la première transatlantique de l’Ultime. Un instant fort pour le Team Banque Populaire après sept mois de travail intense afin de le fiabiliser et l’optimiser. Explications avec Armel Le Cléac’h.

La foule qui se masse sur les pontons, le compte à rebours qui s’enclenche, les fichiers météo à étudier et l’adrénaline qui n’en finit plus de monter. Dès jeudi, en arrivant dans le port du Havre et en s’amarrant au quai de la Méditerranée, le Team Banque Populaire et ses deux skippers, Armel Le Cléac’h et Kevin Escoffier, vont plonger dans l’ambiance des grands départs. L’enthousiasme est déjà palpable. « C’est toujours un grand moment, explique Armel. Nous avons hâte de ressentir cet engouement, de retrouver un village ouvert au public ». Dès vendredi matin, les curieux pourront en effet arpenter les pontons et découvrir le Maxi Banque Populaire XI.

« Nous avons respecté notre feuille de route »

Le maxi-trimaran avait quitté son port d’attache de Lorient mercredi midi. « Nous avons légèrement rallongé le parcours afin de varier les allures pour procéder aux dernières vérifications à bord », précise le marin. Cette dernière navigation avant le « top départ » de la Transat Jacques Vabre marque la fin d’une longue séquence entamée en avril dernier, à l’issue de la mise à l’eau du Maxi Banque Populaire XI. « Nous nous étions fixé un programme ambitieux et dense entre les premiers essais, la tournée estivale en Méditerranée, le chantier d’été puis les dernières navigations. Et nous avons respecté notre feuille de route », assure Armel.

« Depuis la mise à l’eau, nous avons fait le maximum. S’il reste beaucoup de chemin à parcourir, nous pouvons être satisfaits du travail déjà effectué », ajoute Ronan Lucas, le directeur du Team Banque Populaire. Ces dernières semaines, l’équipe s’est ainsi affairée à multiplier les navigations. Dès la fin du chantier estival, « on a tout de suite ressenti que le bateau avait progressé, notamment en matière de fiabilité », souligne Armel.

« Être capable d’anticiper, une des forces de l’équipe »

Tous savent que cette phase d’optimisation peut être jalonnée d’imprévus auxquels il convient de faire face. Ça a été le cas, fin septembre, lors d’un stage d’entraînement. Armel raconte : « dans la nuit, nous avons constaté une casse de la dérive et nous nous sommes attachés à comprendre ce qui avait pu se passer ». Dans le même temps, l’équipe s’est mobilisée sans compter. « Nous avions anticipé en lançant en mai la fabrication d’une nouvelle dérive de spare qui a pu être installée il y a quinze jours. C’est l’une des forces de l’équipe d’être capable d’anticiper et de réagir rapidement ».

À l’heure d’arriver au Havre, le Maxi Banque Populaire XI a donc navigué près de 10 000 milles depuis sa mise à l’eau au printemps dernier. « Nous sommes encore en pleine phase d’apprentissage dans la façon de mener l’Ultime et de l’améliorer, souligne Ronan. Cet Ultime est encore jeune et nous appréhendons forcément les petits pépins techniques ». Armel se veut rassurant : « nous sommes très satisfaits de l’investissement, du travail et de l’énergie qu’ont su mettre dans le projet tous les membres du Team Banque Populaire. Avec Kevin, nous sommes confiants dans le bateau, nous avons coché toutes les cases que l’on souhaitait dans le temps imparti ». Et d’ajouter : « maintenant, à nous de l’emmener jusqu’en Martinique ». Les deux marins, qui n’ont plus à prouver leur tempérament de compétiteurs, feront tout pour « donner le meilleur ».

« Notre souhait le plus cher, c’est d’être sur la ligne d’arrivée en Martinique, précise Ronan. Le résultat est plus anecdotique : il faut surtout que cette transatlantique et le convoyage retour nous permettent de franchir un nouveau palier ». Armel et Kevin auront 7 500 milles à parcourir lors de cette Transat Jacques Vabre pour réussir leur mission et s’offrir les joies d’une arrivée heureuse de l’autre côté de l’Atlantique.

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