Ce dimanche, exception faite de Georges Kick (529 – Black Mamba), le doyen de la course qui s’est fait drosser à la côte la nuit dernière à l’entrée du port de Ribadeo, tous les concurrents de la Mini Transat EuroChef qui avaient fait le choix de s’abriter pour laisser passer un front froid très actif au large du cap Finisterre la nuit dernière sont repartis en course. Dernier à s’être réfugié à terre hier après-midi, mais aussi premier à avoir largué les amarres aux environs de 3 heures ce matin, l’Autrichien Christian Kargl (980 – All Hands on Deck) a parfaitement optimisé le temps de son escale. Il est désormais lancé à la poursuite de l’audacieux Melwin Fink (920 – SignForCom), tout comme le gros du peloton, mais il le sait, les écarts à La Palma vont forcément être importants entre les premiers et les derniers. C’est vrai pour les Série, mais aussi et surtout pour les Proto. Et pour cause, la petite bande des quatre échappés est attendue sur la ligne d’arrivée ce lundi après-midi, entre 11h et 15 heures.

L’audace et la témérité de Melwin Fink ont payé. Le navigateur Allemand, qui, contrairement à la totalité de ses adversaires en bateaux de Série, a fait le pari d’affronter le mauvais temps la nuit dernière, a réussi son coup. Malgré les conditions toniques (jusqu’à 35-40 nœuds dans les rafales), il est parvenu à poursuivre sa route vers le sud sans souci majeur. Ce dimanche, il cavale à la latitude de Lisbonne avec entre 150 et 200 milles d’avance sur le gros du peloton ce qui, sauf avarie, devait lui permettre de remporter cette première étape de la Mini Transat EuroChef avec un solde d’au moins 24 heures sur ses concurrents. Selon les derniers routages, son arrivée à Santa Cruz de La Palma est, en effet, attendue dans la journée de jeudi quand celle du gros de la meute est prévue à partir de vendredi après-midi. Parler de hold-up est donc un euphémisme pour le skipper du Pogo 3 aux couleurs de SingForCom.

Un hold-up pour Fink, un joli coup pour Kargl

Idem, mais pour des raisons différentes et dans une moindre mesure pour Christian Kargl. L’Autrichien, qui, comme 82 autres marins de l’épreuve, a pris le parti de mettre sa course entre parenthèses pour laisser passer le gros du front, a optimisé au maximum le temps de son escale. Le skipper de All Hands on Deck a prolongé sa route jusqu’au port de Viana do Castelo pour se mettre à l’abri, tandis que ses rivaux ont fait le choix de faire escale dès hier matin, dans des ports Galiciens. Mieux, il a été le premier à « redécoller » aux environs de 3 heures ce dimanche, quand les autres ont préféré attendre les premières lueurs du jour – ou plus encore – pour faire de même. Pour preuve, les marins en stand-by à La Corogne puis à Portosín ont quitté leur abri vers 5 heures. Ceux arrêtés à Muxía sont repartis à 7 heures, tout comme ceux amarrés à Baiona, tandis que ceux à poste à Camariñas ont attendu 10h30 pour reprendre la mer. Le voilà donc qui pointe en deuxième position dans sa catégorie, avec un bonus de 65 milles sur la troisième Julie Simon (963 – Dynamips). A noter : cette dernière fait partie de la petite bande des 22 marins qui avait fait escale à Baiona. Un groupe qui, après avoir fait le choix collectif de marquer une escale, a tenu à maintenir une certaine équité sportive. Ainsi, les plus avancés par rapport à la distance au but avant l’annonce du BMS (bulletin météorologique spécial) ont été les premiers à partir, dans un ordre et avec des écarts parfaitement établis.

A qui la victoire en Proto demain à Santa Cruz de La Palma ?

Le match est donc relancé à tous les étages. Même chose chez les Proto, y compris pour Piers Copham (791 – Voiles des Anges). Le Britannique, qui a clairement essuyé le plus fort du vent, avec 43 nœuds de vent moyens et des rafales à 50, pointe actuellement en 5e position dans sa catégorie. Sa vitesse de progression, plutôt lente dans les conditions actuelles, laisse toutefois à penser qu’il a laissé quelques plumes dans la bataille. Aux avant-postes, la bagarre se poursuit entre Tanguy Bouroullec (969 – Tollec MP/Pogo) et Pierre Le Roy (1019 – TeamWork). Désormais à la latitude de l’archipel de Madère, les deux leaders se rendent coup pour coup mais depuis hier soir, l’avantage est redonné au skipper Finistérien. Après avoir compté jusqu’à 45 milles de retard sur son adversaire, ce dernier occupe actuellement les commandes avec une avance de 17 milles sur son dauphin. A moins de 24 heures de l’arrivée, cela lui suffira-t-il pour l’emporter ? Rien n’est moins sûr car aux abords de l’île de La Palma, le vent risque de tamponner. Les derniers milles pour rejoindre la ligne d’arrivée pourraient donc ne pas être si simples. Le verdict est attendu entre 11 heures et 15 heures demain et les paris sont ouverts !

Le bateau de Georges Kick drossé à la côte

Par ailleurs, ce que l’on retiendra de cette journée de dimanche, c’est la grosse mésaventure de Georges Kick. Le médecin anesthésiste à la retraite, doyen de cette 23e édition, s’est, en effet, fait drosser à la côté la nuit dernière, alors qu’il tentait de rejoindre le port de Ribadeo pour éviter le grabuge au cap Ortegal. Un port dont l’entrée est réputé dangereuse en cas de mauvais temps, et qui l’a donc confirmé, au grand désespoir du skipper de Black Mamba dont le bateau est échoué, et manifestement assez endommagé.

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