Des solitaires solidaires
L’envie d’être utile et d’agir pour les autres, de porter des valeurs, d’aller au bout de ses rêves et de les partager avec le plus grand nombre sont autant de motivations pour les dix skippers de la Mini Transat EuroChef qui ont choisi d’associer leur projet à une cause, qu’elle soit en lien avec l’environnement, l’enfance ou encore la maladie. Leurs objectifs : fédérer, mais aussi porter un coup de projecteur sur différentes associations, fondations et instituts dans le but d’aider la recherche, de sensibiliser ou encore de favoriser l’insertion sociale et professionnelle.
« Si la Mini Transat reste, par essence, une course en solitaire et sans assistance, je n’envisageais pas de la faire tout seul dans mon coin. Très vite, j’ai été convaincu de l’utilité de défendre une cause et naturellement mon choix s’est porté sur l’Institut Bergonié, le Centre régional de Lutte Contre le Cancer de la Nouvelle-Aquitaine. Cette maladie provoquée par la transformation de cellule nous touche tous, de près ou de loin, puisqu’elle concerne aujourd’hui une personne sur trois dans notre pays », explique Pierre Blanchot qui espère mettre en lumière, lors de sa traversée de l’Atlantique, les actions du centre chargé à la fois d’une mission de soins, de recherche et d’enseignement et, par là-même, récolter des fonds qui seront alors répartis à parts égales entre l’établissement et son projet. « Il est nécessaire de se mobiliser afin que la recherche reste en mouvement. Pour les malades, le chemin de la rémission n’est assurément pas simple. Il faut souvent tirer des bords, sur une mer qui n’est pas toute plate, avec des hauts et des bas, un peu comme en voile, finalement », note le Bordelais.
Des Ministes engagés
Comme lui, Luca Del Zozo (Race=Care), Nicolas Guibal (Les œuvres de Pen Bron), Victor Eonnet (Fondation Arhtritis – Amiens Naturellement), Pierre Meilhat (Le Goût de la Vie), Tanguy Aulanier (La Chaîne de l’Espoir), Chloé Le Bars (Association MJ pour l’Enfance), Sophie Monnier (Gustave Roussy), Jean Marre (Sport dans la Ville – Time for the Planet) et Quentin Riché (Race for Pure Ocean) sont aussi des marins engagés. Tous espèrent profiter du rayonnement de l’épreuve dans les médias, sur les réseaux sociaux puis au cœur des trois villes étapes que sont Les Sables d’Olonne, Santa Cruz de La Palma aux Canaries, et Saint-François, en Guadeloupe, pour faire connaître les associations, les fondations et autres structures auxquelles ils ont décidé d’apporter leur soutien, à leur échelle.
Ne pas être égoïste
« Nos projets sont, c’est vrai, un peu égoïstes puisqu’ils sont liés à une passion. Ils coûtent à beaucoup de gens autour de nous et c’est pourquoi, pour ma part, j’ai souhaité ouvrir le mien sur le collectif », note Jean Marre qui espère porter hauts les couleurs de l’association d’insertion par le sport, Sport dans ma Ville, mais aussi de l’entreprise à mission Time for the Planet, active dans le domaine de la lutte contre le changement climatique, en France puis à l’étranger. « J’ai découvert, depuis longtemps, que le sport avait une influence importante sur la société en général. Lorsque je me suis lancé dans cette aventure sportive de la Mini Transat, je me suis interrogé. Je me suis demandé ce que je pouvais faire pour donner à mon projet un impact un peu plus important, et c’est finalement très naturellement que tout s’est mis en place », termine l’ancien rugbyman, bien conscient que le sport véhicule des valeurs fortes de dépassement de soi, l’équité, le travail d’équipe, l’égalité, la discipline, l’inclusion, la persévérance et le respect.
Des actions et des valeurs fortes
Cela, Pierre Meilhat le sait lui-aussi. C’est pourquoi il a créé l’association Le Goût de la Vie destinée à fédérer des associations, des entreprises et des personnes autour de son projet. « Comme Jean et d’autres, je ne voulais pas partir en égoïste sur ma Mini Transat », détaille le marin qui prône l’exemplarité dans sa préparation à la course, et y a intégré des actions telles que le ramassage de déchets sur place, le nettoyage de l’aire Mini de la Base à Lorient ou encore le travail dans un chantier participatif. « L’association me donne de l’énergie pour la Mini Transat et m’aide à être meilleur d’une manière générale. Elle me donne envie de faire plutôt que d’avoir, et c’est le message sur je souhaite faire passer à tous ».