Le temps sans régate a semblé éternel pour les meilleurs régatiers de Méditerranée qui se retrouvent, sur la 39e Massilia Cup, organisée par le CNTL-Marseille, samedi 25 et dimanche 26 septembre.
Dans cette période de crise sanitaire, l’équipe organisatrice du club marseillais en a profité pour élaborer de nouvelles procédures de courses. Objectif : Définir et proposer en temps réel, le meilleur parcours possible par rapport aux conditions météo à l’instant T, pour un total bénéfice en faveur des concurrents.
L’objectif d’accueillir 80 bateaux et 700 marins sur le futur plan d’eau olympique est en passe d’être atteint. Certains viennent de loin pour en découdre, dans les catégories IRC, Osiris et en monotype, avec les Grand Surprise, et la première apparition des J/70 sur l’épreuve, qui disputeront leur dernière manche de la Coupe de France. Duel au féminin annoncé dans cette classe.

Comment monter un parcours pour avoir la certitude que les régatiers s’éclatent !

“A la source, l’idée nait lors d’une discussion entre notamment, Eric Daher (Tonnerre de Glen) et Sam Cartier, responsable des évènements nautiques du CNTL-Marseille, explique Yves Ginoux, vice-président du club et responsable de la commission sportive. Eric explique que lors de leur campagne en Angleterre pour le Fastnet, ils découvrent une nouvelle manière d’annoncer les parcours de régates…“
Ni une, ni deux, en cette période de confinement et d’inactivité régatière, Sam Cartier récupère les Instructions de Course, à droite à gauche, crée des marques, les pose sur papier avec des coordonnées géographiques simples. “C’est la première étape du processus“, explique Yves Ginoux.
La deuxième étape consiste à supprimer les schémas de parcours écrits dans les Instructions de Course, donner à chaque régatier l’ensemble des marques, et créer un parcours en temps réel, en fonction des conditions météo. Comment communique-t-on le parcours ? “Instantanément, par messagerie WatsApp. On est sur l’eau, on hisse un pavillon W qui annonce qu’on vient de publier sur la messagerie“, reprend l’homme aux 2000 régates. “Nous n’inventons rien. Nous avons repris un processus appliqué en Angleterre, qui fonctionne merveilleusement bien.“

Après quelques ajustements, sur quelques courses durant l’été, les régatiers sont satisfaits.

« Sur le dernier Trophée Sémac, début septembre“, explique Sam Cartier, alors Président du Comité de course, “on a eu la possibilité de faire de très belles journées de navigation, grâce à des fichiers météo justes, qui ont permis le positionnement anticipé du bateau comité et la possibilité d’exploiter au maximum les parcours, en modifiant, en allongeant, raccourcissant au besoin… Avec le système que nous utilisions dans l’avant-Covid, où l’on affichait le parcours sur les panneaux officiels, le matin avant de quitter les pontons, on n’aurait pas pu lancer autant de courses, le premier jour.“
Tout bénéfice pour les marins et les plus de 80 bateaux qui se présenteront sur la ligne de départ, dans les catégories IRC 1, 2, 3, 4 et Osiris. Présence conséquente des bateaux en IRC qui attaquent l’avant dernière ligne droite, du championnat UNCL Méditerranée ! On retrouvera aussi quelques concurrents en solo, sur la 39e Massilia Cup, qui navigueront auprès des concurrents de la Duo Sail, sur des parcours côtiers.

Sloughi vient de loin pour gagner !

Champion UNCL 2020 Méditerranée IRC 2 en titre, Sloughi, un first 40, avec un équipage composé notamment du père, des deux frères et du cousin Rivas ne veut pas faire le voyage pour rien de Palavas, où est amarré le bateau. “On vient pour la claquer“, sourit Florian Rivas, rêgleur de Grand Voile. L’équipage occitan a construit un programme costaud pour conserver son titre avec également la SNIM et les Grand Prix d’Agde et de Palavas. “Avec la crise sanitaire, on a beaucoup navigué en mode croisière“, raconte Florian. “Mais là, on a préparé le bateau en famille, pour le faire aller vite, et il va vite. On est très content de revenir sur la Massilia Cup, pour le niveau et pour l’ambiance d’après les courses, afin que l’on se change un peu les idées dans cette morosité.“

Duel au féminin sur les J/70 ?

Si les côtes italiennes raffolent du support J/70, le pourtour méditerranéen français n’en est encore qu’aux balbutiements. Un peu moins d’une dizaine d’embarcations devraient se retrouver dans la rade de Marseille, avec l’inévitable Traskell, d’Elisabeth Vaillant qui possède à son bord, Christine Briand, ancienne triple championne du Monde du Monde 420. Le bateau le mieux armé pour la victoire finale pourrait être contesté par les CNT’Elles de Marine Pailloux, qui naviguent sur ce support depuis quelques mois, et qui ont déjà tenu la dragée haute au bateau de l’UNM, fort d’une grosse expérience et auteur de résultats solides sur les dernières compétitions nationales et internationales.

Sans surprise, la flotte de Grand Surprise !

Malgré la crise sanitaire, la voile fait encore recette auprès des entreprises qui utilisent ce sport comme un levier pour la cohésion d’équipes. Ainsi, une poignée de Grand Surprise sont attendus sur la Massilia Cup. Loïc Fournier-Foch, fondateur de Team Winds ne cache pas sa joie de voir de nouveau ses légendaires spis jaunes dans le vent. “La voile, comme de nombreuses autres activités, a subi de plein fouet cette crise, je suis heureux que nous puissions retrouver cette dynamique de la régate d’entreprise.“

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