Les 34 marins de La Solitaire du Figaro ont enroulé cette nuit le phare du Fastnet, seule marque de parcours de cette ultime régate. Les voilà désormais en route, cahin-caha, vers la Loire-Atlantique et le port de Saint-Nazaire où le village des arrivées ouvrira ses portes demain, mercredi.
Le passage de nuit du célèbre phare du Fastnet aura probablement fait naître chez certains concurrents une légitime frustration. Pluie battante, nuit noire, les conditions sur zone n’étaient pas du tout propices à la contemplation du mythique rocher irlandais.

Pas le temps pourtant de tergiverser sur ces considérations touristiques, sitôt le rocher doublé, il a fallu, à bord, se remobiliser rapidement sur les moyens de négocier au mieux cette fameuse dorsale qui barre la route des concurrents. On parle ici de crête barométrique, de celle qui hérisse certainement le poil des solitaires. Pétole molle, vents erratiques, houle grossissante, voici les ingrédients avec lesquels les concurrents doivent composer toute la journée pour essayer de trouver une issue rapide et reprendre une progression significative vers l’arrivée.

Jules Delpech tente une “Troussel”

Cet après-midi, la flotte est étalée sur 25 milles en latéral. Le bizuth, Jules Delpech (Orcom) fait cavalier seul au nord de l’orthodromie, tentant ce que les figaristes appellent dans leur jargon une “Troussel” (quand une option isolée et extrême passe). Le jeune marin ose et n’a certainement rien à perdre ; Il pourra même se féliciter d’avoir tout tenté…

Le plus gros de la flotte a opté pour une trajectoire qui lui permet de longer la dorsale et gagner dans le sud. Les marins se positionnent de manière à toucher au plus vite le flux de nord ouest dont les prémices se font déjà ressentir. Il sera alors temps d’empanner pour se remettre sur la route directe. Cet après- midi, les grands spis sont de sortie, le ciel s’est éclairci. Express, l’un des trois bateaux accompagnateurs, a pu joindre Fabien Delahaye (Groupe Gilbert) en début d’après-midi :
« Après une nuit bien humide, je suis au portant sous spi et sous le soleil, je fais sécher le linge et je mange. C’est un moindre mal cette route, même si elle n’est pas optimale. J’étais par le travers de Gildas Mahé (Breizh Cola), il est à 5 milles derrière maintenant. Il y a plus de pression dans l’ouest. J’ai passé le Fastnet avec TeamWork (Nils Palmieri) et il est toujours à côté de moi. Depuis qu’on est sorti du front, on évolue en bordure de la dorsale et le vent est stable. Le pilote barre bien, j’ai fait pas mal de siestes. Il faut en profiter pour le moment, car je ne sais pas si cela va durer. Il y a une houle de travers qui est de plus en plus forte. Elle vient du cyclone qui est passé de l’autre côté de l’Atlantique et ça nous amène cette houle d’ouest créée par le vent fort. Ce train de vagues arrive de là, c’est bizarre parce qu’il n’y a pas beaucoup de vent. Depuis le départ, on est censé avoir moins de vent tout le temps. Et en fait, c’est passé partout plus vite. Nous en avons encore pour 24h à évoluer comme ça dans ce portant de nord-ouest un peu variable entre le nord et l’ouest. Ça sera plus perturbé en approche des côtes françaises. »

Retour en Loire-Atlantique, terres maritimes

Après 3 semaines d’itinérance, le village de La Solitaire du Figaro revient, à Saint Nazaire, sur les terres maritimes de la Loire-Atlantique, partenaire majeur de l’épreuve.

Avant de retrouver les 34 marins en fin de semaine, le village qui ouvre ses portes demain mercredi à proximité de la Base sous-marine de Saint Nazaire, vous propose une immersion dans le monde de la course au large. Vous pourrez, entre autres, revivre les temps forts de la course, vous tester sur les colonnes de winch, visiter un Figaro Bénéteau 3 ou encore vous initier à la voile… le programme d’animation musical, ludique, culturel, sportif et environnemental ravira, à n’en pas douter, le plus grand nombre.

Les partenaires de la course, parmi lesquels Suzuki marine et automobile, 727 Sailbags – Boutique Officielle, La maison de Champagne Charles Collin, le Parc éolien en mer de Saint-Nazaire ou encore la Brasserie de Bretagne sont également présents pour vous accueillir jusqu’à dimanche; sans oublier le Département de Loire-Atlantique, la Région Pays de la Loire, les Ports de Loire-Atlantique, le Grand Port maritime de Nantes-Saint-Nazaire et Saint-Nazaire Renversante réunis au sein du pavillon “Bienvenue en Terres Maritimes”.

La voile, avenir du transport maritime

La course au large est un univers technologique particulièrement innovant, en perpétuel renouvellement. Bateaux volants, voiles rigides, mâts inclinables, ces technologies trouvent aujourd’hui des applications concrètes dans le monde du transport maritime.

Les emblématiques Chantiers de l’Atlantique de Saint Nazaire travaillent depuis plusieurs années sur des solutions de propulsion hybride et viennent de présenter Solid Sail, une voile rigide largement inspirée de la course au large.
Composée de panneaux composites, pliable, cette voile, pouvant dépasser les 1.000m² pourra propulser les futurs paquebots de croisière des Chantiers de l’Atlantique (projet Silenseas).

Les panneaux seront reliés entre eux, par des sangles en dyneema, (matériau qui équipe déjà tous les Figaro Bénéteau 3 : bouts, drisses, ou écoutes) et la voile sera hissé par des winchs électriques.

Un premier prototype de ce gréement innovant (38 mètres de tirant d’air et 550m² de voilure) est en cours d’installation sur le site du chantier naval, à l’embouchure de la Loire, pour y être testé. Les premières unités navigantes pourraient voir le jour à l’horizon 2025.

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