Dans seulement 22 jours, la Rolex Fastnet Race va s’élancer de Cowes, dans le sud de l’Angleterre pour arriver à Cherbourg. Cette nouvelle édition est exceptionnelle à plusieurs titres. Elle arrive en France bien sûr mais, surtout, la participation est phénoménale avec 458 bateaux inscrits, du jamais vu !

En France, on connaît bien les grands Ultims – susceptibles d’établir un nouveau record – ou les IMOCA qui viennent de boucler leur Vendée Globe. Pourtant, l’ADN du Fastnet tient en trois lettres : IRC. Cette règle de jauge permet de faire courir ensemble des bateaux de toutes tailles et d’établir un classement équitable mettant en valeur les qualités sportives plus que le matériel. Cette course dite « en temps compensé » rassemble quelques pros mais surtout une foule d’amateurs passionnés et les Français y brillent de plus en plus.

Pelletier, favori en IRC 1

Même si la saison de préparation a été courte en raison de la situation sanitaire, plusieurs favoris se dessinent en IRC 1 et on peut s’attendre à un nouveau duel entre Jacques Pelletier et David Gaudoux. Pelletier (Ange de Milion), vainqueur en 2019 est de retour au même titre que Didier Gaudoux (Lann Ael 2) qui embarque une partie de sa famille ainsi qu’un vétéran du Figaro : Fred Duthil. Autre concurrent redoutable, Philippe Frantz, engagé avec son « Albator ». Ce NMD 43, mis à l’eau en 2017, a été rapide dès sa sortie du hangar, avec des victoires de classe dans la RORC Caribbean 600 et la Rolex Middle Sea Race, où il a également terminé troisième au classement général. Il s’agira de la deuxième tentative de Frantz pour la Rolex Fastnet Race, avec un équipage issu de divers milieux offshore de haut niveau. Les Français font ainsi office de favoris mais les Anglais rêvent de reconquérir ce titre. Parmi les prétendants, on peut compter sur Mark Emerson puisque son Phosphorus II n’est autre que l’ancien Teasing Machine d’Erik de Turckheim.

Cette catégorie compte aussi quelques bateaux mythiques, dont fait partie le Pen Duick VI d’Eric Tabarly, mené par sa fille : Marie. Ce maxi de 73 pieds en aluminium a participé à la première Whitbread Round the World Race en 1973-74, puis a refait le tour du monde avec la seconde, une participation non officielle en raison de l’uranium usagé installé dans sa quille. Le plus étonnant est peut-être qu’entre-temps, son légendaire skipper a emmené ce même bateau sur la Transat anglaise, en solitaire, de 1976… et l’a remporté.

Bataille rangée en IRC 2

Les JPK, fabriqués en France, sont les bateaux en vogue dans la classe des IRC 2. Après le 10.10, vainqueur en 2012 (Night and Day) et le 10.80, vainqueur en 2015 (Courrier du Léon), c’est au tour du 11.80 – tout juste sorti du chantier – d’affoler les pronostics. Cette année, cinq de ces puissants IRC sont engagés dans l’épreuve reine du Royal Ocean Racing Club : Fastwave 6 d’Eric Fries et Cocody de Richard Fromentin pour la France, Il Corvo d’Astrid de Vin pour les Pays-Bas et Dawn Treader d’Ed Bell et Sunrise de Thomas Kneen pour le Royaume-Uni.

Eric Fries et son équipage sur Fastwave 6 sont considérés comme des favoris discrets pour la victoire en IRC Two. Tout aussi sérieux, mais toujours avec le sourire, l’équipage du Cocody de Richard Fromentin. L’équipier Nicolas Dupard commente : « Notre objectif principal est de gagner en temps compensé dans notre catégorie. Nous visons au moins un top 3 ! Au final, le plus important pour nous est de faire le maximum pour atteindre notre objectif. Nous sommes tous de bons amis et nous sommes convaincus que si nous avons fait de notre mieux, nous nous amuserons beaucoup sur cette course fantastique. En guise de plaisanterie, nous nous appelons les « Cocody’s Rangers » – et un Ranger n’abandonne jamais ! N’hésitez pas à informer nos concurrents ! » s’amuse Nicolas.

Avec déjà six participations à leur actif à bord de Codiam, un Grand Soleil 43, Nicolas Loday et Jean-Claude Nicoleau connaissent bien la Rolex Fastnet Race. Ils ont déjà remporté cette course en 2009 et 2011 (en IRC 1) et ont plusieurs fois fait partie du top 10 du classement général.

Corinne Migraine est copropriétaire du J/133 Pintia avec son père Gilles Fournier. Cette équipe familiale soutient depuis longtemps les courses RORC et s’en sort également très bien – la deuxième place au classement général de la Myth of Malham de cette année en est un parfait exemple. Fournier est fier de son équipe familiale à bord. « Je navigue avec ma fille Corinne, mon petit-fils Victor Migraine et mes deux neveux, Yan et Thomas Fournier. Nous sommes tous issus de la Société des Régates du Havre, la meilleure école de voile de France. »

Source

Articles connexes