Magnifique 2e place pour les Français
C’est un finish à grand suspense qu’ont offert les trois élus au podium ce dimanche après-midi en baie de Plymouth. Les Australiens de Tom Slingsby s’imposent, mais non sans mal face à des Français très inspirés qui ont passé un bon tiers de la finale du Great Britain Sail Grand Prix en tête ! Les Américains, tout aussi en forme, montent sur la 3e marche.
Les Anglais aux Bermudes, les Japonais en Italie, les Australiens en Angleterre. Avec ces trois vainqueurs différents et un classement remanié à chaque acte, cette deuxième saison de SailGP ressemble à un jeu de chaises musicales entre des équipes dont le niveau s’avère très homogène. Aucun des protagonistes n’est à l’abri d’un succès ou d’une déconvenue : en Angleterre, ce sont les deux « malheureux » du précédent Grand Prix qui ont dominé.
Australie-France : on retient (encore une fois) son souffle
Après les folles confrontations de ces dernières semaines sur la pelouse de Brisbane entre les Wallabies et le XV de France, les Australiens et les Français remettent ça sur l’eau ! Les équipiers de Tom Slingsby et de Billy Besson se sont battus jusqu’au bout pour remporter le titre, offrant au passage une finale palpitante.
Samedi déjà, après trois manches disputées dans les vents légers (8/9 nœuds), les deux équipes rentrent à terre ex-æquo en points, très bien placées derrière les leaders Américains de James Spithill. Dimanche, dans les mêmes conditions, le triumvirat devait confirmer sa position pour pouvoir prétendre à la finale. Mais tout n’a pas été simple, la plupart des teams étant en mesure de se qualifier à l’issue de la 4e manche. Il a donc fallu attendre la 5e et dernière régate pour connaître la composition du brelan d’as…
La finale a été à l’image de ces chassés croisés : un vrai corps à corps et de multiples changements de leaders. Les Australiens prennent le meilleur départ, mais le trio est au contact et ce sont les Américains qui passent la première porte sous le vent en tête, talonnés par leurs deux rivaux. Dans le premier bord de près, les trois bateaux restent très proches et il suffit d’une manœuvre approximative des Australiens à l’empannage, doublée d’une belle tactique des Français (approche de la marque en tribord, prioritaires) pour que ces derniers prennent l’avantage. Billy Besson et ses hommes gardent la main dans le bord suivant, au portant. Après de nombreux croisements au contact, ils laissent les commandes à Slingsby dans l’ultime louvoyage. Ces derniers franchissent en vainqueurs la ligne d’arrivée… pour quelques longueurs seulement. Une belle revanche au regard de leur dernière place en Italie.
Billy Besson : « On est super heureux de notre progression »
« A bord, nous étions bien concentrés et c’était cool. On aurait aimé faire un meilleur départ et partir avec plus de vitesse, mais c’est la loi des finales, on s’embarque souvent avec un autre bateau (les Américains en l’occurrence). Sur le dernier bord de près, on se fait dépasser notamment à cause d’un problème d’afficheur qui nous calcule mal la layline. Mais on est super heureux de notre progression. On s’aperçoit qu’on a les capacités techniques pour pouvoir jouer en finale, » commente un Billy Besson ravi à son retour à terre.
Comme des coqs en pâte ? Pas vraiment
Avec deux accessions en finale sur trois actes (3e aux Bermudes, 2e en Angleterre) et une 3e place au classement général provisoire, les Français font désormais partie des équipes dangereuses de SailGP.
On est loin de la phase d’apprentissage de la saison 1. Pourtant, rien n’est facile sur l’eau. Entre Tarente (ils terminent avant-derniers) et Plymouth, les tricolores ont su se remettre en cause, mettre le doigt sur leurs lacunes et renverser la vapeur. « Sur tous les départs, on en n’a loupé qu’un seul. On a fait l’inverse de l’Italie, explique Billy. Et faire de bons départs, on sait que c’est ultra important et que c’est ultra compliqué… Alors je suis très content ! On commence à sentir une cohésion dans le groupe, je suis hyper fier de tout le monde, tout le monde a bossé dans le bon sens. On s’aperçoit qu’il ne faut jamais s’arrêter de travailler. Tu ne peux pas te reposer sur tes lauriers sur ce circuit. Le bateau le demande et le niveau des équipes le demande. Il faut rester appliqué, humble, et poursuivre nos efforts pour le prochain Grand Prix (Danemark 20-21 août) ».
Pas prophètes en leur pays
Devant son public venu nombreux assister aux courses sur la pelouse immaculée du front de mer de Plymouth, l’équipage Britannique n’a pas fait briller les couleurs de l’Union Jack autant qu’il l’aurait souhaité (4e). Même si Paul Goodison, remplaçant de Ben Ainslie depuis deux événements, remporte joliment la dernière manche, il leur a manqué quelques points pour aller jusqu’au bout. Leur bonne régularité sur les trois actes leur permet néanmoins de se classer 2e au général, à égalité de points avec les nouveaux leaders australiens.
Ces derniers s’emparent de la place jusque-là occupée par les Espagnols. A Plymouth, les ibériques ont été disqualifiés de la manche 3. C’est la première fois depuis le lancement de SailGP, qu’un concurrent est sanctionné par cette règle mise en place par le jury pour éviter les collisions et les accidents. Trop téméraires au moment du départ, Phil Robertson et ses hommes ont forcé le passage, obligeant les Américains à s’écarter pour éviter l’impact.
Ce type d’incident montre le degré d’intensité avec lequel les huit équipes abordent ce moment crucial de la course. Et tout porte à croire que ce niveau de tension va monter encore au fil de la saison.
Un autre classement dans le classement
France SailGP Team signe donc ce dimanche à Plymouth un beau podium sportif mais désormais c’est une autre course dans la course qui débute : celle de l’Impact League !
Mercredi dernier, SailGP lançait officiellement son initiative unique dans le monde du sport, qui consiste à créer un championnat dans le championnat basé sur l’impact environnemental et sociétal des équipes engagées. Les Français sont actuellement sixièmes au classement général provisoire de l’Impact League après deux épreuves. SailGP communiquera prochainement le classement « développement durable » de l’événement de Plymouth. Les équipes seront jugées entre autres sur 10 critères précis pour un total de 200 points. Parmi eux : l’engagement et la mise en place d’une stratégie de réduction d’impact, la technologie et l’innovation, les opérations sur l’eau, le merchandising, l’utilisation du plastique et la gestion des déchets, la logistique, l’alimentation, la collaboration, la diversité et l’engagement.
RÉSULTATS SAILGP SAISON 2
GREAT BRITAIN SAIL GRAND PRIX I PLYMOUTH
- AUSTRALIA – Tom Slingsby – 27 points
- FRANCE – Billy Besson – 26 points
- UNITED STATES – Jimmy Spithill – 25 points
- GREAT BRITAIN – Paul Goodison – 22 points
- DENMARK – Nicolai Sehested – 21 points
- JAPAN – Nathan Outteridge – 19 points
- NEW ZELAND – Arnaud Psarofaghis – 19 points
- SPAIN – Phil Robertson – 18 points
CLASSEMENT PROVISOIRE DU CHAMPIONNAT SAILGP APRÈS 3 ÉPREUVES
- AUSTRALIA – Tom Slingsby – 22 points
- GREAT BRITAIN – Ben Ainslie – 22 points
- FRANCE – Billy Besson – 21 points
- UNITED STATES – Jimmy Spithill – 19 points
- JAPAN – Nathan Outteridge – 19 points
- SPAIN – Phil Robertson – 19 points
- DENMARK – Nicolai Sehested – 17 points
- NEW ZELAND – Peter Burling – 17 points