Si la première nuit en mer de la 8e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables a été marquée par de tous petits airs erratiques, la deuxième s’est, à l’inverse, révélée tonique avec, au menu, un flux de nord-ouest soufflant entre 15 et 25 nœuds, sur une mer chaotique. « Après avoir enfin réussi à nous extraire de la zone orageuse et à trouver du vent plus stable, au près débridé, hier après-midi, nous avons passé la nuit à faire du sud-ouest dans des conditions assez toniques, mais aussi assez instables, ce qui nécessité une régulation constante des voiles et demandé pas mal d’énergie », a commenté Simon Koster, co-skipper de Banque du Léman. Même constat du côté de Ian Lipinski à bord de Crédit Mutuel : « on a été bien secoué ! La mer était bien formée et le vent soutenu. Ça tapait pas mal. Pas facile de se faire une idée pour la suite, si ce n’est que ça ne va pas être forcément très confortable non plus, avec du près, des fronts, et encore du près ! ».

Point positif cependant : la flotte des 22 duos toujours en lice (après Charles de Coquet et Thierry Duprey du Vorsent peu après le départ, Simon et Yannick Kervarrec ont, eux aussi, abandonné la course après avoir constaté une voie d’eau dans un caisson arrière de leur Class40 aux couleurs de Samsic – E. Leclerc. Le père et le fils ont rallié le port de La Trinité-sur-Mer ce matin, aux environs de 5 heures) navigue à présent en trajectoire directe vers le cap Finisterre. Un cap qu’elle devrait déborder en fin d’après-midi, ce mardi, en le laissant très au large – une cinquantaine de milles au moins. La question de savoir de quel côté laisser le fameux DST (dispositif de séparation de trafic) de la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique ne se posera donc pas pour les marins. Ces derniers doivent toutefois déterminer la manière dont ils vont négocier le col barométrique (zone située entre deux systèmes anticycloniques) qui les attend demain, dans la matinée. A la clé, peu ou pas de vent. L’enjeu : réussir à trouver le meilleur trou de souris pour se faufiler avant de récupérer, ensuite, un flux de secteur sud pour poursuivre la route en direction des Açores. « Pas simple de trouver le point de passage le plus judicieux pour traverser ce col ! On espère avoir un peu de réussite », a indiqué Axel Trehin qui, après avoir un temps cédé les commandes de la flotte dans le marasme de la première journée, s’est de nouveau installé en tête depuis le milieu de nuit dernière. Lui et Fred Denis jouent actuellement des coudes avec Antoine Carpentier et Mikaël Mergui (Redman), mais on fait un léger break sur le reste du peloton avec plus de 16 milles d’avance sur la paire Luke Berry- Jean-Baptiste Daramy (Lamotte Module Création, 3e) et près de 30 milles sur le gros de la meute, y compris le binôme Jonas Gerckens – Benoît Hantzperg, positionné une centaine de milles plus au nord. « Certaines trajectoires diffèrent et des écarts en latéral non négligeables se sont créés, mais si l’on en croit les routages aujourd’hui, les écarts devraient être assez infimes aux Açores entre Project Rescue Ocean et Volvo », note Denis Hugues, le Directeur de course. Dans l’immédiat en tous les cas, les vitesses des uns et des autres vont ralentir petit à petit à l’approche de la dorsale. Une dorsale qui pourrait bien, une nouvelle fois, rebattre un peu les cartes.

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