Direction les côtes sud-anglaises pour le troisième événement SailGP, le Great Britain Sail Grand Prix. Les 17 et 18 juillet, Plymouth accueillera les 8 équipes internationales et leur F50 supersonique. Une escale estivale qui promet d’être très chaude tant les équipages sont affûtés et les points serrés au classement général. Les Français sont dans le match. Au pays de Shakespeare, ils préparent leurs meilleures tirades pour tenter de jouer les premiers rôles dans ce troisième acte de la saison.

Comme en 2019, SailGP fait une halte en Angleterre. Non plus à Cowes, mais à Plymouth, 260 km plus à l’ouest. Plymouth, ville à la riche culture maritime, grande base de la Royal Navy, fut aussi le berceau de l’Ostar, la toute première transat en solitaire de l’histoire, plus connue chez nous sous le nom de « Transat Anglaise », et point de départ, après la victoire d’Eric Tabarly en 1964, d’une véritable passion des Français pour la course au large en solo, …

Avec SailGP, on est très loin de l’idée d’une longue traversée au près jusqu’à Newport. Mais l’événement n’est pas moins emblématique de son époque : celle du foil et des très hautes vitesses.
Un plan d’eau bon pour le show

Le week-end prochain, la baie protégée de Plymouth sera la scène d’un acte qui promet d’être lourd en péripéties. Leigh McMillan, le régleur d’aile britannique du bateau français y sera comme à la maison… enfin presque.

« Je n’ai navigué qu’une seule fois à Plymouth et je crois que c’était il y a 20 ans ! La zone de course est très proche des côtes donc à mon avis, il faut s’attendre à un vent très irrégulier en direction et en force. Ce sont des conditions qui vont favoriser les rebondissements, ouvrir les opportunités sur l’eau, les occasions de doubler… Ce sera super pour la régate et le spectacle ! »

La météo, la stratégie font justement partie des sujets sur lesquels se penchent les Frenchies après leur déception à Tarente (7e). « En Italie, on était encore concentrés sur le maniement du bateau et le fait d’aller vite, analyse Leigh. Mais dans des conditions de vent aussi légères, on ne s’est peut-être pas assez occupés de la régate pure. De fait, on a raté pas mal de coups sur l’eau. »

Billy Besson, le barreur du F50 tricolore, insiste : « Il faut qu’on se bouge les fesses, dans tous les sens du terme ! Notamment dans l’élaboration de stratégies en fonction des scénarios de vent après le départ. Établir des plans A, B et C. Tout l’équipage est mis à contribution. Tout le monde à bord doit être sur la même longueur d’onde dans l’appréhension du terrain, être en alerte en fonction des évolutions, avoir les yeux à l’extérieur du bateau. Techniquement, on commence à être libérés et à sentir qu’on peut faire ce qu’on veut avec le bateau. Or, aller chercher la pression dans les petits airs, c’est fondamental. Ce sont des machines à vent ces bateaux ! Si tu as deux nœuds de plus, tu vas vraiment beaucoup plus vite… »
Pour l’instant, la météo à 7 jours prévoit des vents faibles samedi et dimanche, ce qui pourrait donner des conditions assez similaires à celles rencontrées en Italie, voire impliquer à nouveau une configuration à trois équipiers à bord des F50.
Les écarts en points : c’est peanuts

Le classement de SailGP après deux actes a ceci de formidable qu’aucune hiérarchie n’est en place. Il n’y a que 5 points entre les Danois, derniers et les Espagnols, étonnants de régularité, en tête. « Le standard est incroyablement haut, convient Leigh. Le circuit a généré beaucoup d’intérêt ces deux dernières années. Tous les « top sailors » avaient envie d’y être. Il n’y a pas beaucoup de grands noms de la voile qui manquent sur la feuille de match ! Tout cela rend le challenge et le niveau de compétition énormes. Chaque erreur sur l’eau est systématiquement sanctionnée. »

Billy Besson confirme : « ce qui est très intéressant, c’est qu’aucun des trois bateaux finalistes aux Bermudes n’a réussi à entrer en finale à Tarente : il y a un énorme chassé-croisé et il faut vraiment batailler pour être dans le top 3. C’est presque un nouveau départ après deux événements. »
Les Anglais à domicile, les Français « au triple taquet »

Deuxièmes au tableau, à un point des leaders Espagnols, les Britanniques, malheureux sur la pelouse dimanche, seront probablement boostés par une petite envie de revanche dans leur stade nautique, devant leur public, même en l’absence de leur iconique skipper Ben Ainslie (remplacé par Paul Goodison).
Derrière, il n’y a toujours qu’un point d’écart respectivement entre les Japonais (3e), les Néo-Zélandais (4e) et les Français en 5e position.

Billy Besson, François Morvan, Leigh McMillan, Matthieu Vandame, Olivier Herledant, Timothé Lapauw, Amélie Riou prennent aujourd’hui la route de l’Angleterre. Après la reprise en main de leur bateau en début de semaine, les journées de jeudi et vendredi seront consacrées aux régates d’entraînement.

L’équipe fera tout pour retrouver sa superbe et une place sur le podium. « Il va falloir repousser nos limites et restreindre notre marge de sécurité, notamment sur les départs. Mais on a tellement envie de naviguer sur ces bateaux qu’on est au triple taquet ! » conclut Billy.

COMPOSITION DU FRANCE SAILGP TEAM POUR LA SAION 2

  • Billy Besson / barreur
  • François Morvan / contrôleur de vol
  • Leigh McMillan / régleur d’aile
  • Olivier Herledant / wincheur
  • Matthieu Vandame / wincheur
  • Timothé Lapauw / wincheur
  • Hélène Noesmoen / équipière – sélection féminine
  • Amélie Riou / équipière – sélection féminine

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