Dans le magnifique stade nautique de Tarente, le public était aux premières loges le long des remparts de la vieille ville pour assister ce week-end aux joutes de ce deuxième acte de la saison 2. Un acte remporté par les Japonais de Nathan Outteridge, après une série de régates très ouvertes, disputées dans le tout petit temps, à la limite du vol. Les Français, 7e, sont forcément déçus.

Ce Grand Prix d’Italie a inauguré quelques nouveautés et a été le théâtre de nombreuses surprises, bonnes ou mauvaises selon les équipes. De nouvelles règles ont été édictées, notamment pour sanctionner plus durement les équipages impliqués dans des collisions, et éviter que l’incident des Bermudes ne se reproduise. Autre nouveauté imaginée par SailGP pour naviguer dans les petits airs (moins de 8 nœuds) : un équipage réduit à 3 personnes à bord (au lieu de 5), configuration testée pour la première fois à l’entraînement, puis lors des 3 manches de samedi et dans la finale dimanche. Une difficulté supplémentaire pour les athlètes du bord, qui oblige le contrôleur de vol à s’improviser wincheur et le barreur à régler les foils…

Les mots d’ordre de ce week-end italien étaient sans nul doute l’adaptation et la réactivité : à cette nouvelle configuration d’équipage d’abord, mais aussi à un vent faible (moins de 10 nœuds) et extrêmement instable, à des navigations de funambule, entre vol et mode archimédien, rendant chaque manœuvre particulièrement délicate et les vitesses très aléatoires en ligne droite.

Quant aux régates, elles ont été à l’image de ces conditions incertaines : pleines de rebondissements. Malheureux aux Bermudes lors d’un Grand Prix qui a tourné court suite à une collision les opposant, les Japonais et les Américains ont pris leur revanche en Italie. Réguliers aux avant-postes pendant tout le week-end, ils se sélectionnent assez logiquement en finale. Mais derrière Nathan Outteridge et James Spithill, il a fallu attendre la dernière régate en flotte pour départager cinq équipages qui pouvaient encore prétendre à entrer dans le dernier trio : les Néo-zélandais, auteurs d’une magnifique 4e manche, les Français, les Britanniques et les Danois à égalité de point, mais aussi les Espagnols, solides en milieu de tableau. Ce sont finalement ces derniers qui décrochent leur ticket pour la finale ‘podium’.

Lors de l’ultime course à trois – où les compteurs sont remis à zéro- l’équipe japonaise SailGP de Nathan Outteridge décroche la victoire devant l’équipe espagnole SailGP de Phil Robertson, laissant des Américains malchanceux abandonner la course suite à un choc avec un objet flottant ayant endommagé un de leur safran.

Si Japonais et Américains retrouvent des couleurs après leur déconvenue aux Bermudes et que les Espagnols, nouveaux venus dans le circuit, confirment leur superbe potentiel, c’est un scénario inverse que vivent les Australiens de Tom Slingsby. Victimes d’un problème électronique samedi, ils ne s’en sont jamais remis et terminent derniers, une place qu’ils n’avaient jamais occupée jusque-là, très loin de refléter leur titre de champion de la saison 1.

Avec des manches de 5e, 7e, 2e, 8e et 6e, les Français se classent 7e du Grand Prix d’Italie. Billy Besson ne cache pas sa déception et explique : « on fait 4 mauvais départs sur 5, ça n’aide pas à réaliser de belles courses. Et puis on a certainement manqué d’opportunisme. Il fallait être alerte à la moindre risée, ne pas hésiter à faire des manœuvres, au lieu d’aller chercher les cadres. Mais il n’y a pas de mystère, gagner les départs, c’est très très important et c’est à chaque fois le gage d’un bon résultat. La preuve avec les Américains ou les Japonais qui ont dominé ou encore avec les Kiwis lorsqu’ils gagnent la manche 4 à nos dépens (les Français se font sortir sur la ligne, ndr) ». C’est d’ailleurs grâce à un très joli « start » que les tricolores s’offrent une place de 2e pour terminer la journée de samedi en beauté… Une consolation qui a été de courte durée, au grand dam de Billy et son équipe.

Les régates italiennes ont montré qu’il y avait de la place pour tout le monde au tableau d’honneur. « Personne n’est en dehors du match, surtout dans ces conditions de navigation. Tout est très serré et ça se joue à rien » confirme Billy Besson.
Surprenant, le classement général après deux Grand Prix reflète ce constat : les Espagnols sont en tête devant les Anglais et les Japonais. Les Français sont 5e devant les Australiens mais 5 points seulement séparent les premiers des derniers. Preuve que le jeu est très ouvert et promesse d’une saison passionnante entre les 8 protagonistes de SailGP.

Prochain rendez-vous les 17 et 18 juillet à Plymouth pour le Great Britain Sail Grand Prix.

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