Après les vents portants de la première étape depuis Lorient, le programme de la deuxième étape sera tout autre puisque la flotte va devoir traverser le détroit de Gibraltar au près, dans du vent soutenu.

Passer par l’une des voies maritimes les plus fréquentées au monde, large de seulement sept milles à son point le plus étroit, est une mission difficile pour les marins qui devront se frayer un chemin vers la Méditerranée après avoir laissé l’Atlantique dans leur sillage.

“ Une marque de parcours sera placée à deux milles à l’Ouest de la ligne de départ,” explique Phil Lawrence, directeur de course The Ocean Race Europe. “Ça va ensuite fumer au portant le long des côtes portugaises. Puis, ils descendront vers Gibraltar où il y aura beaucoup de vent de face à l’approche et au passage du détroit, avec 25-35 nœuds annoncés. Cela se calmera au fur et à mesure qu’ils s’éloigneront de la zone et le vent retombera vraiment à l’approche d’Alicante.”

Cette étape est relativement courte – un peu moins de 700 milles – mais Phil Lawrence estime qu’elle sera un véritable test. Les IMOCA et les VO65 devront être vigilants aux nombreuses caractéristiques côtières, mais surtout au trafic maritime dense dans cette zone étroite empruntée par près de 300 cargos chaque jour. Contrairement à l’approche de Cascais, où l’ensemble du DST (Dispositif de Séparation de Trafic) était interdit, il sera, là, possible pour les bateaux de naviguer dans le périmètre, mais uniquement avec le trafic en direction de la Méditerranée.

La première étape fut marquée par un finish incroyablement serré, non seulement entre les IMOCA, mais aussi dans la flotte des VO65 et entre les deux flottes, du fait de la présence d’un front qui a permis un regroupement à quelques milles de la ligne d’arrivée. Selon Phil Lawrence, la deuxième étape sera sûrement plus en faveur des VO65.

“Les routages que j’ai fait montrent bien que les IMOCA pourront prendre de l’avance au départ de Cascais sur une mer plate et avec des vents forts qui leur permettront d’utiliser leurs foils”, déclare-t-il, “cependant, le près (vent de face) donnera ensuite l’avantage aux VO65. Gibraltar sera une partie de la course difficile pour les IMOCA. A l’approche de l’arrivée, le vent sera léger, mais les VO65 seront probablement toujours en tête grâce à leurs grands Codes Zéro dont les IMOCA ne disposent pas. Je pense vraiment que cette étape verra les VO65 en tête.”

Au sein de la flotte IMOCA, Nicolas Troussel et son équipe sur CORUM L’Épargne chercheront à confirmer leur victoire de dernière minute devant l’équipe 11th Hour Racing Team sur la première étape. Charlie Enright voudra remettre les pendules à l’heure, mais il sera talonné par Thomas Ruyant et son équipe à bord de LinkedOut, qui ne comptent pas rester sur une troisième place, et Louis Burton et son équipage à bord de Bureau Vallée 3, vont découvrir le bateau dans un tout autre mode.

Une performance intéressante pourrait être celle d’Offshore Team Germany skippé par Robert Stanjek dont l’IMOCA n’a pas de foils et pourrait être performant dans les conditions de vent léger ; l’équipage pourrait bien faire fructifier sa quatrième place obtenue sur la première étape.

Avant que la course vers Gibraltar ne commence, les équipes s’affronteront samedi sur une course inshore. Les conditions s’annoncent ventées sur un parcours qui emmènera la flotte enrouler une marque devant Cabo Raso, pour ensuite s’élancer sur 20 milles au portant vers Lisbonne et pour finir un retour vers la ligne d’arrivée devant Cascais au près. « Je pense qu’ils vont bien s’amuser et que le parcours sera rapide. », s’amuse Lawrence.

Pascal Bidégorry, membre d’11th Hour Racing Team, a hâte de participer à ces courses côtières, comme celles de la Volvo Ocean Race, « Les parcours côtiers sont une particularité de The Ocean Race », a-t-il déclaré. « Ce n’est pas du tout le même exercice que les courses au large, mais c’est tout aussi amusant ».

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