Près de six mois après avoir participé à la course la plus dure du monde, le tour du monde en solitaire et sans escale qu’est le Vendée Globe, une grande partie de la flotte IMOCA retrouvera le chemin de la compétition pour la première fois lors de la Rolex Fastnet Race en août.

L’épreuve phare du Royal Ocean Racing Club – qui se termine pour la première fois à Cherbourg – est l’une des épreuves de qualification pour la Transat Jacques qui s’élance au mois de novembre. Du Havre à la Martinique, cette transat est disputée en double et plusieurs concurrents navigueront également dans cette configuration pour la Rolex Fastnet Race.

Le plateau est impressionnant avec plusieurs bateaux récents à l’image de l’Apivia de Charlie Dalin, deuxième aux Sables d’Olonne, ou de Charal, mené par Jérémie Beyou : « C’est une bonne répétition pour la Transat Jacques Vabre sur le plan sportif et aussi pour préparer l’équipe. Nous devons être prêts pour le convoyage, le stand-by à Cherbourg, le choix des voiles, etc – toute la routine d’avant course qu’il est important de tester. C’est une course que nous avons gagnée il y a deux ans, donc nous espérons faire aussi bien ! Le Fastnet, c’est aussi un grand spectacle et nous allons aussi en prendre plein les yeux » se réjouit Beyou.

Pour Damien Seguin (APICIL) ce Fastnet aura un goût de rentrée : « Ce sera ma première course après le Vendée Globe mais aussi la première avec mon co-skipper (qui n’est pas encore annoncé, ndr). Elle va nous servir de qualification pour la Transat Jacques Vabre. Ce sera une belle mise en jambe avec un bateau que je connais bien et un parcours très sympa sur lequel il y a de jolies choses à faire. »

Isabelle Joschke (MACSF) est elle aussi impatiente de prendre le départ : « Ce sera l’occasion de tourner la page du Vendée Globe qui aura été l’épreuve la plus marquante de mon parcours. Repartir en double, sur un parcours semi-côtier, c’est démarrer une histoire qui n’a plus rien à voir avec la grande solitude que j’ai pu connaître cet hiver » explique Isabelle. Elle sera secondée par Fabien Delahaye qui sera aussi son co-skipper sur la Transat Jacques Vabre.

Autre équipe à suivre, celle de 11th Hour Racing qui présente deux bateaux. Le premier est l’ancien HUGO BOSS, millésime 2016, mené par Simon Fisher et Justine Mettraux. Mais tous les regards pourraient se tourner vers le dernier-né, qui sera piloté par Charlie Enright et le Français Pascal Bidégorry. La question est de savoir si le bateau sera prêt : La mise à l’eau de ce nouveau plan Verdier, construit par CDK Technologies et géré par la société Mer Concept de François Gabart à Concarneau, est prévue pour la fin du mois de juillet, ce qui laisse peu de temps de préparation avant le départ de la Rolex Fastnet Race le 8 août.

Cette année, deux bateaux seront aux couleurs d’11th Hour Racing. (Photo : Amory Ross/11th Hour Racing)
Il s’agira du premier nouvel IMOCA lancé en vue de l’Ocean Race, plutôt que du Vendée Globe. Cependant, Enright reste prudent. « D’une certaine manière, nous sommes optimisés pour les courses en équipage et en équipage réduit, et d’une autre manière, nous avons fait des compromis pour pouvoir jouer sur les deux tableaux. C’est le premier IMOCA construit avec l’Ocean Race comme objectif principal ». Il sera intéressant de voir comment ce bateau a été optimisé pour l’équipage et non pour le solo comme c’est encore la règle en IMOCA.

Le Britannique Alex Thomson et Hugo Boss font partie des favoris après avoir dû jeter l’éponge sur le dernier Vendée Globe. Pour Thomson, la Rolex Fastnet Race a joué un rôle majeur dans sa carrière de navigateur. « J’adore la Rolex Fastnet Race. J’ai obtenu mon diplôme de moniteur de voile en 1994 et en 1995. J’ai rejoint Britannia Sailing, qui a été le premier organisme à organiser des courses amateurs « pay to play », et j’ai participé à ma première course Fastnet quelques mois après mon arrivée. Je ne le savais pas à l’époque, mais c’est à ce moment-là que j’ai découvert que j’aimais faire de la course au large ».

Sam Davies, skipper britannique du Vendée Globe et de la Volvo Ocean Race, raconte que la Rolex Fastnet Race l’a inspirée lorsqu’elle était adolescente à Portsmouth, au Royaume-Uni. « Enfant, je me souviens avoir vu tous ces bateaux, les Admiral’s Cuppers, les maxis – les meilleurs des meilleurs bateaux présents dans le Solent pour faire la Fastnet Race. Entendre les récits de la course de 1979 rendait la chose encore plus impressionnante. Et ça semblait si loin ! Comment des gens pouvaient faire une course aussi longue ? ! C’est drôle maintenant. » Pour sa neuvième participation, elle courra sur son IMOCA Initiatives Cœur avec le vainqueur français de la Solitaire du Figaro, Nicolas Lunven.

Autre élément significatif pour Sam, son partenaire Romain Attanasio courra également en IMOCA. Il a récemment obtenu le financement de sa prochaine campagne IMOCA avec Fortinet – Best Western et a acquis le bateau de Boris Herrman, à l’origine le millésime 2016 Edmond de Rothschild.

Selon Sam Davies, les vainqueurs probables de l’IMOCA seront les bateaux de dernière génération, qui ont tous participé au dernier Vendée Globe et que leurs skippers connaissent mieux que jamais. La dernière génération de foilers s’impose à partir de 12 nœuds, moment où ils foilent alors que l’ancienne génération ne le fait pas. Cependant, s’ils sont optimisés pour le tour du monde, dans la mesure où certains ne sont pas excellents au près, un parcours comme celui de la Rolex Fastnet Race pourrait profiter aux bateaux plus anciens et plus polyvalents.

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