Lundi 30 mai à 00h08 (heure de métropole), Nils Palmieri et Julien Villion ont remporté la 15e Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy au terme d’une bataille intense et accrochée face aux 17 autres duos engagés. Le binôme de TeamWork a terminé cette première transatlantique en Figaro Bénéteau 3 en un temps record : 18 jours 05 heures 08 minutes et 03 secondes. Ils ont été accueillis dans une ambiance de folie en approche de la ligne d’arrivée puis sur le port de Gustavia, devant un public très nombreux, enthousiaste et heureux de partager ce beau moment festif, au soleil couchant.

C’est finalement l’option nord qui a été gagnante. Combatifs, tenaces et inspirés stratégiquement, Nils Palmieri et Julien Villion ont réalisé un coup de maître pour leur première participation à la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy, devançant une multitude d’autres duos de grande qualité. Tous deux âgés de 33 ans, les marins décrochent une grande et belle victoire dans une épreuve très relevée. Après Pietro d’Ali en 2006, Nils Palmieri devient le deuxième skipper étranger à remporter l’épreuve. À Gustavia, ils ont reçu un accueil à la hauteur de leur performance et de leur investissement. Avant de fêter dignement leur sacre, ils ont livré leurs premières réactions, forcément très attendues. Morceaux choisis.

Nils Palmieri : « C’est un truc de malade, on n’en revient toujours pas ! »

« Gagner une transat, ça a énormément de valeur. Je suis hyper content pour Julien et pour moi. Julien le méritait vraiment car c’est un super bon gars, il est hyper fort. C’est un truc de malade, on n’en revient toujours pas ! En plus, on a eu trois ou quatre dernières journées horribles avec beaucoup de sargasses et des grains. Depuis que j’ai su que je naviguais avec Julien, je me suis dit qu’elle était pour nous cette Transat en Double. J’ai senti qu’on avait vraiment quelque chose à jouer.

Le bateau est super bien préparé, Julien est hyper talentueux. Je commence à bien connaître le Figaro et dès le début, j’ai compris que nous n’avions rien laissé au hasard. Nous avions vraiment une super belle carte à jouer. On était tout le temps dessus, on faisait des quarts très, très courts. On allait tout le temps au charbon pour libérer la quille des sargasses et pour prendre les bonnes risées. Julien et moi, nous sommes assez touche-à-tout, assez polyvalents. Il y a plein de moments dans la Transat où on s’est retrouvé à dire : « on pourrait régler le bateau comme ça ou comme ça ». Il n’y a jamais eu de désaccord, il y a toujours eu des compromis car on vient de la même école.

Julien c’est un grand météorologue. Tout ce qu’il disait, je le comprenais et inversement. Cette victoire est vraiment magnifique car il y a tout et notamment la compétition. On en a bavé tous les deux, ensemble. C’était une grande émotion. Cette arrivée fait chaud au cœur. Nous sommes contents avec Julien de donner de la bonne énergie sur cette arrivée, c’est fabuleux ! »

Julien Villion : « Elle est ouverte cette transat, elle est dure, elle est belle »

« Le Figaro Bénéteau 3, ce n’est pas du tout le même engagement que le précédent. Je crois que je ne me suis jamais autant donné que depuis 48-72 heures. J’ai cru qu’on n’allait pas y arriver. C’est une transat longue et nous n’avions pas d’information météo sur cette partie de l’Atlantique, sur la fin, jusqu’à quelques jours avant de prendre la décision de la route nord. On avait préservé notre chance de pouvoir jouer différents trucs.

On a eu un long apéro un soir au moment de la sortie des fichiers météo et j’ai présenté mon idée à Nils. Je lui ai dit, voilà l’état des lieux, je le sens comme ça et il faut y aller. C’était le bon choix. J’ai passé un paquet de temps à penser à Jean-Yves Bernot (ndr : météorologue avec lequel Julien Villion a travaillé) sur l’eau. J’ai hâte de l’appeler ! Je m’étais promis que je ne voulais pas être dans la case des routeurs et je voulais montrer que je pouvais aussi gagner sur l‘eau. C’est fait et c’est très bien ! Nous étions confiants dans nos chances, confiants dans notre duo.

Elle est ouverte cette transat, elle est dure, elle est belle. En tout cas, on oublie tout d’un coup, car quelle arrivée ! Je me souviendrai toute ma vie de cette arrivée à Saint-Barth, ça nous a pété à la figure. Deux heures avant de voir le premier bateau, on était sous un grain, on pensait que tout s’arrêtait. Ça décuple le moment de l’arrivée. On a senti que c’était la fin du tunnel… On a vu un bateau, puis deux… Jamais je n’aurais imaginé autant de monde ! »

Les chiffres :

  • Heure d’arrivée : 00:08:03 (heure de métropole)
  • Temps de course : 18j 05h 08min 03s
  • Nombre de milles parcourus : 4239,41 nm
  • Vitesse moyenne : 9,70 noeuds

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