Dans un mois tout pile, le dimanche 27 juin prochain à 14 heures, le coup d’envoi de la 8e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables sera donné. Si habituellement l’épreuve se dispute en deux étapes sous forme d’aller et retour entre la Vendée et les Açores, les organisateurs se trouvent cette année contraints de s’adapter et de modifier le format de la compétition. Dans le contexte pandémique actuel, les autorités locales et sanitaires portugaises ne souhaitent, en effet, pas accueillir d’évènement cet été. Par conséquent, la traditionnelle escale ne peut avoir lieu. La course se jouera ainsi en une seule grande étape de 2 540 milles. Alors certes, les 25 duos en lice ne poseront pas le pied sur l’archipel aux paysages verdoyants et à l’accueil inimitable, mais ils s’en approcheront au plus près avec l’obligation de contourner l’île de Faial dans le sens de leur choix, ainsi qu’une bouée mouillée devant l’entrée de la marina d’Horta où un pointage officiel sera réalisé. En résumé : le voyage restera bel et bien au programme, et le jeu stratégique sera, lui, plus ouvert que jamais !

« Après bien des tractations, la nouvelle est tombée : les autorités locales et sanitaires de Faial ne souhaitent pas accueillir l’étape de la Les Sables – Horta – Les Sables compte tenu du contexte épidémique. Après avoir déjà annulé les traditionnelles Fêtes de la Mer et autres régates régionales, elles ne pouvaient justifier le maintien de l’escale. Quoi qu’il en soit, la course aura bien lieu, mais en une seule étape », explique Marc Chopin, responsable organisation course des Sables d’Olonne Vendée Course au Large, qui tient cependant à saluer le travail réalisé par Armando Castro et son équipe pour tenter de conserver cette étape mythique. Pas de stop aux Açores on l’a compris, mais un programme alléchant autant que complet pour les marins, ainsi que l’a souhaité Denis Hugues, le Directeur de course. « Nous avons convenu avec la classe que le parcours resterait libre. C’est-à-dire que les concurrents pourront passer par n’importe quel endroit dans l’archipel. Leurs seules obligations seront de faire le tour de l’île de Faial, peu importe le sens, et de virer une bouée située à l’entrée du port d’Horta en la laissant à bâbord. Cela leur laissera donc le choix de faire le tour de Pico ou de Graciosa, et même d’emprunter le canal de São Jorge s’ils veulent faire du tourisme. Idem au retour. Cela leur offrira une multitude de possibilités », assure Denis Hugues. Une foule d’alternatives donc, mais aussi la promesse donc d’un jeu très ouvert.

Une dose de piment supplémentaire

Un avis partagé par les coureurs, en témoigne Stan Thuret (Everial) qui prendra part à la course en tandem avec Roland Jourdain, double vainqueur de la Route du Rhum (2006 et 2010), dans la catégorie des 60 pieds IMOCA : « Evidemment, on aurait aimé pouvoir aller gambader à Horta, véritable paradis pour le trail et le parapente. On est cependant tous très heureux que la course soit maintenue. Une grande étape de 2 540 milles, ce n’est pas rien, et le tracé est spécialement exigeant, surtout avec le tour de Faial. Il va y avoir de vrais choix à faire. Les îles Açoriennes sont moins hautes et moins grandes que ne le sont les Canaries par exemple, mais la stratégie va être intéressante avec, très certainement, des zones de compressions et de dévents. Ça va assurément pimenter le jeu et être bien rigolo ».

Une grande étape complète autant que complexe

Son de cloche identique du côté de Jonas Gerckens, impatient d’être au départ de cette Les Sables – Les Açores – Les Sables à plus d’un titre. « Ce sera la première course de mon nouveau bateau, et un morceau de plus de 2 500 milles pour commencer sera forcément un premier galop d’essai intéressant pour le fiabiliser et le prendre en main », explique le navigateur Belge, impatient de découvrir ce que sa nouvelle monture – un plan Raison mis à l’eau le 20 mai dernier – a dans le ventre. « C’est dommage de ne pas s’arrêter à Horta, mais le nouveau format de la course va assurément bien nous préparer à la Transat Jacques Vabre. Ce sera un super test en double et l’occasion de voir si je supporte Benoît Hantzperg (son co-skipper mais aussi le co-confectionneur de la garde-robe Technique Voiles de son Class40, ndlr) plus de cinq jours ! », plaisante Jonas a qui les Açores ont toujours plutôt bien réussi. Pour mémoire, il a terminé 3e de Les Sables – Les Açores – Les Sables 2016, en Mini 6.50, puis 4e de la dernière édition des Sables – Horta – Les Sables en 2019 avec Sophie Faguet… et Ben Hantzperg. « Sur le plan stratégique, la course va être très complète avec un joli mixte de longs bords et de choix importants à faire dans les îles. L’atterrissage sur les Açores risque, comme toujours, d’être délicat, surtout de nuit. Je suis bien placé pour savoir que les cartes peuvent être complètement redistribuées dans l’archipel, et que ça risque d’être encore plus vrai cette année avec le tour de Faial, sans stop », détaille Jonas Gerckens. Lui comme ses concurrents se préparent donc à avoir du pain sur la planche et les observateurs n’en perdront pas une miette. Lors de ces 13 à 15 jours de course, les conditions promettent en effet d’être variées, et la bagarre belle à tous les étages.

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