Le départ donné hier soir paraît déjà lointain pour les 18 duos de la Transat en Double – Concarneau – Saint-Barthélemy qui ont bien pris leurs marques dans le golfe de Gascogne. Au plus proche de la route directe, la flotte est regroupée et profite aujourd’hui de belles conditions. Relativement claire d’un point de vue stratégique, la situation va se corser demain aux abords du cap Finisterre.

Les témoignages reçus aujourd’hui depuis le large vont tous dans le même sens : malgré une première nuit difficile, les marins de la Transat en Double sont bien entrés dans leur course.

« Nous avons juste loupé l’apéro hier soir »

Si certains ont connu la désagréable sensation du mal de mer durant les premières heures (Violette Dorange – Devenir et Erwan Livory – Interaction par exemple), les corps se sont vite habitués, le stress du départ est retombé. « Pour le moment, la vie à bord se passe bien. Nous avons pris nos marques. Nous avons juste loupé l’apéro hier soir », plaisante Pierre Leboucher (GUYOT Environnement – Ruban Rose). « Nous avons dormi un peu pendant la nuit et depuis ce matin, nous avons adopté un rythme de quart de 2 heures avec Laurent (Givry). Nous partons pour une transatlantique, on ne veut pas se cramer tout de suite », indique pour sa part Estelle Greck (RLC Sailing).

« La leçon du début de course est qu’il faut apprendre à vivre penché ! »

« La leçon du début de course est qu’il faut apprendre à vivre penché ! », note Arthur Hubert (MonAtoutEnergie.fr), un habitué des transatlantiques, mais pas en Figaro. « Les bateaux de tête ne sont pas loin devant, c’est rassurant car nous avions quelques doutes sur notre vitesse. Globalement, nous sommes un peu moins rapides que les premiers mais on apprend et on reste au contact. » Les duos que l’on attendait aux avant-postes sont bien au rendez-vous et les écarts sont dérisoires. Au pointage de 16h ce jeudi, les douze premiers se tenaient en à peine 2 milles. Dans cette lutte à armes égales et sans grand choix stratégique pour le moment, tout se joue sur d’infimes détails. Les amateurs s’accrochent, à l’instar de Nicolas Bertho et Romuald Poirat (Kriss-Laure) : « On se bat pour que le peloton ne s’échappe pas. On prend le temps de se reposer un peu aujourd’hui car il y a encore du sport à venir, il va falloir être forts ! »

Vent, soleil et gennaker : tout pour être heureux

Après la première nuit inconfortable et tonique, les conditions sont devenues plus agréables au fil de la journée. La houle s’est quelque peu assagie et le soleil est revenu. Le vent a perdu en intensité et a tourné vers la droite. Comme le révèle Pierre Quiroga (Skipper Macif), cette adonnante a permis aux duos d’envoyer le gennaker, une grande voile d’avant intermédiaire entre le génois et le spi. Les vitesses des Figaro Bénéteau 3 ont logiquement augmenté. D’après Météo Consult, les marins profiteront dans la soirée d’un vent de nord-ouest de 17 à 20 nœuds. De quoi aligner de belles vitesses sur la partie sud du golfe de Gascogne.

Louvoyage au cap Finisterre

Dans la nuit, le vent de nord-ouest va faiblir. Puis au passage d’une dorsale demain en début de matinée, le vent d’ouest ne soufflera plus qu’entre 10 et 13 nœuds. Le flux s’orientera ensuite au sud-ouest à l’approche des côtes espagnoles, soit dans l’axe de la route des duos. « Il va bien falloir gérer le timing de la bascule du vent pour déterminer le point de passage au cap Finisterre. Nous allons devoir louvoyer (tirer des bords, NDR) le long de la côte. Le passage du cap Finisterre va nous prendre un peu de temps », explique Thomas Rouxel (GUYOT Environnement – Ruban Rose). Dans l’après-midi, dans les parages hostiles du cap, le vent de sud-ouest se renforcera (une vingtaine de nœuds avec des rafales à 35 nœuds) et la mer sera croisée. Demain soir, le vent va encore forcir. « Il ne faudra pas prendre trop de retard », prévient Erwan Livory (Interaction). Un jour viendra où les skippers pourront enlever leurs cirés, mais ça ne sera clairement pas demain !

Le pointage de 16h00

  1. GUYOT Environnement – Ruban Rose (Pierre Leboucher / Thomas Rouxel)
  2. Bretagne – CMB Performance (Tom Laperche / Loïs Berrehar)
  3. Région Normandie (Alexis Loison / Guillaume Pirouelle)
  4. Teamwork (Nils Palmieri / Julien Villion)
  5. Groupe Gilbert (Fabien Delahaye / Anthony Marchand)
  6. Skipper Macif (Pierre Quiroga / Erwan Le Draoulec)
  7. Breizh Cola (Gildas Mahé / Tom Dolan)
  8. Queguiner – Innovéo (Tanguy Le Turquais / Corentin Douguet)
  9. Bretagne – CMB Océane (Elodie Bonafous / Corentin Horeau)
  10. Gardons la vue (Martin Le Pape / Yann Eliès)

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