Un duo 100% celte à bord de Breizh Cola
Le départ de la Transat Concarneau – Saint Barthélémy sera donné ce dimanche 9 mai. La 15ème édition de cette course en double sera la première transatlantique des Figaro Bénéteau 3. Parmi les 18 duos qui s’élanceront de Concarneau pour cette longue traversée il faudra compter avec Gildas Mahé et Tom Dolan qui font partie des « cadors » de la série. Les deux skippers de Breizh Cola aiment à préciser qu’ils sont aussi « cousins celtes ».
Une cousinade de trois semaines !
On dit d’une cousinade que c’est la réunion de personnes ayant en commun des ancêtres plus ou moins éloignés. Gildas et Tom n’ont probablement pas fait de recherches généalogiques mais ils ont décrété qu’ils étaient cousins. Le premier est né à Brest et le second a grandi dans une petite ferme du nord-est de l’Irlande, en plein cœur de la campagne. Ils sont donc celtes tous les deux et fiers de l’être. Fiers et aussi heureux de participer à la transat à bord d’un Figaro 3 baptisé Breizh Cola.
Les deux complices, qui sont voisins à Concarneau, partiront dimanche « de la maison ». Leur cousinade devrait durer trois semaines avec 3890 milles à courir (en ligne droite) jusqu’à Gustavia, le port de Saint Barth via un point de passage à proximité de La Palma aux Canaries. Trois semaines au large, en double, à bord d’un monotype.
Seuls les hommes (et femmes) font la différence sur cette épreuve, ce qui signifie qu’au-delà de leurs talents, les binômes ont tout intérêt à bien s’entendre. « On se connaît depuis plusieurs années, j’ai été son entraîneur en Mini. Ce n’est pas uniquement parce qu’il navigue bien mais également parce que je n’ai aucun doute sur le plan humain que je lui ai demandé de me rejoindre. Ce n’est pas un duo de circonstance que nous formons destiné uniquement à additionner des compétences. J’avais aussi envie d’un peu de jeunesse à bord pour conjuguer expérience et motivation. »
Tom Dolan rejoint Gildas Mahé avec la bonhomie qui le caractérise. A 34 ans, le skipper irlandais affiche un beau palmarès en course au large. En 2020, lors de sa troisième participation à la Solitaire du Figaro, il se classe 5ème. Ce résultat, totalement inédit pour un navigateur irlandais, lui permet de décrocher le Trophée Vivi récompensant le meilleur skipper étranger, mais aussi d’être classé 6ème au Championnat de France Elite de Course au Large et élu Marin Irlandais de l’année 2020. « Je pars totalement serein sur cette transat. Naviguer avec Gildas, que je connais depuis de longues années, en mer comme à terre, est un réel plaisir. Gildas n’est jamais stressé, même dans du vent fort. Il a du sang-froid et du vécu après tous ces milles parcourus en régate dès le plus jeune âge, ce qui n’est pas mon cas. C’est toujours enrichissant de faire des courses avec quelqu’un qui a autant d’expérience. Ce sera long cette transat, mais comme nous sommes amis (et cousins) je suis d’autant plus serein ».
Une première pour le Figaro 3
La Transat en double et en Figaro existe depuis 1992, elle se court tous les deux ans, excepté en 2020, quand elle a dû être annulée à cause de la pandémie. Dimanche, pour le départ de sa 15e édition, en raison du contexte sanitaire, l’évènement se déroulera exceptionnellement à huis clos.
Lancés en 2019, les Figaro 3 n’ont encore jamais traversé l’Atlantique ni régaté sur un si long parcours : « Pour le moment, les marins ont au maximum passé quatre nuits consécutives sur ce support, à l’occasion de la Solitaire du Figaro », souligne Francis Le Goff, le directeur de la course. Il y a donc pas mal d’inconnues dans la check-list des Figaristes.
« C’est ma cinquième transat en double, comme le parcours est le même, ça aide un peu, notamment à gérer les événements et la durée de l’épreuve. On retrouve des habitudes de vie au large. Le fait d’avoir de la distance et du temps pour prendre des décisions sur du long terme me convient mieux aujourd’hui, qu’il y a 20 ans ou 15 ans… Mon tempérament est maintenant plus adapté à la course au large, car mes formats de décisions ne sont plus les mêmes » confie Gildas. « Cette fois le support est nouveau et on ne connaît pas sa fiabilité sur un tel parcours, mais le schéma stratégique reste classique. Pour Tom, c’est un peu pareil. Il a fait deux Mini Transat et une transat en double. La course va se jouer sur les trajectoires, la vitesse, les éventuelles casses et, comme souvent, sur un petit coup de main du destin pour faire une belle place. Deuxième en 2016 (avec Nicolas Lunven) puis troisième en 2018 (avec Nicolas Troussel), je ne cache pas que j’aimerais bien grimper sur la première marche du podium cette fois-ci. Ceci dit, le niveau est très élevé donc je ne m’avance pas trop, mais nous allons tout donner pour décrocher la plus belle place. »