Après sa participation à la Route du Rhum 2018 malheureusement avortée, Jean Galfione a vécu cette déconvenue comme une opportunité de continuer à progresser, pleinement conscient, après déjà une première carrière de perchiste au plus haut-niveau, que gérer un « échec » est une étape nécessaire dans le parcours d’un sportif. Le skipper a donc pris le temps de remettre les choses à plat et de se poser les bonnes questions avant d’engager un nouveau projet. Un projet ambitieux et audacieux avec le lancement d’un tout nouveau bateau : un Class40 de type « Scow », et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit du premier Pogo S4, un plan Guillaume Verdier dont la construction a été confiée au chantier Structures. Avec cette monture dernière génération dont la mise à l’eau est prévue fin mai / début juin, le navigateur, toujours fort du soutien indéfectible de son partenaire, la société Serenis Consulting, cabinet spécialiste de la fiscalité immobilière, participera, dès la mi-juin, à l’ensemble des courses du circuit Class40 avec, en point d’orgue, la reine des transatlantiques en solitaire dont la prochaine édition est programmée en 2022.

L’objectif : revenir plus fort là où il s’était arrêté

Son abandon dans la dernière édition de la Route du Rhum a forcément laissé des traces et obligé Jean Galfione à une certaine remise en question. « Il y a nécessairement eu une réflexion car bien que ce genre de coup dur arrive dans le sport et fasse complètement partie du jeu, il oblige à se poser des questions. Pour moi comme pour Serenis Consulting qui m’accompagne depuis 2013, il ne s’agissait pas de tout remettre en cause mais de se poser les bonnes questions et d’adapter différentes choses dans mon organisation puis ma préparation pour progresser dans tous les domaines, dans tous les registres de la performance », explique le skipper qui a donc, comme prévu avant même le départ de sa dernière transat, lancé la construction d’un nouveau Class40. « L’idée était de le faire ni trop tôt, ni trop tard et il s’est avéré que cette année était un bon timing. Nous avons pu observer l’évolution de la classe et en ce sens, la Transat Jacques Vabre 2019 a été très instructive. Cela nous a définitivement convaincus que les étraves de type « scow » étaient l’avenir », ajoute Jean.

Un bateau novateur, « à sa patte »

Dès lors, lui et son équipe se sont rapprochés du chantier Structures, basé à Combrit – Sainte-Marine et de son responsable technique, Erwan Tymen, mais également de Guillaume Verdier, brillant architecte naval collaborant notamment avec Emirates Team New Zealand, récent vainqueur de la Coupe de l’America. « Ensemble, nous avons défini l’esprit et la philosophie du projet puis déterminé ce que l’on souhaitait développer. Le premier confinement, il y a un an, a finalement été un mal pour un bien pour le projet car les cabinets d’études ont bénéficié de davantage de temps pour faire tourner les modélisations et tester différentes versions de calculs pour sortir la carène dotée du meilleur compromis selon mes attentes », détaille le marin dont le Pogo S4, premier du nom, est en cours de construction et devrait sortir du chantier à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin. « Les délais de livraison ont été retardés en raison de la pénurie d’acier en cette période délicate de pandémie. Cela impacte notamment l’arrivage de la quille mais c’est ainsi et nous n’avons pas d’autre choix que celui de nous adapter », précise le navigateur. « Je me suis énormément impliqué dans la conception et la réalisation du bateau. C’est vraiment passionnant de prendre ces décisions, de faire un bateau en fonction de ses propres choix et de discuter avec l’architecte, le voilier, les spécialistes de l’accastillage et tous les autres. Cela me permet de découvrir une multitude de choses, d’innover ou d’essayer d’améliorer des systèmes déjà éprouvés. J’ai la chance de n’être entouré que de gens de confiance. Tous sont bienveillants et particulièrement motivés par le projet », commente Jean.

Un entourage solide

« C’est une formidable aventure et à présent que le bateau finit de prendre forme, j’ai hâte de tirer les premiers bords et de voir ce que ça donne », indique le skipper de Serenis Consulting qui s’est largement réorganisé dans sa préparation, faisant le choix de baser sa future machine à Concarneau et d’intégrer la structure Kaïros de Roland Jourdain qui lui apporte son expertise sur la gestion de projet (développement technique, formation, développement durable…). « C’est vraiment intéressant d’autant que trois autres Class40, parmi lesquels ceux d’Aurélien Ducroz et de Stan Thuret, sont également présents sur place. C’est idéal pour avancer et progresser », souligne Jean Galfione dont le programme sportif débutera à l’occasion de la course « Les Sables – Horta – Les Sables » en juillet prochain, avant de se poursuivre avec différents objectifs puis deux grands temps forts : la Transat Jacques Vabre 2021 et la mythique Route du Rhum 2022.

Un champion engagé

Si Jean Galfione est un marin ambitieux, il est aussi un homme engagé. Pour preuve, il s’investit aux côtés de l’Institut Liryc (IHU Liryc) pour lutter contre les maladies du rythme cardiaque, qui touchent chaque année plusieurs millions de personnes à travers le monde. Premier parrain de l’institut, le skipper embarque ainsi auprès des chercheurs et médecins de Liryc pour relever ce véritable défi de santé publique. « Je rejoins l’aventure de ces gens qui se battent pour apporter des solutions aux maladies du rythme cardiaque. Les morts subites cardiaques ne sont pas une fatalité et cela concerne tout le monde, pas seulement les personnes âgées. C’est important aussi que le public se rende compte qu’il existe déjà des solutions, mais qu’il faut encore des moyens, pour mener ce combat à terme. »

Programme 2021 :

  • Mise à l’eau du bateau fin mai / début juin
  • Les Sables – Horta / Leg 1 (départ le 27 juin) en double avec Eric Péron
  • Les Sables – Horta / Leg 2 (départ le 9 juillet) en double avec Roland Jourdain
  • Transat Jacques Vabre Normandy Le Havre (départ le 7 novembre) en double avec Eric Péron

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