Préparer les JO en pleine pandémie, un vrai défi pour JB Bernaz
A moins de 100 jours du coup d’envoi des Jeux Olympiques de Tokyo, Jean-Baptiste Bernaz renoue ce lundi avec la compétition au Portugal, où se dispute l’ILCA Vilamoura European Continental Qualification jusqu’au 24 avril. Dernière confrontation internationale avant l’été, la régate est cruciale pour le lasériste varois, dont la quatrième préparation olympique en pleine crise sanitaire relève du défi à tous les niveaux.
Dans les starting-blocks pour les Jeux Olympiques de Tokyo après une 4e place à Melbourne sur le Championnat du Monde de Laser en février 2020, JB est stoppé net dans son élan par la pandémie de Covid-19 et le confinement, décrété un mois après son retour d’Australie. Un coup dur pour celui qui a vu un temps son rêve lui échapper. « Je me suis un peu isolé à la montagne. Au début, on était dans l’incertitude par rapport à la tenue des Jeux. C’était dur psychologiquement surtout que pour moi, ce seront peut-être les derniers. Je me suis posé beaucoup de questions sur ce que j’allais faire, mes envies, mon avenir professionnel… », confie JB, qui profite du confinement pour changer de coach et travaille depuis avec Stéphane Christidis, 6e aux JO de Londres 2012 en 49er.
Confronté à l’annulation de la plupart des compétitions et au chamboulement de son planning d’entraînements, le lasériste doit rebondir rapidement après l’annonce du report des Jeux à 2021. « La donne avait changé. Il a fallu se remobiliser, se dire qu’il fallait repartir pour un an sans le soutien de certains partenaires impactés par la crise, et recréer une stratégie. On n’avait pas vraiment de planning de régates à part la semaine de Kiel (Allemagne) en septembre, qui a servi de préparation au Championnat d’Europe de Gdańsk (Pologne) le mois suivant. C’était cool, mais dur de se remettre dedans car tout était décousu, sans timing pour la saison à venir ».
S’adapter et rebondir
11e en Pologne, Jean-Baptiste doute jusqu’à se demander si ça vaut la peine de continuer. « Mon coach m’a mis un ultimatum : soit je m’y remettais à 100% pour aller chercher une médaille à Tokyo, soit j’arrêtais tout. J’ai choisi la première option. Depuis, ça va beaucoup mieux et je suis à fond », raconte celui qui décide de partir aux Canaries puis au Portugal, moins touchés que la France par la crise sanitaire, pour se préparer dans les meilleures conditions possibles pour sa quatrième participation aux Jeux Olympiques. « On s’est retrouvé avec plusieurs groupes d’entraînements à Lanzarote (Canaries) et à Vilamoura (Portugal) avant de retourner aux Canaries en janvier et février. On y a organisé nos propres régates pour essayer de se maintenir au niveau. Les meilleurs européens étaient quasi tous là. C’était super de se confronter mais à double tranchant car on s’est fait progresser mutuellement, détaille-t-il. La préparation a été un peu tendue, entre les cas contacts, les restrictions sanitaires… D’habitude, les stages sont très rythmés, mais là, on est resté longtemps sur place à chaque fois. Ça n’était pas toujours facile de rester motivé car une routine s’installe sur les longues périodes ».
Un double objectif à Vilamoura
C’est d’ailleurs à Vilamoura que JB reprend enfin le chemin de la compétition après un hiver studieux consacré aux entraînements. S’il a validé son ticket pour Tokyo le 20 mars 2020, certains pays jouent leur qualification cette semaine. « Il va y avoir du niveau et de la tension. C’est la dernière grosse épreuve avant les Jeux et la première avec tout le monde depuis le mondial à Melbourne. Elle est très importante en termes de préparation car il y aura les meilleurs à l’exception des Australiens et Néo-Zélandais qui ne peuvent pas faire le déplacement », commente JB pour qui l’objectif est double : se jauger par rapport à la concurrence et marquer les esprits. « Je vais tout faire pour gagner. Je pense avoir les armes pour me battre même si c’est dur de se fixer un objectif car je ne sais pas où j’en suis par rapport aux autres. Ça va surtout me permettre de voir si j’ai bien bossé et de dégager des axes de travail. L’idée est aussi de montrer aux autres que je suis toujours là. Et si je peux leur mettre un coup de pression, c’est bien, même si le résultat n’aura pas de conséquences pour la suite ».
Cap sur les Jeux Olympiques
A trois mois du coup d’envoi des JO de Tokyo (23 juillet au 8 août), JB a déjà le regard tourné vers la petite île d’Enoshima, où se disputeront les épreuves de voile olympique. Afin de mettre toutes les chances de son côté dans sa quête de l’or olympique, le Maximois continuera à s’entraîner dans les semaines à venir, « sur un plan d’eau qui ressemble à celui des Jeux, avec de la grosse houle et des vents très variés », qu’il reste encore à déterminer… La condition ? Que tout le monde soit là pour continuer à se confronter avant de s’envoler pour le Japon où il espère réaliser son rêve : décrocher l’or olympique.