Qui dit année impaire, dit Transat Jacques Vabre. Un an après le départ du Vendée Globe qu’il a terminé sur une magnifique deuxième place, Charlie Dalin revient avec l’ambition affirmée de jouer le doublé sur cette épreuve dont il est le vainqueur en titre. Pour l’accompagner dans cet objectif, il a choisi de faire équipe avec Paul Meilhat, connu pour avoir remporté la Route du Rhum 2018 à la barre d’un IMOCA d’ancienne génération. À bord d’APIVIA, ces deux co-skippers, tous les deux issus de la filière Skipper Macif, forment un solide binôme pour s’imposer sur le bateau à battre dont ils se préparent à tirer le meilleur au plus haut niveau de performance.

Charlie Dalin ne badine pas avec la Transat Jacques Vabre qui occupe une place à part dans son cœur de skipper originaire du Havre, port de départ de cette course qui revient tous les deux ans pour donner libre cours à un sprint océanique d’une intensité de tous les instants. Pour sa 15e édition, la célèbre Route du Café revient sur un parcours inédit en direction de la Martinique, via un détour par l’archipel brésilien Fernando de Norohna, à laisser à tribord. Réitérer au chapitre de la victoire sur ce tracé, corsé mais allongé sur 5 800 milles (10 742 km), constitue un challenge de taille. Pour se donner les moyens de ses ambitions, le skipper d’APIVIA explique que l’idée de s’associer avec Paul s’est imposée d’elle-même. « Ce qui a d’abord compté, c’est son expérience du circuit IMOCA. Ensuite, son profil correspond bien au cahier des charges de la course qui s’annonce longue et intense dans sa version 2021. Paul est un marin avec des très bonnes qualités physiques. Il est habitué à naviguer à ce rythme, il l’a déjà plusieurs fois prouvé, notamment sur la Route du Rhum, où il n’a rien jamais rien lâché. Enfin humainement, nous sommes sur la même longueur d’onde et nous savons comment travailler ensemble, c’est important. », explique Charlie Dalin qui place tous ses objectifs de saison sur cette course en duo.

« Rejoindre un projet gagnant, c’est rêvé ! »

De son côté Paul Meilhat ne fait pas mystère de la vraie satisfaction que lui procure cette invitation à concourir à bord d’APIVIA. « Quand Charlie m’a contacté, je n’ai pas tergiversé une seule seconde. J’avais eu plusieurs propositions pour participer à la transat en double en Figaro que j’avais toutes déclinées dans l’idée de rester totalement disponible pour naviguer en IMOCA, dont j’ai fait un objectif prioritaire », se réjouit le co-skipper d’APIVIA. « Forcément, cela met un peu de pression de s’engager dans un tel projet, mais j’adore ça. Je suis très content de me retrouver dans cette position, d’avoir l’opportunité de m’investir à fond aux côtés de Charlie qui sort de deux années durant lesquelles il a été le plus régulier du circuit en termes de résultats. APIVIA, avec tout l’écosystème dédié à la performance qui l’entoure chez MerConcept, est un bateau super intéressant. Rejoindre un projet gagnant, c’est rêvé ! » ajoute avec enthousiasme Paul Meilhat. À 38 ans, ce marin, originaire de la région parisienne, qui a tiré ses premiers bords en voile légère, compte aujourd’hui parmi les valeurs montantes de la course au large. À ce titre, il figure parmi les équipiers les plus recherchés comme l’illustrent ses collaborations avec Michel Desjoyeaux, ou plus récemment Samantha Davies qu’il a accompagnée durant toute sa préparation du Vendée Globe.

Paire d’experts en solitaire

S’ils se sont beaucoup croisés, notamment au Pôle d’Entraînement de Port-La Forêt, plusieurs points communs rassemblent ces deux solitaires. À commencer par l’histoire qu’ils ont vécue à tour de rôle sur la filière d’excellence Skipper Macif imaginée pour forger les meilleurs talents en solitaire sur le circuit Figaro. Paul et Charlie y ont glané – de 2011 à 2013 pour le premier, de 2015 à 2018 pour le second -, leur lot de résultats illustrant l’efficience de ce programme d’accompagnement sportif. « Même si on se connaît peu, on partage la même philosophie de l’entraînement. C’est sympa de former aujourd’hui un binôme 100% Skipper Macif ; et c’est la garantie qu’on n’aura aucun mal à très vite nous accorder dans le cadre d’une préparation complète sur l’eau mais aussi à terre », acquiesce Charlie. « Nous avons tous les deux la culture de la transmission propre à la filière Macif ; et beaucoup de vécu avec des skippers et des acteurs de la performance qui nous rapprochent qui font qu’on se connaît déjà même si on n’a encore jamais collaboré ensemble », complète Paul. Autre indicateur qui ne trompe pas : les victoires et le palmarès que ces deux skippers, experts de la navigation solitaire dont ils ont fait leur cœur de métier, affichent en double.

L’art du double

« Le double, c’est un format, qui me convient bien. Il présente les avantages du solitaire sans en avoir les inconvénients puisqu’on peut se reposer à tour de rôle et donc pousser au maximum le potentiel du bateau. On peut échanger sur les trajectoires et sur les choix de voiles, c’est très enrichissant. J’ai vécu une belle histoire sur la précédente Transat Jacques Vabre avec Yann Eliès. Dans cette même logique, j’ai envie de me confronter à de nouvelles personnes, de m’ouvrir à d’autres regards pour continuer à consolider mes acquis et à progresser », confie le skipper d’APIVIA bien placé pour mesurer le niveau de concurrence extrêmement élevé attendu au départ de cette 15è Transat Jacques Vabre. « Il faudra compter sur le retour en force des skippers qui ont dû abandonner le Vendée Globe à bord de leur bateau neuf » explique Paul qui perçoit déjà une « bataille extraordinaire dans les dix premiers. »

Au chantier, l’activité bat son plein autour d’APIVIA qui fait l’objet de toutes les attentions et d’un check-up complet avant sa mise à l’eau prévue courant mai. Il sera temps alors d’entamer un programme d’entraînement très soutenu ponctué par deux compétitions, la Fastnet au mois d’août et le Défi Azimut en septembre. « Tout l’enjeu pour moi sera de m’habituer à ne plus être seul à bord de ce bateau que je connais sur le bout des doigts. Faire marcher un duo, ce n’est jamais simple, c’est toute une alchimie. À moi de jouer pour vite transmettre à Paul le mode d’emploi d’APIVIA. Et à nous de jouer pour affiner notre mode de fonctionnement et trouver la formule la plus efficace, » confie Charlie impatient de rentrer dans le vif du sujet sur l’eau de cette chasse au doublé en double avec un binôme en pole position…

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