Entre stratégie et vitesse
Le départ de la Saint Hilaire-Sardinha Cup, seconde étape de la Sardinha Cup, a été donné dimanche à 17h12 dans un vent de 15-20 nœuds de secteur nord et c’est le duo Philippe Hartz/Benoît Hochart (Marine Nationale-Fondation de la Mer) qui a franchi en tête la bouée des 5 Pineaux. La flotte des 21 Figaro Beneteau 3 est partie pour 775 milles et environ cinq jours de mer, avec un aller vers les Scilly qui s’annonce stratégique et un retour qui devrait surtout se résumer à une course de vitesse.
Au large ou au à la côte ? Sur le ponton de Port la Vie accueillant les Figaro Beneteau 3 participant à la Sardinha Cup, c’était ce dimanche la grande question du jour, à quelques heures du départ de la Saint Hilaire-Sardinha Cup. Et pour cause, ce choix, les 21 tandems allaient devoir le faire dès la fin du parcours côtier d’environ 2 milles, au passage de la bouée des 5 Pineaux, située au pied de Saint Hilaire de Riez.
Une option résumée par Damien Cloarec, co-skipper de l’Anglais David Paul sur G-Alok : « Il y a un anticyclone qui va nous barrer la route lundi sur la pointe bretonne, il faut choisir dès la première bouée entre le contourner par l’ouest ou rester à terre pour prendre des brises thermiques. » Marc Mallaret (associé à Sébastien Marsset sur Mercyships.org) ajoute : « Il y a ceux qui vont couper tout droit pour faire moins de route, au risque d’avoir moins de vent, et ceux qui vont faire tout le tour de cette bulle en faisant plus de milles mais en allant certainement plus vite. On se creuse la tête. »
Comment orienter sa décision ? « Le choix est super dur à faire, d’autant plus que les caractéristiques du Figaro Beneteau 3 ouvrent le champ des possibles en nous poussant à s’écarter beaucoup de la route, répond Yann Eliès (co-skipper de Gardons la Vue-Fondation Stargardt avec Martin Le Pape). On essaie de se raccrocher à des choses rationnelles pour éviter de prendre cette décision à pile ou face. Ensuite, une fois à la bouée, il y a l’aspect tactique qui entre en jeu, on regarde avec qui on part. »
Avant de quitter le ponton, la plupart des figaristes semblaient avoir fait le choix de la route vers le large : « On pourrait se dire que la route directe est moins risquée, mais elle s’apparente selon moi davantage à un coup de poker, le grand tour par l’extérieur semble plus réaliste », estimait ainsi Corentin Horeau, qui fait équipe avec Elodie Bonafous sur Bretagne CMB Océane. Et effectivement, une demi-heure après le coup d’envoi de la Saint Hilaire-Sardinha Cup, au passage de la fameuse bouée des 5 Pineaux, franchie en tête par Philippe Hartz et Benoît Hochart devant les duos Estelle Greck/Laurent Givry (Rêvons Long Cours) et Marc Mallaret/Sébastien Marsset, la flotte a rapidement tiré la barre pour faire un cap à l’ouest toute.
La suite du programme ? « C’est plus à partir de lundi que ça va partir en éventail à l’approche du centre de l’anticyclone, explique Pierre Quiroga (Macif). Le redémarrage lundi après le passage de l’anticyclone va être hyper important, il faudra être très lucide à ce moment. Avec Erwan (Le Draoulec), on va garder de l’énergie ce soir pour être bons demain et après-demain. »
Car pour la plupart des marins interrogés, le classement aux Scilly pourrait peu changer d’ici le terme de l’étape au Pays de Saint Gilles, prévu vendredi : « Je pense que le premier qui passera aux Scilly devrait être le premier à l’arrivée, parce qu’il ne devrait pas y avoir par la suite de coups aussi tranchés que sur les premières heures de course », analyse Morgan Lagravière, vainqueur de la première étape avec Xavier Macaire sur Team SNEF.
« Si la première partie de la course a généré de gros écarts, les jeux seront en grande partie faits aux Scilly, car le retour va être un bord de bûcheron », ajoute Corentin Douguet, co-skipper de Quéguiner-Innoveo aux côtés de Tanguy Le Turquais. Reste que l’étape, avec ses 775 milles, s’apparentera aussi à une course d’usure, avec une gestion sur le long terme à ne pas sous-estimer. « On n’a jamais fait une aussi longue étape, on sait que les bateaux sont durs et exigeants, il va falloir garder du jus pendant cinq jours, prévient Yann Eliès. On est certes en double, mais il y en a qui vont lâcher le morceau petit à petit et d’autres qui vont réussir à garder le bon rythme jusqu’au bout. »
Robin Marais, 10e de la première étape sur Ma chance Moi aussi, conclut : « Ça va être une étape longue, humide et froide, donc ce sera important de bien se reposer et de trouver d’entrée le bon fonctionnement et le bon rythme. Certes, une partie de la course va se jouer aux Scilly, mais ça ne sert à rien de d’être bien placé aux Scilly si c’est pour être cramé sur la deuxième partie. »
Le bateau des marcheurs déjà dans le coup !
Comme les 21 Figaro Beneteau 3 inscrits sur la deuxième édition de la Sardinha Cup, le bateau des marcheurs a repris la mer dimanche, propulsé, lui aussi vers le large, par la centaine de participants s’étant inscrits sur l’application Kiplin. Rappelons que l’équipe qui aura fait le plus de pas remportera ce jeu, dont l’objectif est de contribuer à la lutte contre la sédentarité en entreprise.
Ordre de passage à la bouée des 5 Pineaux, 1ère marque de la deuxième étape de la Sardinha Cup :
- Marine Nationale/Fondation de la Mer (Philippe Hartz/Benoît Hochart)
- RLC Sailing (Estelle Greck/Laurent Givry)
- Mercyships.org (Marc Mallaret/Sébastien Marsset)
- Primeo Energie-Amarris (Achille Nebout/Ambrogio Beccaria)
- Gardons la Vue-Fondation Stargardt (Martin Le Pape/Yann Eliès)
- Devenir (Alan Roberts/Violette Dorange)
- Ma chance Moi aussi (Robin Marais/Christian Ponthieu)
- Région Normandie (Alexis Loison/Guillaume Pirouelle)
- RL Sailing (Kenneth Rumball/Pamela Lee)
- Bretagne CMB Océane (Elodie Bonafous/Corentin Horeau)
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