Après trois jours consacrés aux formalités d’inscription et aux divers contrôles obligatoires, les 29 Figaristes engagés dans la 18e édition de la Solo Maître CoQ sont entrés dans le vif du sujet, ce lundi. A 11h18 exactement, avec un très léger retard sur l’horaire initialement prévu, ils se sont en effet élancés sur un côtier de 32 milles entre Les Sables d’Olonne, Bourgenay et Brem-sur-Mer. Un parcours qui s’est avéré particulièrement tactique, la faute à un flux de nord-est très instable, à la fois en force et en direction, qui a naturellement relancé le jeu à de nombreuses reprises lors des six heures de course. Ainsi, si Pierre Quiroga (Skipper Macif 2019) a longtemps dominé les débats, c’est finalement Alan Roberts (Seacat Services) qui s’est octroyé la victoire de ce premier acte de l’épreuve tandis que le tenant du titre, Tom Laperche (Bretagne – CMB Espoir), passé 14e à la bouée de dégagement, est parvenu à se hisser à la troisième place.

Les conditions s’annonçaient parfaites pour une reprise, avec un flux de nord-est soufflant autour d’une dizaine de nœuds prévu au large des côtes Vendéennes. Et bien qu’elles se soient avérées un peu plus instables que prévu, avec quelques petites molles et des oscillations jusqu’à parfois 40°, elles ont été, de l’avis de tous, idéales pour se remettre en jambe. « C’était chouette de retrouver la compétition en naviguant sous le soleil et sur une mer plate », a commenté Pierre Quiroga à son retour à terre après une première journée de course bien maîtrisée, même si, au final, le Britannique Alan Roberts lui a soufflé la première place. « J’avais bien analysé qu’après le départ il fallait partir sur la droite du plan d’eau mais de manière assez surprenante, je me suis retrouvé tout seul de ce côté. Je suis ainsi passé à la bouée de dégagement en tête avec une belle petite avance et plus encore à la marque suivante », a détaillé le Méditerranéen qui a enroulé la deuxième marque de parcours, au large de Port-Bourgenay, avec près d’un mille d’avance sur son concurrent le plus proche. « A ce moment de la manche, j’étais content du bateau et de ce que je faisais mais j’avais en tête que dans cette baie des Sables que je ne connais que trop bien, ça pouvait vite partir dans tous les sens. C’est précisément ce qui s’est passé ensuite : j’ai pris une molle. J’ai essayé de me battre tant bien que mal mais les copains sont revenus malgré tout », a relaté le skipper Macif 2019 qui s’est alors retrouvé au coude à coude avec Alan Roberts. « Il devait être fâché à la suite du match France – Pays de Galles d’avant-hier ! », a plaisanté Pierre. « Il a glissé par-dessous puis il a pris le leadership et ne la plus lâché. J’avais encore une dernière balle au niveau de Petites Barges que j’ai passé à 15 mètres de lui, mais mon écoute de spi a lâché et il a fallu que j’aille récupérer ma voile à l’avant. Globalement je finis un peu frustré de ne pas avoir gagné cette première course car j’étais à l’aise, mais deuxième ça reste un bon résultat », a souligné le navigateur qui a, de fait, montré qu’il était indiscutablement l’un des hommes en forme en ce début de saison, validant ainsi une partie du travail réalisé cet hiver.

Les gros bras au rendez-vous

Même chose pour le skipper de Seacat Services. « Je suis vraiment content de ce que j’ai produit aujourd’hui. Ces dernières semaines, j’ai pas mal bossé avec le Pôle Finistère Course au Large mais aussi Nicolas Lunven sur la vitesse. Sur ce point en particulier, j’ai pu voir que j’étais à l’aise à tous les angles. Cela m’a d’ailleurs permis de me sortir de certaines situations parfois, un peu délicates même si j’avais vraiment bien en tête ce que je voulais faire tactiquement, notamment sur le bord de près. Forcément, cette victoire valide des choses, mais avant de tirer de vraies conclusions, j’attends de voir ce que vont donner le deuxième parcours côtier demain, mais aussi et surtout la grande course en fin de semaine », a commenté Alan qui a aussi su tirer parti son expérience du dériveur et de ses longues navigations dans le Solent réputé si piégeur. Confirmer dès demain est donc son objectif, même si les prévisions laissent à penser que la situation sera complexe, avec de nouveau un régime d’est qui doit s’essouffler au fur et à mesure de la journée. « La journée devrait ressembler un peu à celle de ce lundi, mais être un peu plus molles. Ça me va bien. Aujourd’hui, j’étais bien dans le match. Même si je ne suis pas très bien parti, j’ai réussi à ne pas trop mal m’en sortir et à revenir dans le paquet de devant. Il se trouve qu’Alan et Pierre ont été bien présents du début à la fin et ils ont vraiment bien navigué. Au final, la vitesse était importante mais fallait surtout bien lire les risées pour se placer par rapport aux autres. Le positif, c’est que ce genre de conditions permettent de voir plein de choses et après ce premier acte, on a déjà une bonne idée de qui est bien dans le match », a terminé Tom Laperche (Bretagne – CMB Performance). Prochain rendez-vous ce mardi à 11 heures pour un parcours de 34 milles… si la météo n’oblige pas la direction de course à le réduire.

Ils ont dit :

Erwan Le Draoulec (Skipper Macif 2020), 4e :

« C’est top ! Je suis parti sur l’eau presque un peu stressé car les côtiers ne sont pas mes parcours préférés et les départs ne sont pas trop mon truc mais comme ça fait longtemps que je dis ça, il était temps que ça aille mieux. J’ai bien bossé l’automne dernier et ces dernières semaines. Au final, je m’en suis bien sorti en vitesse et j’ai aussi pris un bon départ – pas au bon endroit mais un joli départ -, puis la stratégie était bien calée. Finalement, quand on est devant sur ce genre de parcours, il y a un peu moins de dévents. Ce qui est top c’est que j’ai passé quasiment toutes les marques dans le Top 5. J’ai été bien régulier alors que ça a bien distribué autour de moi. C’était très chouette, j’étais bien sur mon bateau aujourd’hui, et je suis super content d’être là où je suis ce soir au classement. »

Gildas Mahé (Breizh Cola), 5e :

« C’est sûr que dans ce genre de conditions, si tu ne pars pas bien, tu subis le jeu des autres et ce n’est jamais évident. Sur l’eau, on voudrait toujours aller tout droit mais ce n’est pas simple quand il y a des coups de molles comme on a eu aujourd’hui mais il se trouve que sur l’eau, la réalité était conforme aux fichiers alors je me suis bien fié à ça. J’ai néanmoins eu un petit trou de vitesse après la bouée 2, sous gennak mais j’ai de vieilles voiles et c’est comme ça. Du coup, Alan est revenu à mes trousses puis il m’a vite sorti au près. Ensuite, il a réussi à aller à droite, ce que je voulais faire mais que je n’ai pas réussi. Quoi qu’il en soit, c’était sympa et ça montre que les entraînements ont été productifs. C’est de bon augure. J’attends la suite ! »

Robin Marais (Ma chance à moi aussi), 15e :

« C’était une journée compliquée, avec des oscillations de vent entre 30 et 40°. En intensité aussi ça bougeait beaucoup et ce n’était pas facile. Me concernant, j’ai pris un très mauvais départ. Après, j’ai à peu près réussi à tirer mon épingle du jeu. Je suis resté au vent de la flotte car les risées tombaient depuis la terre. J’aurais alors pu avoir une belle opportunité de revenir encore mieux si j’avais mis le spi au bon moment mais à la place de ça, je suis resté tranquillement sous gennak. Du coup, pas top. Ensuite, je n’ai pas fait d’excellentes manœuvres non plus. Il y a donc pas mal de petites choses à revoir mais il y a aussi de belles choses, notamment sur la vitesse du bateau, ce qui est plutôt cool. En tous les cas, c’était bien pour reprendre et au final je termine en milieu de tableau. Je sauve les meubles on va dire. »

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