Vendée Globe 2020-21 : Plus qu’une réussite !
Dans un contexte pour le moins inédit qui a jonché la route d’obstacles inattendus, le 9e Vendée Globe a su trouver sa voie, et fédérer et conquérir un public encore plus large ! Parce que le Vendée Globe est une aventure hors du commun, nous avons l’habitude de dire que chaque édition a été exceptionnelle mais, dans cet ensemble de contraintes inédites qui ont pesé sur l’organisation du Village départ, du départ en lui-même et sur les arrivées, cette 9e édition laissera une trace toute particulière dans l’histoire de la course.
La première des victoires a été de réussir à donner le départ. Pour cela, il a fallu réinventer les protocoles d’organisation, adapter le Village Départ aux soubresauts de l’actualité sanitaire en rassurant les partenaires de l’événement tout en convainquant les autorités de l’État, mettre en place un protocole sanitaire qui a satisfait 93% des visiteurs, qui se sont sentis en sécurité dans le village, et faire du départ à huis clos un succès.
L’année fut également difficile pour toutes les équipes sportives, qui ont montré sur l’eau, pendant près de quatre mois, qu’elles avaient formidablement bien travaillé à terre malgré l’annulation de deux courses préparatoires. Cette 9e édition fut également exceptionnelle grâce aux progrès de la flotte IMOCA et au degré de préparation des bateaux et des marins.
Un événement qui tient debout dans la tempête sanitaire, une course absolument épatante et riche de rebondissements, une flotte riche de records, 76% d’arrivants, et des audiences boostées notamment par l’image positive de la course au large… le bilan de cette 9e édition est très bon !
BILAN SPORTIF : UNE ÉDITION SPECTACULAIRE ET DES RECORDS
Record de participants au départ et à l’arrivée
Si le record de l’épreuve n’a pas été battu, cette édition a enregistré les records de participation, tant au départ avec le plus grand nombre de candidats (37 vs 34 en 2016), de partants (33 vs 30 en 2008) et de partantes (6 femmes vs 2 en 2012), qu’à l’arrivée avec le plus grand nombre d’arrivants : 25 en course et 2 hors-course.
À noter également le record féminin de l’épreuve, battu par Clarisse Crémer en 87j 02h 24m 25s, soit 7 jours de mieux qu’Ellen MacArthur en 2001.
La météo gomme les écarts entre les générations
Expérimentaux il y a quatre ans, les foils étaient attendus, redoutés, et les derniers-nés de la flotte IMOCA promettaient d’aller encore plus vite qu’il y a quatre ans. La démonstration est faite, mais elle n’a pas été éclatante.
Les foils de dernière génération ont montré une partie de leur efficacité : Charlie Dalin a été le premier sur la ligne d’arrivée, et Thomas Ruyant a terminé 4e, avant que les compensations de temps attribuées aux sauveteurs de Kevin Escoffier soient appliquées. Ces deux skippers d’IMOCA dernière génération ont pourtant eu des problèmes avec leur foil bâbord rapidement inutilisable. Sur les portions de la course où ils ont pu s’appuyer sur leur foil valide, dans des conditions de navigation propices, ces nouveaux foilers ont été très efficaces.
Mais la fiabilisation de tels bateaux est une question de temps : quelques foilers de dernière génération ont abandonné (Nicolas Troussel – CORUM L’Epargne, sur le seul démâtage de cette édition, Sébastien Simon – ARKÉA PAPREC, après un choc avec un OFNI et Alex Thomson – HUGO BOSS, pour divers problèmes de structure) et certains ont connu des problèmes qui les ont éloignés de la course à la victoire (L’Occitane en Provence d’Armel Tripon, DMG MORI Global One de Kojiro Shiraishi et Charal de Jérémie Beyou, qui a été contraint de revenir aux Sables d’Olonne pour réparer et qui est reparti 9 jours après les autres).
La navigation en haute mer avec des foils reste le sujet de beaucoup de développements à venir et d’expérimentations. Le Vendée Globe qui vient de s’achever donnera aux architectes de formidables retours d’expérience.
Les bateaux d’ancienne génération ont quant à eux prouvé qu’ils savaient très bien naviguer, et c’est pourquoi les équipes techniques qui avaient bien préparé leurs bateaux à dérives droites ont pu surnager dans le top 10.
Il y a plus que jamais de la place dans le Vendée Globe pour les projets sportifs moins dotés, mais bien fiabilisés.
Ce qui est notable, c’est que dans le contexte météo, qui a proposé une étonnante succession de phénomènes qui ont ralenti la course (la session de près en tout début de course, la tempête Théta au Cap-Vert, l’anticyclone de Sainte-Hélène décalé dans l’Atlantique Sud, des zones de calmes dans les mers du Sud et des angles au vent inhabituels dans les dépressions), les bateaux d’ancienne génération ont trouvé l’occasion de prouver la valeur d’IMOCA totalement fiabilisés.
Cela se voit par le plus faible taux d’abandons – seulement 24% (vs 37% avec 9 abandons sur 24 partants en 2000) – et par la position des bateaux des générations 2016 et même 2008 au classement final.
Ces bateaux plus anciens dont les skippers ont pu tirer le plein potentiel et ainsi limiter la distance réelle parcourue ont animé la tête de course :
- Sur un bateau à foils de 2016, Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) gagne le Vendée Globe
- Louis Burton, sur Bureau Vallée 2, l’ex-Banque Populaire VIII d’Armel Le Cléac’h vainqueur en 2016, prend la 3e place
- Jean Le Cam, grâce à son Yes We Cam! à dérives droites de 2008, prend la 4e place
- Boris Herrmann, avec Seaexplorer – Yacht Club de Monaco, un bateau de 2016 à foils, aurait terminé sur le podium du Vendée Globe s’il n’avait pas touché un bateau de pêche à l’arrivée
- Enfin Damien Seguin, premier skipper en situation de handicap de l’histoire de la course, avec son IMOCA à dérives droites de 2008, a pris une formidable 7e place, devant le foiler de première génération de Giancarlo Pedote, et les bateaux à dérives droites de Benjamin Dutreux et Maxime Sorel, 10e
On savait que le plateau sportif de cette 9e édition était dense, il a démontré tout son potentiel en mettant en lumière la diversité des projets sportifs et des profils des skippers.
Dans le top 10, on compte 2 foilers de dernière génération, 4 foilers de la génération précédente, et 4 bateaux à dérives droites.
Pour regarder autrement le top 10, on constate que six bizuths y figurent (Charlie Dalin, Benjamin Dutreux, Boris Herrmann, Giancarlo Pedote, Damien Seguin et Maxime Sorel), que le vainqueur et le sixième jouaient leur deuxième Vendée Globe, et qu’ils l’ont terminé pour la première fois ; et que deux marins très expérimentés ont performé : Louis Burton avec son podium après une course très riche en rebondissements, et Jean le Cam, qui termine 4e, à 61 ans, son 5e Vendée Globe.
Un finish incroyable, des valeurs et une internationalisation confirmées
Autre ligne au bilan : le sauvetage de Kevin Escoffier par Jean Le Cam, avec l’assistance de Yannick Bestaven, Boris Herrmann et Sébastien Simon a joué un rôle imposant sur le classement final.
Si celui-ci a contribué à créer un dénouement et un suspense aussi incroyable avec l’arrivée de 8 skippers en 24 heures, dont certains bénéficiaient de temps compensés, il a aussi et surtout démontré l’évident, avec le secours et la solidarité que chacun doit aux autres, en mer comme à terre.
Enfin, le Vendée Globe prouve qu’il peut sourire aux skippers internationaux : Boris Herrmann, 5e, est le premier finisher allemand. Le Japonais Kojiro Shiraishi, 16e, est le premier skipper asiatique à boucler le Vendée Globe ; et le Finlandais Ari Huusela, 25e, est le premier marin nordique à boucler la grande et belle boucle.
VILLAGE DÉPART : 200 000 VISITEURS RAVIS !
Malgré les mesures sanitaires, notamment les mesures de distanciation physique, le Village a reçu 200 000 visiteurs en 13 jours, du 17 au 29 octobre, date du 2e confinement national.
15 000 visiteurs ont été accueillis chaque jour avec une jauge de 5000 personnes en même temps. Près de 60% d’entre eux sont issus de départements autres que la Vendée.
C’était un protocole strict, avec inscription préalable, et le Village a eu un taux de remplissage de 98%, pour des visites de moins de 3 heures en moyenne.
La bonne nouvelle est que 97% des visiteurs ont été satisfaits par l’E-billetterie.
93% des visiteurs ont estimé que les mesures sanitaires étaient suffisantes, plus de 95% les ont très bien acceptées.
Un grand merci aux 285 bénévoles qui ont accompagné et guidé les visiteurs !
BILAN COMMUNICATION : TOUS LES INDICATEURS À LA HAUSSE !
Chaque année, le Vendée Globe se met pour défi de conquérir plus de supporters afin de partager plus encore les valeurs du tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, et ce n’était pas une mince affaire pour cette 9e édition : 2016-2017 avait été une formidable cuvée.
Un site et des applis qui battent tous les records !
Par rapport à la 8e édition, le Vendée Globe a enregistré 1,3 million de visiteurs en plus sur son site Internet et sur ses applications mobiles (11 millions d’utilisateurs vs 9.7 millions en 2016).
Les audiences ont considérablement accru ces mêmes site Internet et applis :
- Les visiteurs sont venus plus souvent : + 33% de visites par rapport à 2016 (115,6 millions de visites vs 87 millions en 2016) ;
- Ils ont consulté plus de pages : + 32% de pages vues par rapport à 2016 (452 millions de pages vues vs 343 millions en 2016) ;
- Ils sont restés plus longtemps : + 24% de durée moyenne de session (4 min et 25 sec vs 3min33 en 2016).
Un jeu virtuel qui dépasse les attentes !
La course virtuelle organisée par Virtual Regatta a bénéficié de cet engouement et a enregistré plus d’un million de joueurs (1 068 908), soit plus du double (+ 135%) qu’il y a quatre ans (456 000 joueurs en 2016).
Bien que le jeu ait enregistré 25% de joueurs venus de l’étranger – dont une très forte proportion venue d’Allemagne et du Royaume-Uni – c’est un Français qui s’est imposé cette année (Jean-Claude Goudon), en établissant un nouveau record (69 jours 22 heures et 16 minutes).
A noter enfin que 4 471 classes ont participé au jeu, soit 111 775 élèves, ce qui place le jeu virtuel comme un réel support pédagogique.
Explosion des vidéos !
- 115 millions de vidéos vues en cumulé (vs 71 M en 2016) : + 44 millions de vues !
- 63 millions de vidéos vues sur Dailymotion (vs 24,7 M en 2016)
- 31,5 millions de vidéos vues sur YouTube (vs 4,6 M en 2016)
- 18 millions de vidéos vues sur Facebook (vs 41 M en 2016)
- 2,5 millions de vidéos vues sur Instagram (pas de vidéos en 2016)
- +54% d’audience des émissions !
20 millions de vues en cumulé pour les émissions sur les plateformes du Vendée Globe (vs 13 Millions en 2016) ;
Une émission également diffusée sur Infosport+ (soit plus de 36 heures de diffusion).
Une communauté de fans plus que doublée !
985 000 fans en cumulé ! (vs 419 800 en 2016) : + 135%
- Facebook : 350 000 fans (vs 264 000 en 2016)
- Twitter : 107 000 followers (vs 54 000 en 2016)
- Instagram : 200 000 abonnés (vs 23 800 en 2016)
- Linkedin : 14 000 abonnés (création en 2020)
- Youtube : 114 000 abonnés (vs 12 000 en 2016)
- Newsletter : 200 000 abonnés (vs 66 000 en 2016)
BILAN MÉDIA : UNE COUVERTURE ET DES RETOMBÉES MÉDIATIQUES EXCEPTIONNELLES !
Les retombées média ont été fabuleuses, elles aussi, malgré plusieurs éléments contextuels pas simples à contrer.
En effet, le Vendée Globe face au Covid-19 a pris une très grande place dans l’actualité depuis mars dernier. Et puis il y a eu les élections américaines, qui se sont également étirées sur tout le mois de janvier de manière exceptionnelle.
Malgré ces éléments, le Vendée Globe a occupé une place à part dans l’actualité. Beaucoup ont découvert les vertus de la course au large, de ses acteurs et de l’événement.
Une couverture TV toujours plus élargie
- 190 pays couverts sur les 5 continents (identique à 2016) ;
- 118 chaînes (vs 97 en 2016), soit une augmentation de 22%, et parmi elles 67 chaînes sont à accès gratuit, ce qui représente 57% du total des chaînes (vs 46% en 2016-17) ;
- Direct Départ : 41 chaînes (vs 33 en 2016) : + 24 %
- Direct Arrivée : 38 chaînes (vs 28 en 2017) : + 36 %
Des retombées médiatiques exceptionnelles en France
EN FRANCE, il y a eu : 193 000 sujets, tous médias confondus, soit +329% !
Cela représente :
- 269 millions d’euros d’équivalent publicitaire (vs 198 millions en 2016), soit +35%
- 4.28 milliards de contacts touchés
- 66,7 % des Français ont suivi le Vendée Globe (vs 52% en 2016) : + 14,7% vs 2016 !
La notoriété du Vendée Globe est plus forte que jamais :
95,6% des Français connaissent le Vendée Globe (vs 87% en 2016) : + 8,6 points vs 2016 !
Une percée internationale historique
À L’INTERNATIONAL, le Vendée Globe a fait une percée historique, sur une étude lancée sur le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et la Suisse : les retombées sont supérieures aux retombées françaises sur l’édition 2016 (rappel : 45 000 sujets).
Il y a eu 49 000 sujets, tous médias, sur ces pays, avec 63 millions d’euros d’équivalent publicitaire, et 1,35 milliard de contacts touchés, dont 48% sont portés par l’Allemagne.
La version internationale du site vendéeglobe.org a enregistré une progression de 6% de ses visiteurs (33% des visiteurs du site viennent de l’international vs 27% en 2016).
Selon l’étude menée par Nielsen pour le compte du Vendée Globe, 83% des sondés pensent qu’organiser cette course donne une dimension internationale au Département (vs 75% en 2016) : + 8 points !
VENDÉE GLOBE JUNIOR : DES CONTENUS PÉDAGOGIQUES JAMAIS AUTANT CONSULTÉS
Du fait du contexte sanitaire, le Vendée Globe Junior a entièrement dématérialisé ses ressources pédagogiques permettant au plus grand nombre d’en bénéficier sur cette édition 2020, avec des résultats records enregistrés sur le site internet :
- 6.44 M pages vues, (vs 1.9 M pages en 2016) soit une croissance de + 240 % !
- 440 000 visiteurs, ce qui représente 3 500 visiteurs en moyenne par jour (contre 1 800 en 2016) soit une croissance de 94 %.
- 70 % de nouveaux venus (70% des utilisateurs interrogés dans le cadre de l’enquête de satisfaction du Vendée Globe Junior indiquent avoir pour la première fois cette année fréquenté le site du Vendée Globe Junior.)
- + 4 % de visiteurs étrangers par rapport à l’édition 2016.
Avec 78 000 téléchargements, les ressources pédagogiques ont bénéficié d’une très forte visibilité auprès des enseignants (en Vendée et hors Vendée), mais aussi auprès du grand public. - Enfin, 6 000 kits pédagogiques ont été adressés à toutes les classes des écoles et collèges de Vendée (4 000) ainsi qu’aux établissements hors Vendée (2 000), qui en ont fait la demande, dont une trentaine de kits pour des écoles situées à l’étranger (en 2016-2017, 1 500 mallettes pédagogiques – dont le contenu est aujourd’hui entièrement dématérialisé sur le site vendeeglobejunior.fr – avaient été distribuées aux écoles et établissements socio-éducatifs).
UN ÉVÉNEMENT ET DES SKIPPERS PLUS ENGAGÉS
Une organisation plus responsable
L’organisation a passé un cap dans ses démarches responsables ; avec une nette diminution des plastiques à usage unique, un engagement respecté à privilégier les circuits courts (95% des achats alimentaires ont été effectués en France, dont 48% en Vendée), et très peu de déchets alimentaires ont été générés grâce à la bonne gestion des restaurateurs de l’événement, sensibilisés sur ce sujet.
Une course partenaire de la science avec l’UNESCO
À ces bonnes pratiques est venu s’ajouter la mise en place du partenariat de soutien à la recherche scientifique marine à l’UNESCO. Le Vendée Globe a permis de mettre en lumière l’importance de cette démarche scientifique auprès du grand public.
Des skippers toujours plus engagés
Beaucoup de skippers de la Classe IMOCA sont des femmes et des hommes engagés qui, à l’occasion du Vendée Globe, ont eu à cœur de porter des messages sur des thématiques sociétales :
- L’environnement et la protection des océans bien sûr avec Alexia Barrier, Boris Herrmann, Stéphane Le Diraison, Fabrice Amedeo, Benjamin Dutreux, Didac Costa, Armel Tripon, Kevin Escoffier pour ne citer qu’eux ;
- La santé : Sam Davies avec le projet Initiatives-Cœur qui soutient l’association « Mécénat Chirurgie Cardiaque », Maxime Sorel parrain de « Vaincre la Mucoviscidose », Charlie Dalin qui soutient l’association « Petits Princes » qui réalise les rêves d’enfants et d’adolescents malades ;
- L’inclusion : Damien Seguin avec APICIL et « Des Pieds et des Mains », Thomas Ruyant et son projet LinkedOut ou encore Clarisse Cremer et l’association Lazare ;
- La mixité : Isabelle Joschke qui a créé l’association « Horizon Mixité »