Clément Giraud, 21e du Vendée Globe !
Ce mardi 16 février à 10 heures 28 minutes et 31 secondes (heure française), Clément Giraud a franchi la ligne d’arrivée des Sables d’Olonne après 99 jours, 20 heures, 08 minutes et 31 secondes de course autour du monde en solitaire, sans escale et sans assistance. Son temps de course le place à la 21e place. Le skipper de Compagnie du Lit/Jiliti avait pour ambition de prendre du plaisir sur ce Vendée Globe, qu’il disputait pour la première fois. Son bonheur partagé à chacun de ces 99 jours en mer témoigne d’un objectif largement atteint !
L’AMBIANCE
Poussé par 15 nœuds de vent de sud sur une mer formée avec des creux de plus de 2 mètres, Clément Giraud a franchi la ligne d’arrivée devant les Sables d’Olonne. Le marin, immense sourire aux lèvres, est fier d’avoir réussi son objectif caché qui était de boucler la boucle en moins de 100 jours. Il fera son entrée dans le chenal cet après-midi, à 16h45.
LA COURSE DE CLÉMENT
Particulièrement ému au moment du départ, Clément Giraud n’a cessé de remercier ses équipes, à quelques minutes de larguer les amarres : « Ils ont fait un boulot de dingue, ils n’ont pas cessé d’y croire ». Et pourtant, la route était semée d’embûches. Un an plus tôt, alors qu’il s’apprête à prendre le départ de la Transat Jacques Vabre, un incendie se déclenche à bord de son IMOCA. Ce dernier reste à quai et le sponsor de Clément se désengage du projet. En juillet 2020, Erik Nigon lui prête son bateau pour disputer la Vendée – Arctique – Les Sables-d’Olonne, sésame pour sa qualification au Vendée Globe 2020. Un mois plus tard, il obtient l’autorisation de prendre le départ sur un bateau avec lequel il n’était pas inscrit à l’origine. Dans le même temps, Erik Nigon renonce au Vendée Globe et rejoint l’équipe de Clément. À une semaine de la confirmation des inscriptions, son équipe et lui parviennent à convaincre La Compagnie du Lit et Jilliti de les suivre dans cette aventure autour du monde !
Apprentissage continu
72 heures après le départ, Clément se décale pour éviter le gros du premier front. Quelques jours plus tard, il accuse 1000 milles de retard sur la tête de flotte. « J’apprends à tous les niveaux. Il faut être indulgent avec soi-même ». L’objectif est de boucler ce tour du monde, et « cette idée me met en joie » déclare le marin. Mais voilà, entre empannage inopiné, plongée sous la coque, problème de dessalinisateur, problèmes de hook et voiles déchirées, la descente de l’Atlantique apporte son lot de galères et le stress qui l’accompagne. À l’aube de son entrée dans les mers du Sud, il effectue une première montée au mât. « J’ai passé 2h10 là-haut, ça m’a pris énormément d’énergie » ! La mer se forme, « impressionnante : même si elle n’est pas encore très forte, ce sont des montagnes, pour ma petite expérience de la haute mer ! ». Les jours avancent et les rafales grimpent, jusqu’à 47/48 nœuds : « C’est tout neuf tout ça pour moi, je n’ai jamais passé de front comme ça, je découvre. Je commence à trouver mes marques, mais c’est assez stressant. » Le marin, avec un sourire permanent, apprend progressivement à connaître son bateau. Qu’importe le stress, le marin semble un peu plus épanoui jour après jour.
Le 11 décembre, il célèbre ses 40 ans dans les Quarantièmes, au passage du cap de Bonne-Espérance. Au lendemain de Noël, alors qu’il pare le cap Leeuwin, il ironise : « On est complètement fou de se mettre dans ces situations-là » ! Clément attaque 2021 par l’entrée dans l’océan Pacifique, c’est tout un symbole pour lui : « Je vais plutôt fêter ça ! ». Et l’apprentissage se poursuit, chaque mille parcouru représente pour lui un gain d’expérience engrangée, si précieuse pour aller au bout de cette aventure exaltante : « On fait corps avec le bateau. Je commence à bien le comprendre. Je le sens, je lui parle. Je lui cause, je le tapote, je le nettoie, je prends soin de lui, je lui gratte le dos. » C’est un skipper heureux et engagé qui attaque la remontée de l’Atlantique Sud.
La course dans la course
Il l’avait annoncé avant de prendre le départ des Sables d’Olonne : « Si j’arrive à accrocher Manu Cousin, je serai super content. Si j’arrive à jouer avec Miranda, qui a beaucoup de bouteille, ça fera déjà très plaisir. » C’est chose faite ! Clément dispute son tour du monde au coude-à-coude avec la skipper de Campagne de France et rattrape Manu Cousin au large des côtes brésiliennes. Il s’amuse même à nommer la régate qu’ils disputent sur la remontée de l’Atlantique : « L’Atlantic Reaching Cup ». Au programme, du reaching, du reaching et du reaching ! Traduisez : du plaisir, du plaisir, du plaisir ! Il ne lâche rien, distance Manu Cousin en proie à des problèmes de quille, puis Miranda Merron. En plus d’intégrer le cercle très fermé des finishers du Vendée Globe, Clément Giraud a gagné sa régate.
LES STATS DE CLÉMENT GIRAUD
- Il a parcouru les 24 365 milles du parcours théorique à la vitesse moyenne de 10,17 nœuds.
- Distance réellement parcourue sur l’eau : 28 137 milles à 11,74 nœuds de moyenne.
LES GRANDS PASSAGES
- Equateur (aller)
28e le 26/11/2020 à 01h58 UTC après 17j 12h 38min de course, 7j 12h 39min après Alex Thomson (HUGO BOSS) - Cap de Bonne-Espérance
24e le 11/12/2020 à 15h59 UTC après 33j 02h 39min de course, 10j 16h 48min après Charlie Dalin (APIVIA) - Cap Leeuwin
24e le 26/12/2020 à 12h08 UTC après 47j 22h 48min de course, 13j 00h 42min après Charlie Dalin (APIVIA) - Cap Horn
23e le 17/01/2021 à 11h54 UTC après 69j 22h 34min de course, 14j 22h 11min après Yannick Bestaven (Maître CoQ IV) - Équateur (retour)
22e 02/02/2021 à 05h52 UTC après 85j 16h 32min de course, 16j 10h 40min après Louis Burton (Bureau Vallée 2)
SON BATEAU
Architecte : Farr Yacht Design
Chantier : JMV Industries
Mise à l’eau : 2006