Au beau milieu de l’océan Pacifique Sud, alors qu’il reste encore 10 000 milles à parcourir jusqu’aux Sables d’Olonne, l’intensité de la régate est complètement folle. Yannick Bestaven contient toujours les assauts de Charlie Dalin (à 92 milles) et de Thomas Ruyant (à 178 milles). L’Arcachonnais a même augmenté l’écart de 20 milles ces sept dernières heures. Le mot d’ordre à bord de Maître CoQ IV : gagner dans l’Est sans s’arrêter malgré les caprices du vent… et serrer les fesses !

« Je surveille du coin de l’œil Thomas (Ruyant) qui est plus Nord. Thomas avance, il ne s’est pas arrêté et Charlie (Dalin) est moins rapide. Il faut serrer les fesses. Je ne touche à rien, les écoutes sont au taquet, le spi porte, ça va tout droit ! » racontait ce matin l’homme de tête du Vendée Globe en ce 45e jour de course. Thomas Ruyant, lui, regarde devant et croise les doigts « J’espère que l’élastique ne va pas se tendre par devant. Je suis en embuscade, je m’accroche » confiait le Dunkerquois à l’autre bout du fil. Cette semaine de fête restera probablement un moment marquant de cette 9e édition de la course autour du monde en solitaire. L’anticyclone bien installé sur la route du cap Horn ne fait pas de cadeaux à la tête de flotte mais offre un joli suspense derrière la cartographie.

Jackpot ou nouveau départ ?

La situation météorologique est tellement indécise que personne n’arrive à faire une stratégie claire. Il s’agit avant tout de garder de la vitesse, et surtout de ne pas se faire engluer dans cette masse bien collante qui se déplace vers le Sud-Est. Giancarlo Pedote (Prysmian Group, 9e), semblait bien content de sa position de chasseur en arrière de la bulle sans vent. L’Italien fonce ce matin à plus de 19 nœuds sur une mer plate pendant que la tête de flotte joue du réglage fin.

« Ça avance vite, ça permet de recoller à ceux de devant. Il n’y pas de stratégie : la priorité, c’est la vitesse et faire avec ce qu’on a. » expliquait l’Italien joint à 5h. En attendant, Yannick Bestaven reste hyper concentré sans penser à ce qu’il pourrait arriver : « Que le meilleur gagne, les dés sont jetés ! Je préfère ne pas penser à mon avance, les fichiers sont très aléatoires dans les hautes pressions, mais c’est sûr que si je passe ce sera peut-être le jackpot ! Après combien ça va rapporter ? Mais c’est sûr que si je peux consolider ma place de leader, ce sera un beau cadeau de Noël et d’anniversaire ! » sourit le skipper de Maître CoQ IV qui fêtera le 28 décembre ses 48 printemps en mer.

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