Victoires et déboires
Hier soir, Charlie Dalin rencontrait un problème sur son foil bâbord. Le skipper d’Apivia a donc considérablement ralenti (5,3 nœuds de vitesse sur les 4 dernières heures) et le visage de la tête de flotte a changé. Thomas Ruyant, désormais en tête, cavale à plus de 18 nœuds sur LinkedOut, et Yannick Bestaven, 2eme, crie victoire ! L’homme de Maître CoQ a grimpé en haut de son mât pour réparer son J2 qui le souciait depuis une semaine.
Décidément les jours se suivent mais ne se ressemblent sur la grande boucle planétaire. Leader depuis le 23 novembre dernier (21 jours !), Charlie Dalin va devoir changer de braquet, son IMOCA n’étant plus à 100% de son potentiel. Un coup dur pour le Havrais comme ce fut le cas pour Thomas Ruyant le 25 novembre. Il n’empêche que le skipper de LinkedOut semble désormais maîtriser la navigation avec un appendice en moins au regard de sa vitesse sur le plan d’eau. Il reprend la pole position du 9e Vendée Globe sur la route de l’Océan Pacifique Sud.
Yannick Bestaven : un homme heureux
Joint moult fois à 5h pour la vacation, le skipper de Maître CoQ a fini par rappeler quelques temps plus tard, un brin essoufflé mais hilare : « Je viens de redescendre du mât ! Je suis en sueur mais tellement content. Je ne disais rien à personne, mais ça me prenait la tête depuis des jours. Je ne pouvais pas utiliser mon J2 qui est la voile tout terrain pour être tranquille. J’étais obligé d’utiliser mon petit gennaker, le bateau sur la tranche, ce n’était pas du tout confort et limite dangereux » confiait Yannick après avoir passé 1 heure et demie en haut de son espar à couper, patcher, coller sa voile. Bien en a pris le marin de La Rochelle de réaliser l’opération ce mardi car bientôt le trio de tête naviguera dans du vent plus fort le long de la zone d’exclusion antarctique dans l’immensité de l’océan Pacifique Sud…
Au coin !
Dix IMOCA ont donc doublé le cap Leeuwin, le dernier passage étant celui de l’Italien Giancarlo Pedote hier après-midi. Maxime Sorel, lui, devrait doubler la longitude du cap australien ce mardi aux alentours de 13h. Pour tout ce groupe, la navigation n’est pas rapide. Il faut déborder « le coin » de la ligne virtuelle imposée par la Marine Australienne, l’AMSA, et par un vent faible et une mer de face, l’exercice se montre laborieux. « On ne va pas se plaindre, mais ce n’est pas facile de naviguer dans ces conditions. Je vois Damien (Seguin) à l’AIS et Benjamin (Dutreux) n’est pas loin. Il est étonnant ce garçon ! C’est sympa d’être trois bateaux à dérives de même génération batailler ferme… » racontait Jean Le Cam à 5 h. Un belle bataille en effet dans ce groupe de 5 bateaux (OMIA – Water Family, Yes We Cam !, Groupe APICIL, Bureau Vallée 2, Seaexplorer-Yacht Club de Monaco) qui se tient en 30 milles.
A l’arrière, les conditions s’améliorent grâce à une dépression dans le Sud des îles Kerguelen permettant aux IMOCA d’afficher des vitesses à deux chiffres. Arnaud Boissières et Stéphane Le Diraison se sentent enfin pousser des ailes !