Sodebo Ultim 3 aura connu dimanche sa journée la moins rapide depuis son départ d’Ouessant, ralenti dans un Pot-au-noir capricieux. Dans la nuit, Thomas Coville et ses sept équipiers ont repris de la vitesse, ils devraient passer l’équateur dans la journée de lundi après environ 5 jours et demi de mer et sans doute avec une petite avance sur le tableau de marche d’Idec Sport.

Arrivés au Pot-au-noir lancés à pleine vitesse, les « Sodeboys » auront vécu un dimanche difficile pour les nerfs dans un Pot-au-noir qui aura été finalement fidèle à sa réputation. « Ça a été compliqué, reconnaît Thomas Rouxel. Au début, on y a cru, on a réussi à traverser facilement toute la première phase qu’on voyait très active. Par contre derrière, alors qu’on s’attendait à toucher les alizés du sud pour avancer vers le Brésil, on s’est retrouvés avec très peu de vent en plein dans l’axe, à tirer des bords ; on a enchaîné je ne sais combien de virements de bord avec des grains, c’était l’enfer, on a perdu beaucoup de temps. »

Dans ces conditions, le fonctionnement à bord a dû être adapté :

« Le problème, c’est qu’on ne savait pas combien de temps ça allait durer, ça pouvait prendre deux jours comme quelques heures, poursuit le barreur/régleur originaire d’Erquy, dans les Côtes d’Armor. Du coup, les premières heures, tout le monde était sur le pont, mais quand on a vu que ça allait prendre plus de temps que prévu et que l’activité n’était pas dangereuse, nous sommes revenus à un système de quarts plus classique. Il y avait certes des grains avec de grosses variations de force de vent, mais pas au point de comporter des risques de chavirage car les rafales n’étaient pas assez fortes. On faisait juste en sorte que les équipiers en stand-by restent disponibles sur le pont pour manœuvrer. »

Finalement, le vent espéré de sud-est est peu à peu rentré et depuis dimanche minuit, Sodebo Ultim 3 a repris de la vitesse (plus de 20 nœuds de moyenne), ce qui lui a permis de rattraper peu à peu les milles de retard accumulés sur Idec Sport dans le Pot-au-noir (une cinquantaine ce lundi à 6h). Ce dernier, lors de sa tentative victorieuse sur le Trophée Jules Verne il y a quatre ans, était en effet entré bien plus tard dans cette zone intertropicale, alors positionnée plus au sud. Il avait par conséquent été davantage freiné à l’approche de l’équateur, zone dans laquelle évolue désormais Sodebo Ulltim 3 à bonne vitesse.

Thomas Coville et ses sept équipiers ne sont plus qu’à une grosse centaine de milles de basculer dans l’hémisphère Sud, ce qui devrait être fait à la mi-journée après environ 5 jours et demi de mer. Et sans doute quelques heures d’avance sur le tableau de marche d’Idec Sport qui, en 2016, avait mis 5 jours 18 heures et 59 minutes pour franchir l’équateur.

Et s’ils ont passé un peu plus de temps que prévu dans le Pot-au-noir, ils ont réussi à en tirer quelques points positifs.

« On a eu un temps assez couvert avec des nuages hauts vraiment très impressionnants et beaucoup de pluie, mais ça nous a permis de nettoyer le bateau et les bonshommes, c’était sympa ! Et une fois dans l’hémisphère Sud, on va avoir le droit à quelques jours super agréables de glisse le long du Brésil, les conditions de navigation seront plutôt cool », conclut Thomas Rouxel, grand sourire aux lèvres.

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