Au petit matin du quatrième jour, Sodebo Ultim 3 continue sa descente de l’Atlantique Nord, flashé samedi à 30 nœuds à une quarantaine de milles à l’ouest de l’archipel du Cap Vert. Depuis la veille, il évolue dans un régime d’alizés qui, après 48 premières heures humides, permettent à l’équipage de souffler un peu. Tout en restant concentré sur la bonne marche du bateau, en avance ce matin de 230 milles sur le tableau de marche d’Idec Sport.

Comme Jean-Luc Nélias, responsable de la cellule routage à terre, l’avait annoncé jeudi soir, Sodebo Ultim 3 a touché vendredi matin les alizés de nord-est de l’hémisphère Nord. Des conditions plus agréables que celles rencontrées depuis le départ d’Ouessant, comme le confirmait vendredi soir Matthieu Vandame : « La météo en une journée a vachement changé. Jeudi, il y avait beaucoup d’air et c’était très humide, alors que depuis ce matin, c’est estival, le bateau sèche, nous aussi. Avec un peu plus de chaleur, on a tendance à voir l’eau plus belle… »

A bord de Sodebo Ultim 3, les quarts s’enchaînent, nécessitant, selon le barreur/régleur de 38 ans beaucoup de concentration : « On fonctionne sur des quarts de deux heures pendant lesquels on est à fond pour faire avancer le bateau. Quand on ne barre pas, on vérifie tout le temps les réglages des voiles et des appendices, on essaie de voir ce qu’on peut améliorer. Ensuite, il y a la partie barre qui procure beaucoup de plaisir, mais est aussi très prenante, parce que le bateau est très fin. Le pilote automatique marche bien pour prendre le relais, ce qui est nécessaire, parce qu’au bout d’une quarantaine de minutes/une heure, on devient un peu moins précis. Autour de ces deux heures de quart, on a une heure de stand-by avant et une après pour accompagner le quart actif. Il y a vraiment une super cohésion dans l’équipage, on est tous dans l’optique de la performance, c’est très efficace, sain et agréable. »

Après plus de trois jours de mer, Sodebo Ultim 3 compte un peu plus de 230 milles d’avance sur le tableau de marche d’Idec Sport, détenteur du Trophée Jules Verne. Un Trophée Jules Verne qui est la première grande aventure au large pour Matthieu Vandame, jusqu’ici surtout spécialisé dans les formats de régates courts (Coupe de l’America, SailGP…). D’où pas mal d’émotion au moment de quitter le ponton et les siens mardi dernier :

« Ça m’est déjà arrivé de partir longtemps sans ma famille, mais j’avais accès à tous les moyens de communication, je dormais à l’hôtel, il y avait un certain confort. Alors que là, tu pars sur une quarantaine de jours, en sachant que les moyens de communication sont plus restreints, c’est plus compliqué d’échanger, notamment avec mes enfants, Nina, 12 ans, et Alec, 5 ans. Donc, oui, le moment du départ était un peu délicat à gérer, d’autant que jusqu’au bout, il y avait de l’incertitude. Mais une fois partis, on passe tout de suite dans un autre format, on ne pense qu’à faire avancer le bateau vite tout le temps. Et pour l’instant, ça marche très bien ! «

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