HUGO BOSS, la tuile
HUGO BOSS a alerté cette nuit la direction de course de ses « problèmes possibles de structure ». Le skipper britannique va bien et il est en sécurité. Il poursuit sa route dans le petit front froid qui coupe l’anticyclone de Sainte-Hélène, mais à petite vitesse, en attendant que des solutions techniques lui soient proposées. Thomas Ruyant (LinkedOut) et Charlie Dalin (Apivia) se glissent dans l’interstice météorologique, qui propose bien des surprises…
Cette nuit, l’équipe d’Alex Thomson a alerté la direction de course de la survenance d’un « problème possible de structure ». Voici les faits (succints) énoncés pour l’heure : le skipper de HUGO BOSS a pris contact avec son équipe à terre à 20 heures (HF) samedi. A la discussion technique ont été conviés les architectes de VPLP et les ingénieurs structure, afin « d’envisager les solutions avec l’équipe à terre et de définir un programme de réparation et un calendrier ».
Alex était alors toujours en 2e position de la flotte, il avançait à 16,3 nœuds (sur 4 heures) dans un vent medium et face à une mer relativement sage (1,7m de houle de face). A 800 milles au large de Rio de Janeiro, il concédait une trentaine de milles à Thomas Ruyant (LinkedOut), leader encore ce dimanche matin.
Que s’est-il passé pour qu’Alex soit contraint de freiner ? Le skipper va bien et l’équipe à terre confirme qu’il est en sécurité sur son bateau, ce qui est la meilleure des nouvelles de la nuit. Des informations plus nourries devraient être partagées dans les heures qui viennent.
Pour autant, HUGO BOSS n’a pas changé ses plans, continuant à avancer – à petit trot (6,6 nœuds) – dans le couloir qui s’est dessiné au travers de l’anticyclone de Sainte-Hélène et qui semble accorder au trio de tête (avec Charlie Dalin, désormais 2e à 38,5 milles de LinkedOut) le privilège de couper la route. Un privilège rare et cher, puisque la descente vers les mers du Sud demandera beaucoup de vigilance, le trou de souris s’annonçant particulièrement étroit…
Hubert Lemonnier, directeur de course adjoint, résume la situation : « On sait qu’Alex est en contact avec son équipe technique et les architectes pour faire un bilan des dégâts « internes » ; un check de tout le bateau de l’avant à l’arrière doit être opéré. Nous avons été informés hier à 21 heures. Pour l’instant, sa route n’est pas perturbée par ces soucis, mais il avance à petite vitesse, à environ 6 nœuds depuis hier soir, ce qui signifie qu’il n’a pas décidé de faire demi-tour ».
Joint ce matin à la vacation, Charlie Dalin (Apivia) pouvait témoigner du tempérament pour le moins déstabilisant de ce front froid qui coupe en deux l’anticyclone : « J’ai eu l’impression de revivre un passage de pot au noir, en encore plus bizarre. J’ai trouvé des variations de vent assez étranges, des changements brusques de direction et de force, je ne m’attendais vraiment pas à ça. J’ai même eu du Nord-Ouest, des grains hier. Ce matin, la mer s’aplatit, il y a un beau ciel étoilé, c’est magnifique ».
Privé de sommeil cette nuit – moins d’une heure en cumulé – Charlie n’avait pas eu le temps de prendre connaissance des contrariétés de son rival britannique. « J’espère que ce n’est pas trop grave et que l’étendue des dégâts est limitée. J’espère surtout que cela ne signifie pas pour lui la fin du Vendée Globe. On fait une belle course avec lui et le trio que nous composons est très stimulant ».
Entre le leader et le quatrième, Jean Le Cam – mais quelle formidable démonstration, encore et toujours ! –, l’écart s’est légèrement réduit. Parce que le trio a perdu de la vitesse en entrant dans le front froid (une douzaine de nœuds pour leader au petit matin) et parce que, plus au Nord, les chasseurs ont encore un peu de vent et peuvent avancer à 14 nœuds. De plus de 300 milles hier soir, l’écart entre le premier et le quatrième était de 274,7 milles au pointage de 5 heures. De là à les voir se faufiler dans le trou de souris ? Les heures à venir le diront.