Le contraste est saisissant ce matin au sein de la flotte qui s’est étirée au point que tout le monde ne navigue plus dans le même système météo. Pendant que les derniers sont encalminés, la locomotive HUGO BOSS emmène le train des solitaires au sortir d’une nuit très musclée. Mais au bout, il y a une récompense : les alizés ne sont plus très loin.

Rafales à 60 noeuds

Joint à la vacation de 5heures, Alex Thomson, toujours en tête, décrivait sa nuit de flirt dangereux avec le centre de la dépression où des rafales à 60 nœuds on fait lever des creux de plus de 6 mètres. « Ce n’est pas un endroit où il faut être et même si on essaye toujours d’être performant, c’est surtout de la survie dans ces conditions » confie t-il entre deux sonneries d’alarme. Avant de s’inquiéter : « Est-ce que Jean est en train de me rattraper ? Mon Dieu, Jean est incroyable, incroyable ! Etre là où il est, à 61 ans et avec ce bateau, c’est remarquable, tout simplement brillant ! »

Solidement accroché à la deuxième place, le triple vainqueur de la Solitaire du Figaro a été le plus rapide ces dernières 24 heures : 387 milles, soit 16 nœuds de moyenne. Plus rapide, plus abattu que son prédécesseur, Yes We Cam ! a clairement gagné du terrain cette nuit. Derrière Jean Le Cam, un autre marin fait sensation et c’est un bizuth du Vendée Globe, lui aussi à la barre d’un IMOCA classique de 2007 : Benjamin Dutreux. Le skipper l’OMIA-Water Family a tracé au plus court à travers la dépression. Le voici sur le podium à l’aube de ce 6e jour de course.

En route vers les alizés

Ce matin, ils sont une petite dizaine – d’HUGO BOSS à CORUM L’Epargne – à pouvoir souffler un peu : Thêta s’éloigne dans leur sillage, ils ont passé le plus dur. Le vent s’est assagi, la mer légèrement aplanie. Tout le monde va pouvoir renvoyer de la toile et accélérer : les alizés sont pour bientôt !

Le reste de la flotte (désormais étalée sur 200 milles) navigue encore sous l’influence de cette dépression tropicale, mais celle-ci se comble lentement tout en se décalant vers l’Est. La navigation sera certes « sportive » mais beaucoup moins engagée que pour les hommes de tête.

Une poignée de bateaux dans les calmes

A l’arrière, en revanche, c’est un tout autre scénario. A 500 milles des leaders, dans le Nord-Est des Açores, Miranda Merron, Ari Huusela, Armel Tripon, Alexia Barrier et Clément Giraud ne naviguent plus dans le même système météo. Ils n’ont pas pris le train de Thêta et se retrouvent coincés dans une zone de calmes. Campagne de France n’avait parcouru que 70 milles ces dernières 24 heures, soit moins de 3 nœuds de moyenne !

Armel Tripon qui avait fait demi-tour le 11 novembre avant de se raviser, est dans cette situation. Pourtant, le skipper de l’Occitane en Provence relativise : il a réussi à grimper au mât hier pour résoudre une partie de ses problèmes de drisse et puis cette nuit sans lune lui offre le spectacle magnifique d’un ciel piqué de milliers d’étoiles. « C’est splendide ! On a de la chance d’être là, il faut savoir profiter de ces moments »

Jérémie Beyou est quant à lui en approche des Sables d’Olonne. Il est attendu au ponton de Port Olonna vers 12h40.

Source

Articles connexes