La flotte s’est regroupée au large du Cap Finisterre après une nuit studieuse, malgré le trafic intense et la pétole. Les conditions vont se durcir en fin de journée avec un passage de front redouté, premier grand test pour les skippers du Vendée Globe. Chez les favoris, les approches diffèrent déjà.

Regroupement de la flotte

Alors que les skippers abordent le Cap Finisterre, les écarts se sont grandement réduis ces dernières heures. Les « non-foilers » qui avaient opté pour le sud en premier, et qui menaient la course hier – Damien Seguin (Groupe APICIL), Maxime Sorel (V and B – Mayenne), Jean Le Cam (Yes We Cam!), Romain Attanasio (PURE-Best Westernâ Hotels & Resort) – ont vu revenir les « foilers » à l’ouest. Ils vont probablement devoir négocier le DST en longeant la côte espagnole.

Si le vent a été relativement faible (8 à 10 nœuds), la nuit n’a pas été de tout repos. Nicolas Troussel, auteur d’un départ canon, en témoigne : « la navigation n’est pas simple, on doit slalomer entre les cargos, le vent est très changeant et il ne faut pas faire de bêtise. » Les concurrents se trouvent en effet sur le rail des cargos. Porte-conteneurs comme bateaux de pêcheurs sont très nombreux dans la zone.

Chez les « foilers », le match commence

Parmi les favoris, on distingue déjà deux types d’approches. Armel Tripon (L’Occitane en Provence), Thomas Ruyant (LinkedOut) et Louis Burton (Bureau Vallée 2) ont été les premiers à virer de bord, cap à l’ouest. Cela devrait leur permettre d’être les premiers à bénéficier de 20 noeuds de vent en fin de matinée. En revanche, ceux qui sont situés plus au sud, à l’image de Charlie Dalin (Apivia) et Kevin Escoffier (PRB) auront des conditions similaires seulement en fin de journée.

Jérémie Beyou (Charal) – en tête à 4 heures ce matin – et Nicolas Troussel (CORUM L’Épargne), eux, filent encore vers le sud. Ils attendent de « récupérer du vent de sud, sud-est » dixit Troussel pour pouvoir virer de bord et partir vers l’ouest. « Je rentre dans le match ! Ça va être une longue journée à se préparer avant d’avoir du vent plus fort dans le front qui s’annonce. » Les conditions vont donc se durcir en fin de journée. 30 noeuds de vent de sud sont attendus avec des rafales à 40 noeuds et surtout une mer forte et creuse qui ne sera pas facile à négocier pour les « foilers ».

Arnaud Boissières : « je mange mon pain noir »

À l’instar de Fabrice Amedeo il y a deux jours, l’équipe de La Mie Câline – Artisans Artipôle a annoncé ce lundi un problème de hook pour Arnaud Boissières. « Cali » est revenu sur cette avarie lors des vacations ce matin : « Ça va tant bien que mal. J’aurais rêvé faire un meilleur début de course, mais on fait comme on peut, on bricole, je fais avec les péripéties du bord. Mon dernier recours, c’est que je monte en haut du mât, donc je vais faire des zig-zag, et ce n’est pas bon pour la performance. La nuit prochaine, on va avoir du vent fort au près, on va aller chercher ce front, ça sera fort avec de la grosse mer, et après on va virer et faire une route sud. C’est pour cela que ça m’arrangerait que cette voile d’avant soit en bas. »

Le skipper, qui participe à son 4e Vendée Globe, reconnaît « être un peu déçu ». « Je sais que sur le Vendée Globe, il y a souvent des misères. Là, je mange mon pain noir. Cela ne va pas si mal quand même, il n’y a pas de drame » Heureusement, parmi les motifs de satisfaction, « Cali » a pu un peu se reposer. « J’ai dormi à peine une heure la 1ère nuit mais là, c’est plus paisible, je dors par petites tranches d’une demi-heure. »

Fabrice Amedeo toujours en stand-by

Newrest – Art & Fenêtres a passé la nuit amarré au ponton des Sables-d’Olonne. L’équipe s’est attelée à nettoyer la sortie de drisse fissurée en tête de mât et a fabriqué une pièce en renfort. En revanche, Fabrice Amedeo n’a pas encore communiqué d’indications concernant son départ auprès de la direction de course. À noter que le chenal, en raison des marées, ne sera pas accessible entre 15h et 22h15.

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