Si le poids des bateaux du Vendée Globe et du matériel embarqué pour un tour du monde sans escale reste l’un des secrets les mieux gardés de la course au large, la liste dudit matériel fait en revanche l’objet de nombreuses discussions. Combien de repas ? Combien d’eau ? Quels vêtements ? Quels outils et matériaux de réparation ? L’enjeu restant toujours le même : combiner efficacité et légèreté.

Partir seul autour du monde pour près de trois mois, sans escale ni assistance, entraîne forcément des bagages un peu particuliers. D’abord, le matériel obligatoire, exigé par l’organisation de la course : « Parmi les huit voiles autorisées en course par la jauge IMOCA, il y en a déjà deux d’imposées : la grand voile et le tourmentin, une petite voile de tempête. À nous de choisir les six autres, en pariant sur les conditions météo. Nous devons également embarquer le matériel de sécurité requis (balises, radeaux, fusées de détresse, rations et combinaison de survie, etc), un minimum d’outils de communication et une pharmacie ultra complète. » Reste ensuite au skipper de finaliser sa valise en déterminant ce qui lui sera utile… sans trop se charger. « J’avoue que je n’en suis pas encore à couper le manche de ma brosse à dents, mais la question du poids me travaille évidemment bien plus qu’il y a 4 ans » confie Alan. En effet, lorsqu’en 2016, le skipper de La Fabrique n’ambitionnait que de finir la course et embarquait presque un second bateau en pièces détachées, il en va bien différemment cette année. « Côté matériel de réparation, il a fallu faire des choix avec mon équipe sur ce qui nous semblait pertinent de pouvoir réparer ou non, explique-t-il. Il faut comprendre que sur cette édition, si certaines avaries compromettent trop mes ambitions de performance, il me faudra alors accepter d’abandonner plutôt que de réparer coûte que coûte, sans prendre en compte mon temps de course. » Avec un Vendée Globe déjà terminé à son palmarès, le jeune Suisse peut en effet se permettre de viser plus haut pour sa deuxième participation. Et du côté des produits de « confort » ? « J’ai pris beaucoup moins de nourriture et d’eau, d’abord parce que j’ai pour objectif de partir moins longtemps mais aussi, de nouveau, parce que pour aller vite, il faut partir léger. » Hormis quelques produits frais pour les premières semaines, Alan part donc exclusivement avec 80 jours de plats lyophilisés et appertisés et un minimum d’eau minérale, comptant davantage sur ses deux dessalinisateurs du bord – quitte à ajouter quelques minéraux en pastille à cette eau de mer trop pauvre en apports nutritifs. « J’ai quand même quelques petits plats-plaisir, confie-t-il. C’est important pour le moral, qu’il ne faut pas négliger, ainsi que des vêtements bien chauds et étanches pour rester en forme. Mais je n’ai par exemple pas de chauffage ni trop de boissons sucrées, il m’a fallu trancher ! » Jongler entre endurance et performance du duo skipper-bateau, une préoccupation supplémentaire pour le Genevois de 27 ans. Mais l’expérience de son premier tour aidant, « j’embarque quand même un safran de spare », lâche-t-il en souriant.

En vrac :

  • 240 plats, soient 3 plats par jour pendant 80 jours de course
  • 5 Kg de pâtes
  • 25 sachets de riz
  • 20 sachets de semoule
  • 4 Kg de viande séchée
  • 40 morceaux de gruyère
  • 40L d’eau minérale (+ 2 dessalinisateurs)
  • 2,5 Kg de café
  • 3 salopettes étanches
  • 4 cirés
  • 2 paires de bottes
  • 5 paires de lunettes

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