Dès ce début de semaine, Gitana et Sodebo se mettent en stand-by pour partir à l’assaut du Trophée Jules Verne, le tour du monde en équipage, dont le record appartient à IDEC SPORT. 

40 jours (23 heures, 30 minutes et 30 secondes) c’est la marque qui fait rêver de nombreux marins depuis 2017 puisqu’il s’agit du record du tour du monde à la voile, détenu par Francis Joyon et ses hommes sur le maxi-trimaran IDEC SPORT. Si le marin de Locmariaquer a réussi cet exploit sur un bateau d’ancienne génération, il sait que le record pourrait être amélioré par des Ultimes plus récents. Ce sont d’ailleurs deux bateaux de dernière génération qui s’apprêtent à se lancer contre la montre sur les océans du globe : Gitana avec le Maxi Edmond de Rothschild et Sodebo avec Sodebo Ultim 3, qui se mettent en stand-by.

« Je suis envieux de voir tous les bateaux qui partent d’ici quelques jours, entre le Vendée Globe (départ de la neuvième édition le 8 novembre) et les multis qui se mettent en stand-by », plaisante Francis Joyon. « Sodebo et Gitana se mettent en stand-by au bon moment. Il y’a une belle fenêtre très bientôt pour descendre en 12 ou 13 jours à Bonne-Espérance. Après, voudront-ils partir ensemble? Ça rajoute de la pression et des prises de risques supplémentaires » se questionne le dernier vainqueur de la Route du Rhum, destination Guadeloupe, qui admire les performances des maxi-trimarans équipés de foils. « Les bateaux ont de sacrées compétences mais ont-ils trouvé assez de fiabilité pour effectuer un tour du monde? Le vol stabilisé sera la clé. Les foils s’ajustent automatiquement, le bateau ne plante pas et donc il y a plus de stabilité de vol. Mais d’un autre côté ça fait prendre des quantités de carburant importantes. On n’avait que 30 litres à bord nous (sur IDEC SPORT en 2017). Il y a également les appendices qui sont lourds et qui traînent plus lorsqu’il n’y a pas de vent. C’est également plus d’entretien et plus de problèmes mécaniques possibles. Mais ça apporte aussi de gros avantages puisque les bateaux filent dix nœuds plus vite dans les conditions favorables. »

Lors du record du Trophée Jules Verne, Francis Joyon avait fait le pari de partir dans une fenêtre météo grande comme un trou de souris. IDEC SPORT accusait donc un petit retard après la descente de l’Atlantique. « Après Bonne-Espérance on a enchaîné jusqu’au cap Leeuwin et on a rattrapé le retard. Je pense qu’ils iront moins Sud que nous. Eux ont des bateaux pour naviguer vite dans vents médiums. On les retrouvera vers le 40 ou 45ème plutôt que 50ème. La nature dictera leur trajet. »

En 2017, l’expérience de Francis Joyon l’avait poussé à innover en ne partant autour du monde qu’avec un équipage composé de six personnes et c’est aujourd’hui une tactique appliquée par les autres skippers. « On est partis avec un équipage léger et ça avait fait jaser. Mais je vois que ça a fait école et j’en suis très content. »

En plus de cette option, une autre similitude rapproche les nouvelles tentatives de celle de Francis il y à trois ans : Marcel van Triest. Il avait été le routeur d’IDEC SPORT et il sera le « septième homme » pour Gitana. « Marcel c’est une valeur sûre. Son vrai atout, c’est son expérience des zones glacières. Il a des avis percutants. Il m’a bluffé sur sa connaissance des glaces et c’était un vrai plus sur notre tour du monde. On a été dans des zones où je ne serais pas allé de moi-même. »

Et pour conclure : « je vais suivre avec grand intérêt les tentatives, d’autant plus que Franck Cammas a annoncé pouvoir améliorer le temps de dix pour cent… »

Source

Articles connexes