Tout au long de la course Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne disputée en juillet dernier, le skipper Fabrice Amedeo a collecté des échantillons grâce au capteur microplastiques embarqué sur son IMOCA Newrest – Art & Fenêtres. Tous les échantillons collectés sont analysés par l’Ifremer, le Laboratoire DCM, et les laboratoires EPOC et CBMN de l’Université de Bordeaux. Première observation des scientifiques : des microplastiques présents partout sur le parcours entre la Bretagne et les abords du cercle polaire arctique.

Installé à bord du monocoque Newrest – Art & Fenêtres de Fabrice Amedeo grâce au soutien d’Onet et Éléphant Bleu, le capteur microplastiques filtre l’eau de mer en continue en navigation. Chaque jour pendant la course, le skipper change les filtres et stocke les échantillons prélevés à bord de son bateau, afin de les remettre aux scientifiques à son arrivée : l’Ifremer (Lab. DCM) et l’Université de Bordeaux (Lab. EPOC et Lab. CBMN) soutenue par Gobi, la gourde française éco-conçue, se partagent les travaux d’analyse. Les résultats quant à leur origine, leur concentration, et leur toxicité sont en cours. L’IRD, Lab. d’Océanographie Physique et Spatiale, réalisera une cartographie de la répartition de ces microplastiques sur le trajet de la course.

À ce stade des analyses, les particules supérieures à 300 µm ont été isolées et caractérisées par spectroscopie pour déterminer leur nature chimique. Tous les échantillons contiennent des microplastiques. Les particules entre 30 et 300 µm collectées sont en cours d’étude.

L’analyse spectroscopique permet d’établir que les fragments étudiés sont principalement des microplastiques de nature diverse, comme le polyéthylène (PE) notamment utilisé dans les sacs plastiques et films alimentaires, le polyéthylène téréphtalate (PET) notamment utilisé dans les bouteilles en plastique, le polyamide notamment utilisé dans les textiles.

« Malheureusement, ces résultats ne sont pas une surprise, commente Fabrice Amedeo, et on s’attend à retrouver des microplastiques dans tous les filtres cet hiver sur le parcours du tour du monde… Je suis content de voir que les tests ont été concluants sur la Vendée-Arctique et j’ai à cœur de faire le travail de manière très précise et consciencieuse pour nos scientifiques pendant le Vendée Globe. »

Après l’Atlantique Nord, direction les mers du Sud

La Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne a permis à Fabrice Amedeo de tester le bon fonctionnement du capteur et la collecte des échantillons sur un parcours de plus de 3000 milles, et à l’équipe scientifique de mettre en place un protocole rigoureux d’analyse des échantillons avant le départ du Vendée Globe, le 8 novembre prochain.

Rappelons que ce projet d’envergure représente une opportunité sans précédent, pour collecter et analyser les microplastiques présents dans les eaux océaniques de surface sur lesquelles peu ou pas de données sont actuellement disponibles. Étudier la pollution microplastique avec la vision globale offerte par le parcours du Vendée Globe, qui passe par des zones encore peu fréquentées, est rare et novateur.

Les données obtenues sur le Vendée Globe pourraient permettre de :

  1. Cartographier les concentrations moyennes en microplastiques par masse d’eau et les replacer dans le contexte dynamique de la circulation de surface
  2. Cartographier les profils de composition en microplastiques par masse d’eau
  3. Caractériser le profil de contamination métallique des microplastiques par régions (Atlantique Nord, Atlantique Sud, Pacifique sud, Océan Indien)
  4. Évaluer la toxicité des microplastiques par grande masse d’eau (Atlantique Nord, Atlantique Sud, Pacifique sud, Océan Indien)

« Être témoin de la dégradation de nos océans n’est pas très agréable. Mais j’espère que les capteurs que je vais embarquer sur ce Vendée Globe à bord de Newrest – Art & Fenêtres vont permettre de rapporter beaucoup d’informations sur l’état et la fragilité de nos océans, » conclut Fabrice Amedeo.

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