Twist à Saint-Tropez !
Comme par enchantement, le port de Saint-Tropez s’est vidé en 48 heures des 130 concurrents qui ont animé le plan d’eau et les pontons pendant la première semaine. Le deuxième volet des Voiles de Saint-Tropez nouvelle formule débute demain mardi 6, avec le lancement des premières régates pour trois groupes de grands voiliers modernes appartenant aux catégories des maxi yachts, comme pour les grandes goélettes du côté des yachts de tradition. Durant quatre jours et jusqu’à vendredi, dans un vent annoncé plutôt tonique de secteur Ouest, les Voiles vont prendre du coffre, avec des postulants affichant plus de 30 mètres de longueur. C’est sous le signe du sport et de la compétition qu’est résolument placée cette deuxième semaine, la majorité des maxi yachts ayant été totalement privés de régates cette année, et leurs équipages affichant une envie contagieuse d’en découdre.
Cette journée de lundi est consacrée à l’accueil et aux inscriptions des équipages des 24 voiliers Super Series attendus. Deux sublimes goélettes Auriques, Elena of London et ses impressionnants 41 mètres (Herershoff 2009) ainsi que Puritan mètres (Alden 1930) vont tirer des bords sur le plan d’eau comme aux plus belles heures d’avant Covid. Coté voilier Modernes, 22 Maxis yachts, arborant les signatures de plus grands architectes et chantiers contemporains – Frers, Farr ou encore Wally, Swan, Mylius, Hoek – animés par des équipages de haute volée, vont régater jusqu’au vendredi 9 octobre. L’occasion de voir en action devant le môle de Saint-Tropez d’époustouflantes unités que le contexte si particulier de cette saison 2020 a empêché de régater.
Des parcours à la mesure des Maxis !
« De mardi à vendredi, les Maxis vont régater tous les jours. » Explique Georges Korhel, le Principal Race Officer « Départ chaque jour à 11 heures sous le Portalet. On va connaitre un régime de Mistral propice à lancer de très beaux parcours. On conserve les mêmes parcours qu’en semaine 1, mais avec en plus des possibilités de parcours côtiers beaucoup plus longs, car ces Maxis sont capables de tenir des moyennes élevées. On va ainsi les envoyer vers le Lavandou, et si le Mistral, entre 15 et 25 noeuds, est bien au rendez-vous, on pourrait les envoyer jusqu’à Brégançon vers le milieu de semaine, avec un parcours de 25 à 30 milles. Nous allons travailler avec la même équipe que la semaine passée au niveau du comité de course, épaulés par Ariane Mainemare, envoyée par l’International Maxi Association, notre partenaire de la semaine, et qui connait parfaitement les spécificités de ces gros bateaux. Il y aura deux ou trois départs pour les trois groupes en lice. Les goélettes classiques en revanche auront leur propre départ et partiront en dernier. Les Voiles constituent la seule course de la saison pour ces bateaux. On est ravis qu’ils aient fait l’effort de venir et nous ferons des parcours à leur mesure. »
Modernes et tradition : la même envie de régater
Pour beaucoup de bateaux et d’équipage, les Voiles constituent souvent l’unique rendez-vous d’une bien étrange saison. Jean Pierre Dréau, le skipper de Lady First3, (Mylius 60), impatient d’en découdre, a pu réunir l’ensemble des familiers du bateau, et piaffe à l’idée d’affronter une jolie flotte de voiliers de 80 pieds et plus réunis au sein du groupe des IRC2. Olivier Gimmig, second du bateau : « C’est comme à l’accoutumée Jean Paul Mouren qui tiendra la barre, secondé par Christopher Pratt à la navigation. Xavier Macaire nous rejoint aux réglages de la GV. Nous allons régater avec quelques bateaux redoutables, dont l’autre Mylius 60 Néerlandais Sud, ou le Volvo 65 Sisi et son équipage Polonais. Le vent sera au rendez-vous et il va y avoir du sport, tant les équipages ont hâte de naviguer. »
Le même enthousiasme est aussi tangible pour les grandes goélettes « Elena est revenue en avril des Caraïbes, avec un arrêt aux Açores et à Mallorca. » détaille Steve Mc Laren, Captain de la grande goélette dessinée par Herreshoff en 2009. « Après deux semaines en quarantaine en Italie, nous avons pu débuter la saison cet été avec des navigations en Corse. Cela a vraiment été une année particulière, avec beaucoup de précautions sanitaires, même si on a réussi à pas mal naviguer malgré tout. Nous sommes à Saint-Tropez, vraiment très heureux que les Voiles aient lieu, et Elena est au rendez-vous. On va naviguer avec un équipage réduit, 18 hommes au lieu de 40, pour des raisons de sécurité. Je suis Ecossais et de nombreux équipiers viennent d’Ecosse, et c’est difficile pour eux cette année à cause de la quarantaine. Elena n’a pas besoin de beaucoup de vent mais dans la brise, elle est très puissante. On compte bien avoir du bon temps ici. »
Yachts Extraordinaires :
Leopard 3
Leopard 3 est un Maxi yacht IRC de 30 mètres, à quille basculante et double dérive fixe. Le plan Farr a détenu un grand nombre de records de vitesse, dont celui de la traversée de l’Atlantique Nord entre Ambrose light et le cap Lizard, en 2008, en 7 jours, 19 heures et 21 minutes. Sa moyenne sur les 2 900 milles du parcours était de 15,5 noeuds, avec une pointe à 37,4 noeuds. Il a déjà triomphé aux Voiles en 2016.
En bref
Olivier Bausset, de la voile Olympique à la biologie… and back!
Improbable hasard, un médaillé Olympique en voile, Olivier Bausset, docteur en biologie, s’invite aux Voiles à plusieurs niveaux quelque peu forcé par la crise du Covid. Entre deux cessions au laboratoire Cerballiance dont il est directeur général Côte d’Azur, il naviguera cette semaine à bord de Lady First : « J’ai été médaillé de bronze en 470 aux JO de Pékin en 2008. Je n’aurais jamais imaginé participer aux Voiles de Saint-Tropez en tant que biologiste. Je préférerais être plus sur l’eau, mais nous sommes dans le village pour effectuer des tests de dépistage en partenariat avec l’organisation, pour assurer la sécurité sanitaire de l’événement. Le groupe Cerballiance a six laboratoires dans le golfe et celui de Saint-Tropez s’est délocalisé dans le village des Voiles pour être au cœur de l’événement et faciliter les démarches des participants, coureurs ou non. Les Voiles sont un événement extraordinaire. »