Après la reprise en main de Groupama 4 à l’occasion de la « practice race » de jeudi et des Pro-AM de vendredi, l’équipage de Franck Cammas se concentre pour le prochain rendez-vous sur l’eau. La régate « In-Port » à Sanya s’élancera samedi à 7h (heure française) avant la course hauturière vers Auckland qui s’annonce très mouvementée…

« Nous sommes quasiment au milieu du parcours de la Volvo Ocean Race : c’est un moment important parce que nous sommes dans le vif du sujet. Les Espagnols de Telefonica peuvent prendre un ascendant très fort s’ils font un nouveau résultat à Auckland ! C’est une occasion à ne pas manquer de revenir sur eux au score. Nous avons eu une bonne semaine pour nous remettre en forme, juste ce qu’il faut pour se préparer à cette étape clé. Ce seront des conditions difficiles pour aller jusqu’aux Philippines. Nous allons avoir des vents forts de face, ce qui est statistiquement normal en cette saison en mer de Chine, et on est un peu tendu. Le bateau va souffrir beaucoup, en particulier le gréement parce qu’il y aura pas mal de mer. » déclarait Franck Cammas après la remise à l’eau de Groupama 4 à Sanya.

Pas de changement à bord

Le temps se gâte en mer de Chine ! Une dépression tropicale est en effet en formation au large du Viêtnam et tend à consolider le régime général de la mousson de Nord-Est qui souffle sur la zone, de Taiwan à l’Indochine. La régate « In-Port » de samedi matin (7h, heure française) va déjà donner le ton avec une bonne quinzaine de nœuds au large de la marina de l’île Hainan. Les six VO-70 ont pu être entièrement checkés et les équipes techniques en ont profité pour réparer les petits dégâts provoqués par les objets flottants du détroit de Malacca et de la remontée le long des côtes viêtnamiennes. Franck Cammas et ses hommes ont repris les entraînements depuis lundi sous la houlette de Thierry Péponnet, coach de Groupama 4 , pour préparer les régates « In-Port » qui représentent 18% du total des points attribués sur la Volvo Ocean Race. Des courses d’à peine une heure qui se jouent essentiellement sur le départ :

« Les départs des régates « In-Port » ressemblent un peu à un circuit de Formule 1 : être en pole position permet souvent d’aborder le premier virage en tête. Là, sur les VO-70, il faut partir lancé et ce qui est nouveau sur ces formats, c’est que beaucoup de départs se font au vent de travers, ce qui est peu habituel sur les compétitions de voile. C’est donc plus compliqué pour les équipages d’avoir le bon timing et le bon placement. Il faut être très réactif dans les cinq dernières minutes sur trois points : le choix du positionnement sur la ligne, le choix de la voile d’avant, le moment du lancement par rapport aux adversaires. D’autant plus que l’équipage ne compte que dix hommes, ce qui rend les manœuvres intenses et très nombreuses, parce que les bouées sont très rapprochées. L’équipage de Groupama 4 est le même que pour la dernière étape et c’est Erwan Israël qui officie au poste de tacticien. » indiquait Thierry Péponnet.

Une mousson musclée

Les conditions météorologiques pour cette régate, la quatrième depuis Alicante, seront maniables mais très exigeantes, puisque la brise devrait atteindre une bonne quinzaine de nœuds. Groupama 4 sera donc au maximum de son potentiel et l’équipage devra gérer la surpuissance du bateau, heureusement sur une mer plate. Le vent venant de terre, le plan d’eau va être balayé par des risées avec des bascules de la brise qu’il faudra bien anticiper. A ce jour, c’est le voilier émirati qui est le plus à l’aise sur ce format avec deux victoires sur trois manches, mais Franck Cammas et ses hommes ont bien progressé puisqu’ils ont fini deuxièmes à Abu Dhabi.

Il n’y aura pas de pause après cette remise en route en mode course : dès dimanche matin (7h, heure française), il faudra aborder un gros morceau : la manche hauturière entre Sanya et Auckland. 5 220 milles qui se présentent comme extrêmement durs, avec un vent qui pourrait dépasser les 35 nœuds entre la Chine et le Nord de l’archipel des Philippines. Le Comité de Course de la Volvo Ocean Race suit d’ailleurs avec attention l’évolution des conditions météorologiques puisque huit mètres de creux sont annoncés jusqu’au détroit de Luçon ! Quoiqu’il en soit, les 700 premiers milles seront très mouvementés sur un bord obligatoire tribord amures dans un vent de mousson de Nord-Est de plus de vingt cinq nœuds et une très épaisse couverture nuageuse qui va générer des grains et des pluies diluviennes…

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