Retour musclé vers Caen
La dernière ligne droite de cette 11ème Normandy Channel Race a débuté. Alors qu’une bonne partie de la flotte navigue maintenant en Manche cap sur Ouistreham via la pointe du Cotentin, il est pour l’heure impossible d’annoncer le futur vainqueur de cette édition. Les concurrents font face à un flux de nord-est de 25-30 nœuds, tout en devant composer avec un fort courant dû aux grandes marées d’équinoxe. Leader au passage retour de Wolf Rock, Crédit Mutuel (158) a cédé sa place à Banque du Léman (159) qui choisi une stratégie au large. Comme à son habitude, le suspens est à son comble. Les premiers Class40 sont pour l’instant attendus autour des 15h (heure française) au large de Ouistreham.
Revivrons-nous les mêmes matchs-races insoutenables jusqu’à la dernière seconde auxquels nous avons assisté les années précédentes ? Réponse demain dans l’après-midi…
La réputation de course exigeante et difficile de la Normandy Channel Race n’est plus à faire. Après 4 jours de bagarre tactique usante dans du petit temps en Manche et Mer Celtique, le plus gros morceau attend nos 21 équipages pour boucler la boucle. L’effet Venturi de la Manche, provoquant un fort flux de nord-est de 25-30 nœuds, a cueilli à froid les skippers après le contournement de Land’s End. C’est Ian Lipinski et Julien Pulvé à bord de leur Class40 Crédit Mutuel (158) qui s’y sont heurté en premier. « Pour rejoindre la ligne d’arrivée au large de Ouistreham, c’est du près et des bords à tirer qui nous attendent. Pour l’instant on a la mer et le jus dans le même sens, mais on redoute grandement la rotation de courant, quand ça va être mer et courant face à face » témoigne le skipper lorientais à la vacation du jour. Effectivement, la combinaison vent fort et fort courant de 4 nœuds face à face favorise la formation d’une forte mer. Les concurrents vont donc devoir trouver le bon dosage entre s’abriter en baie pendant les épisodes de marées montantes (vent et courant en sens inverse) et aller chercher plus d’air au large pendant les épisode de marées descendantes (vent et courant dans le même sens) synonyme de mer plus plate et donc plus praticables. Dorénavant, le dilemme pour les marins étant de contrôler ses adversaires directs tout en préservant le bateau de toutes avaries pouvant compromettre la fin de la course, à l’image ces dernières heures des Class40 Lamotte Module Création (153) et Milai (101) tous deux contraints à l’abandon.
Après Redman (161) en début de course jusqu’à Wolf Rock, Everial (147) à la remontée de la mer Celtique jusqu’à Tuskar Rock, puis Crédit Mutuel (158) sur la descente jusqu’au Cap Lizard, c’est maintenant au tour de Banque du Léman (159) de prendre les commandes de la flotte. La hiérarchie n’a jamais été aussi incertaine que sur cette édition. Rien n’est encore joué d’avance, une bataille d’empannages fait rage au sud-est du cap Lizard et le jeu est encore pleinement ouvert. Cette fin de Normandy Channel Race édition 2020 s’annonce haletante…