Après une partie du mois d’août passé en famille, Yannick Bestaven a retrouvé début septembre son Imoca Maître CoQ IV pour entamer la dernière ligne droite de sa préparation du Vendée Globe, qui s’élancera le dimanche 8 novembre des Sables d’Olonne. Au programme : de nombreuses navigations pour choisir son jeu de voiles définitif, la préparation médicale, l’avitaillement, les rendez-vous médiatiques et les rencontres avec les collaborateurs Maître CoQ. Les semaines à venir vont être chargées pour celui qui affiche une belle sérénité à moins de deux mois du départ. Côté Maître CoQ, les équipes du Volailler Inspiré préparent avec une grande ferveur l’accueil de leurs publics sur le village du Vendée Globe qui ouvrira le samedi 17 octobre.

Quel a été ton programme depuis la fin de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne en juillet ?

Yannick Bestaven : Nous avons d’abord fait quelques sorties en mer avec des invités et salariés de Maître CoQ à La Rochelle, ce sont toujours des moments appréciés et l’occasion pour moi de faire partager ma passion et le projet. Ensuite, le bateau est rentré en chantier, ce qui m’a permis de prendre trois bonnes semaines de vacances, pendant lesquelles j’ai complètement coupé, j’ai pu bien décompresser. Je suis parti à la montagne, à La Clusaz, avec mes filles, puis à Arcachon en famille. Ça m’a fait beaucoup de bien, c’était un bon bol d’oxygène. Je suis revenu avec beaucoup d’envie. Nous avons commencé à re-naviguer la première semaine de septembre en équipage réduit, ce qui m’a permis de valider tout ce que l’équipe technique a fait pendant le chantier d’été. J’ai aussi suivi une formation médicale en vue du Vendée Globe, elle est indispensable, parce que je ne suis pas docteur et il faut que je sache faire par exemple des points de suture ou des piqûres, qu’elles soient intramusculaires ou intraveineuses. A côté de ça, j’ai poursuivi la préparation physique avec surtout du cardio, du vélo et du kite. Maintenant, le programme, c’est de naviguer toutes les semaines jusqu’au départ pour Les Sables d’Olonne mi-octobre, à raison de trois jours par semaine.

En quoi a consisté le chantier d’été ?

Yannick Bestaven : A ce stade de la préparation, c’est avant tout un chantier de contrôle, de démontage et remontage de certaines pièces. Nous avons aussi renforcé le palier de quille arrière, l’architecte nous l’a proposé suite à l’avarie de quille rencontrée par Alex Thomson sur la Transat Jacques Vabre l’année dernière. Nous avons donc surtout insisté sur la fiabilisation, sachant que je suis revenu de la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne avec un Maître CoQ en parfait état, j’aurais pu repartir le lendemain pour un tour du monde, alors que j’avais pas mal tiré dessus.

Quelles sont les thématiques des navigations à venir ?

Yannick Bestaven : Elles vont nous servir à nous décider quant aux huit voiles que je vais emporter sur le Vendée Globe, il va falloir que je me sépare de l’une d’elles ! On va faire beaucoup d’essais pour choisir celle que je vais laisser à quai ; je me garde jusqu’au jour du départ pour trancher. Nous allons aussi travailler sur le deuxième pilote automatique, et moi, je vais continuer à m’entraîner aux manœuvres en solitaire. Le gros du boulot, à côté de ces navigations, va être de finir tous les sacs du Vendée, entre avitaillement, vêtements, matériel de rechange, caisse à outils. J’aimerais avoir tout terminé fin septembre, parce que je sais que le mois d’octobre sera assez pris par les obligations médiatiques, les rencontres avec Maître CoQ, sans compter qu’il va falloir gérer tout ce qui a trait au Covid. Je préfère avoir un peu d’avance pour bien prendre le temps aussi de m’occuper de moi et d’être bien dans ma tête au moment de partir le 8 novembre.

Roland Jourdain revient naviguer avec toi, sera-t-il ton skipper remplaçant sur le Vendée Globe ?

Yannick Bestaven : Oui, tout à fait. Tu comprends bien que de mon côté, je n’ose même pas y penser ! Mais c’est important de prévoir ce cas de figure pour le partenaire. C’est un projet d’équipe, ce n’est pas que le projet de Yannick Bestaven et il faut que Maître CoQ soit au départ quoi qu’il se passe. Donc nous avons fait ce choix, et c’était logique de faire appel à « Bilou », qui m’accompagne depuis le rachat du bateau, c’est lui qui a assuré la transmission.

Sais-tu comment va se passer l’avant-Vendée Globe avec les mesures de confinement qui vont être imposées aux skippers ?

Yannick Bestaven : En principe, on va avoir sept jours de confinement imposés par l’organisation. Personnellement, je pense me confiner quinze jours avant le départ. Il faut comprendre que le Vendée Globe, c’est la course de ma vie, je veux plus que tout être sur la ligne de départ et ferai tout ce qu’il faut pour y être. Donc ce sera sans doute une semaine à La Rochelle chez moi avec mes deux filles qui seront en vacances, sans contact avec l’école. Puis, une avec ma compagne aux Sables d’Olonne, sans aller au bateau ni fréquenter l’équipe. D’où l’intérêt d’être tout à fait prêt fin septembre. Ce contexte est totalement inédit. Nous nous adaptons.

A maintenant moins de deux mois du départ, dans quel état d’esprit es-tu ?

Yannick Bestaven : Je suis hyper motivé ! J’ai vraiment envie d’y aller. Je ne suis pour le moment pas stressé et n’ai pas de doute quant à l’aventure que je vais vivre. Au contraire, je sens que tous les voyants sont au vert : j’ai la chance d’avoir une équipe très professionnelle autour de moi avec des gens qui ont beaucoup d’expérience, un bateau dans lequel j’ai entièrement confiance, un partenaire, Maître CoQ, qui maîtrise lui aussi le sujet, puisqu’il est dans l’univers de la voile et du Vendée Globe depuis plusieurs années (ndrl : troisième campagne consécutive), et il ne me met pas la pression. Je pense avoir toutes les cartes en main pour faire le mieux possible sur ce Vendée Globe.

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