Les 22 Class40 de la 11ème Normandy Channel Race encore en course naviguent à présent en pleine mer Celtique à hauteur de l’entrée du canal de Bristol. Au près, regroupée et avec des trajectoires en « tricotage », cette remontée vers Tuskar Rock prend des airs de véritable ascension alpine. Côté sportif, on assiste à une vrai régate au contact à l’avantage du duo issu de la Mini-Transat Thuret-D’Estais. La rotation de vent de secteur Est attendue dans les prochaines heures devrait rapidement nous révéler qui des équipages placés à l’Est ou à l’Ouest du plan d’eau tireront le meilleur de leur positionnement…

« On monte dans le nord, dans un épais brouillard digne des pires films d’horreur. L’humidité pénètre à travers les cirés et ça caille ! » Ces quelques lignes reçues du bord de Redman (161) dans la journée ont le mérite de planter le décor. Atteindre l’Irlande à la voile, et d’autant plus en course, ça se mérite. La fatigue commence à se faire sentir pour les marins en pleine ascension vers Tuskar Rock. Stan Thuret, skipper d’Everial (147) résume bien la situation dans son message du bord envoyé cette nuit : « Compliquée cette course ! On commence à être un peu cramé et avoir du mal à récupérer pendant les micros siestes….à chaque étage de la course il y a cette frustration de batailler, de faire tout ce qui est possible, et finalement un coup de pétole toutes les 6 heures et on repart à zero ! ». Il est alors facile d’imaginer leur impatience de virer le mythique phare de la pointe sud-est irlandaise pour retrouver des allures au reaching permettant aux concurrents de lâcher les chevaux et exploiter toute la puissance de leurs montures et ainsi transformer les trois jours de bataille dans la molle en un lointain souvenir.

Une hiérarchie plus incertaine que jamais

Côté classement, rien n’est encore joué d’avance. Même si Everial (147) creuse doucement mais sûrement l’écart grâce à une belle trajectoire de navigation, seulement une petite quinzaine de milles le sépare du 16ème Gustave Roussy (133). La rotation de vent de secteur Est attendue dans les prochaines heures devrait nous aider à y voir plus clair sur les concurrents qui auront choisi la meilleure option entre l’Est et l’Ouest. C’est seulement au franchissement du phare de Tuskar Rock qu’on pourra vraiment commencer à faire les comptes. Les 44 marins encore en lice n’ont pas encore fini de naviguer sous tension… ne pas relâcher la pression est surement le mot d’ordre à bord de chacune des unités.

À noter la réduction de parcours annoncée dans la journée. Considérant les conditions météo à venir et pour tenir compte de la durée de la course, en accord avec la direction de course, le comité de course a modifié le parcours, en supprimant la marque de passage du Fastnet et le contournement de l’île de Guernesey. Une fois viré Tuskar Rock, la flotte fera route directe vers la Manche.

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