Dernière ligne droite pour Jérémie Beyou avant le Vendée Globe.
omme en 2019, Jérémie Beyou, au terme d’un haletant final, a remporté samedi dernier les 48 heures du Défi Azimut. C’est désormais en vue du tour du monde en solitaire que le Charal Sailing Team va travailler sur les derniers ajustements et en profiter pour tester dans les prochains jours une V3 des foils de l’IMOCA Charal.
Défi Azimut : victoire sur le fil
Déjà vainqueur de l’épreuve il y a un an, Jérémie Beyou a remporté une nouvelle fois les 48 heures du Défi Azimut, un triangle de 500 milles dans le Golfe de Gascogne couru en « faux solitaire », à savoir qu’étaient présents à bord Christopher Pratt, équipier de veille n’intervenant ni sur la stratégie ni sur les manœuvres et Gauthier Lebec, media man du Charal Sailing Team. Dans le paquet de tête la totalité de la course, le skipper de l’IMOCA Charal, qui avait choisi de « garder les voiles neuves au frais » et donc de partir avec un ancien jeu de voiles, a réussi dans la matinée de samedi à revenir en tête en s’imposant avec 2 minutes et 38 secondes d’avance sur Sam Davies.
« Jusqu’à la fin, il fallait rester bien éveillé pour tenter quelque chose. La porte s’est entrouverte lorsque les premiers sont partis au large, Sam et moi, nous avons bien joué le coup à terre en exploitant la fin de brise matinale le long de Groix et en se positionnant un peu plus nord pour avoir le meilleur angle pour finir, ça m’a permis de passer devant. C’est une victoire toujours bonne à prendre, qui montre une fois de plus qu’il ne faut jamais rien lâcher. Je me suis senti à l’aise sur le bateau, et surtout, je n’ai rien cassé, ce qui était l’objectif numéro 1. »
Christopher Pratt, skipper remplaçant sur le Vendée Globe
Présent depuis le début en tant que co-skipper, Christopher Pratt qui a fait toute la préparation et a couru la dernière Transat Jacques Vabre en double avec Jérémie Beyou, sera son remplaçant sur le Vendée Globe, en cas d’empêchement de ce dernier pour raisons médicales. Un choix fait longtemps à l’avance par le skipper de l’IMOCA Charal en concertation avec son partenaire :
« C’est une volonté de Charal et du Team depuis le début du programme d’avoir un remplaçant et de le faire naviguer quasiment autant que moi. Ça veut dire qu’il a fallu qu’il appréhende totalement le bateau mais aussi qu’il soit formé à terre, avec un suivi médical, la formation médicale, un avitaillement spécifique, c’était une grosse démarche. J’ai beaucoup navigué avec Christopher ces derniers mois, nous avons couru la dernière Transat Jacques Vabre ensemble, j’ai totalement confiance en ses capacités s’il devait être amené à me remplacer. »
Une V3 des foils testée dès que possible
Toujours soucieux de pousser les détails le plus loin possible, Jérémie Beyou et son équipe vont tester les jours prochains une V3 des foils de l’IMOCA Charal, qui est en fait une évolution de la première version :
« Les deux tiers des foils sont ceux de la V1, nous avons en revanche changé la terminaison qui leur donne un profil et des caractéristiques différents. Notre V2 fonctionne bien et nous a donnés satisfaction, puisque j’ai gagné la Vendée-Arctique-Les Sables d’Olonne avec, elle est plus sage dans le bon sens du terme, c’est-à-dire que le bateau est beaucoup plus stable. Maintenant, on a peut-être perdu un peu en capacité de démarrage, si bien qu’on a décidé de re-tester nos premiers foils, mais en changeant la terminaison pour les rendre plus ouverts. Comme c’était une évolution facile à mettre en place, nous avons fait ces modifications pendant l’été. Cette V3 est un peu à mi-chemin entre la V1 et la V2. Les candidats n°1 pour faire le Vendée Globe restent les deuxièmes foils, cette V3 sera l’outsider ; si nous avons le temps de la tester rapidement dans la brise et que nous trouvons qu’elle est un cran supérieur à la V2, nous choisirons de partir avec. C’est une petite option que nous activons, mais rien n’est sûr aujourd’hui. »